Depuis quelques semaines, les équipes du ZooParc de Beauval s’occupent d’une toute nouvelle espèce au sein de la Savane Africaine : la gazelle de Mhorr.
Quatre nouvelles têtes dans la Savane Africaine de Beauval
En ce début de printemps, les visiteurs du ZooParc de Beauval ont la chance de pouvoir découvrir un groupe de gazelles de Mhorr fraichement arrivé en provenance de plusieurs zoos européens. Au cœur de la Savane Africaine, aux côtés des rhinocéros blancs, gnous bleus, hippotragues noirs, girafes réticulées et zèbres de Grévy, les nouvelles venues découvrent peu à peu leur nouvel espace. Le groupe est composé de quatre individus ; un mâle et trois femelles. Yaro, le mâle reproducteur, est né en 2016 au Zoo de Rotterdam aux Pays-Bas. Il est arrivé à Beauval en provenance du Zoo de Montpellier où il vivait depuis 2018. Désormais, il vit avec trois jeunes femelles, Tova, Tingeling et Kiva, nées toutes les trois en 2022. Les deux premières sont arrivées en provenance du Zoo de Kolmarden en Suède tandis que la troisième a fait un voyage plus court, depuis le Bioparc de Doué la Fontaine.
Ensemble depuis seulement quelques semaines, les quatre gazelles font progressivement connaissance. D’abord installées dans la maison des animaux de la Savane Africaine, elles ont pu dans un premier temps découvrir le pré-parc en sable avant de partir à l’assaut, dans le courant du mois de mars, de la grande plaine avec les autres espèces. Aujourd’hui, le groupe se porte bien et chaque gazelle s’alimente bien. Elles sont désormais visibles pour les visiteurs, soit dans leur enclos intérieur, soit dans la grande plaine.
L’une des gazelles les plus menacées de la planète
La gazelle de Mhorr (Nanger dama mhorr) est une sous-espèce de la gazelle dama qui se trouve être la plus grande espèce de gazelle au monde. Avec son pelage roux-brun sur le dos et blanc sur le ventre et les pattes, elle est facilement reconnaissable. Malheureusement, elle est également la gazelle la plus menacée et se trouve actuellement classée « En danger critique d’extinction » (CR) sur la liste rouge de l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature). Historiquement, l’espèce se rencontrait dans toute la zone englobant le Sahara et le Sahel mais elle n’occupe aujourd’hui plus qu’une partie très restreinte de son aire, répartie en petites populations fragmentées. Ces populations se retrouvent au Mali, au Niger, au Tchad et probablement en Algérie. Seulement 100 à 200 individus subsisteraient dans la nature selon les dernières estimations de l’UICN et sont principalement menacés par la perte de leur habitat naturel, la chasse, la compétition avec le bétail et la désertification des sols.
Un groupe arrivé dans le cadre d’un Programme d’Élevage Européen
Aujourd’hui, la gazelle de Mhorr fait l’objet d’un EEP (Programme Européen pour les Espèces menacées), mené par l’Estacion Experimental de Zonas Aridas d’Almeira en Espagne. En France, cette élégante gazelle est de plus en plus répandue à travers les différents parcs zoologiques et se retrouve désormais dans six établissements. La gazelle de Mhorr est grégaire et nomade, elle se déplace uniquement en groupe vers les plaines herbeuses où elle se nourrit. Les troupeaux sont constitués d’un mâle dominant ainsi que de plusieurs femelles et leurs petits. Après une gestation allant de 5 à 6 mois, la femelle donne naissance à un unique nouveau-né. Celui-ci reste à l’écart du troupeau durant les premiers jours de sa vie puis, lorsqu’il devient assez robuste, il commence à suivre sa mère dans ses déplacements. Les mères investissent beaucoup d’énergie dans la protection de leurs petits et il est assez commun que deux femelles s’associent pour protéger leur progéniture. Les jeunes sont sevrés vers l’âge de 6 mois et la maturité sexuelle est atteinte vers 1 an pour les femelles contre 1 an et demi à 2 ans pour les mâles. En parc zoologique, la reproduction a été observée tout au long de l’année, les femelles ayant un cycle compris entre 16 et 22 jours.