Le Jardin Zoologique de la Citadelle de Besançon abrite depuis quelques semaines de nouveaux pensionnaires. Un groupe d’urials de Boukhara, une espèce montagnarde menacée de disparition, s’est installé au parc dans le courant de l’été.
Une sous-espèce d’un mouflon sauvage
Cet été, le Jardin Zoologique de la Citadelle de Besançon a accueilli une nouvelle espèce avec l’arrivée d’un petit groupe d’urial de Boukhara. Ce dernier est composé de trois individus, un mâle et deux femelles, placés en situation de reproduction. L’urial de Boukhara est un mouflon sauvage vivant en Asie centrale, dans l’est de l’Iran, en Afghanistan, au Tadjikistan, en Ouzbékistan, et au Turkménistan. Il s’agit d’une sous-espèce de l’urial (Ovis vignei), reconnaissable grâce à ses longues cornes recourbées vers l’arrière en forme de faucille. Le Muséum de Besançon compte parmi les 6 parcs zoologiques européens qui abritent des urials de Boukhara, comptabilisant un total de 42 individus, et est actuellement le seul établissement en France à présenter cette sous-espèce rare. Les trois individus installés à la Citadelle de Besançon sont arrivés en provenance du Korkeasaari Zoo en Finlande et du Nordens Ark en Suède, illustrant la coopération internationale entre parcs zoologiques. En France, la Ménagerie du Jardin des Plantes héberge l’autre sous-espèce inscrite dans l’EEP, l’urial transcaspien.
Cette espèce montagnarde est menacée de disparition, victime de la chasse pour en faire un animal de compagnie, du braconnage et du réchauffement climatique. Dans son ensemble, l’urial est considéré comme « Vulnérable » (VU) sur la liste rouge de l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature). La sous-espèce de Boukhara (Ovis vignei bochariensis), hébergée à la Citadelle de Besançon, est classée « En danger d’extinction » (EN) sur cette même liste avec une population en déclin estimée entre 800 et 1200 individus dans le milieu naturel. Au sein des zoos européens, l’urial fait l’objet d’un Programme Européen pour les Espèces menacées (EEP), regroupant deux sous-espèces : l’urial de Boukhara et l’urial transcapien. Son objectif est de maintenant une population d’assurance en captivité pour prévenir la disparition totale de l’espèce dans son habitat naturel, offrant une chance de réintroduction potentielle.
Un nouvel enclos créé pour l’occasion
Dans le cadre de son engagement continu pour la protection d’espèces menacées et pour le bien-être animal, les équipes du Muséum de Besançon ont pensé et réaménagé l’ancien espace des sangliers des Visayas pour le consacrer aux Urials de Boukhara. L’enclos a été conçu pour permettre à cette espèce montagnarde d’exprimer ses comportements naturels, l’environnement minéral et la typologie de la Citadelle se prêtant particulièrement bien à l’accueil d’une espèce de mouflon. Ce nouvel enclos a été aménagé en prenant en compte les différents facteurs de cet espace, il est le fruit d’un travail collaboratif entre la direction du parc, l’équipe animalière et l’équipe technique, permettant ainsi d’agrandir l’enclos d’accueil et de penser l’espace de la manière la plus ergonomique possible. Il offre aux urials une grande diversité de substrats différents et comprend également des zones de replis pour permettre aux animaux de ne pas être toujours vus des visiteurs. Un nouveau bâtiment a également été conçu pour la gestion des animaux, incluant des couloirs adaptés aux éventuels soins vétérinaires, une zone fermée et un préau. Les nouvelles installations permettent aussi l’amélioration des conditions de travail des soigneurs et des vétérinaires, facilitant ainsi les interventions quotidiennes avec par exemple une trappe manipulable à distance pour la distribution de foin. Pour les visiteurs, un espace ombragé au design similaire aux habitats traditionnels d’Asie centrale a été créé pour offrir aux visiteurs un point d’observation qui garantit la tranquillité des animaux.