Le Zoo d’Amnéville a récemment annoncé la venue au monde d’un bébé otarie de Californie, une première depuis plusieurs années pour le parc.
Dix années sans naissance
Le 19 juin 2023 à 12h20 précisément, Shouka, une jeune otarie de Californie du Zoo d’Amnéville, donne naissance à son tout premier bébé. Son arrivée a bien entendu comblé toutes les équipes du parc, notamment celle de la Baie des Lions de mer qui n’avait pas vu de petites otaries naître depuis 2013. Le nouveau-né a été examiné par les vétérinaires du parc qui ont constaté qu’il s’agissait d’une petite femelle. Elle portera le nom de Gaïa en référence à la déesse grecque symbole de la Terre. La jeune femelle, qui pèse aujourd’hui plus de 8 kg et tète vigoureusement sa mère, a pu effectué sa première baignade le 27 juin dernier pendant seulement quelques secondes. Gaïa est le fruit de l’union entre Shouka, une femelle née au Zoo d’Amnéville le 13 juin 2012, et Gonzo, un mâle né au Zoo de Cologne en Allemagne le 31 mai 2009. Ce dernier avait grandi du côté du Parc Astérix avant de rejoindre le Zoo d’Amnéville en avril 2021. À leurs côtés vivent trois autres otaries : Magellan et Luna les deux aînés qui ont récemment fêté leurs 30ème et 21ème anniversaire, mais aussi June aujourd’hui âgée de 17 ans. June fut également la première petite otarie de Californie à voir le jour au Zoo d’Amnéville et avait elle-même donné naissance au dernier bébé de la Baie des Lions de mer le 20 juin 2013.
Une longue gestation sous surveillance
Chez les otaries, la gestation est plus longue que chez les humains. La période de reproduction a lieu entre le mois de juin et la fin du mois de juillet et la durée de gestation est d’environ 11 mois, pour une mise-bas au mois de juin. Durant cette longue période, de nombreuses actions ont été mises en place par les soigneurs du Zoo d’Amnéville. Des échographies de contrôle toutes les deux semaines en passant par des surveillances de nuit avant la mise bas, toute l’équipe s’est relayée pour suivre attentivement la gestation de Shouka. En revanche, depuis la naissance de Gaïa, les soigneurs interfèrent le moins possible avec le nouveau-né afin que le lien entre la mère et le bébé se crée naturellement. Le sexage et des pesées rapides de manière occasionnelle sont les seuls moments au cours desquels les soigneurs agissent auprès de la petite femelle. Enfin, après la mise bas, un travail de suivi minutieux s’est installé notamment avec le suivi de l’allaitement, l’observation attentive des interactions entre Shouka et son petit, la surveillance des premières approches des bassins, mais aussi la désensibilisation à la présence des soigneurs dans l’environnement du bébé. Gonzo, le papa, n’aura pour sa part aucun contact avec le nouveau-né durant les premières semaines de sa vie afin d’éviter tout geste brusque.
Zoom sur l’otarie de Californie
Autrefois, les otaries de Californie étaient très chassées, si bien qu’elles ont failli disparaître dans le courant du XIXème siècle. Aujourd’hui, cette chasse a cessé mais l’espèce demeure en conflit avec les pêcheurs pour l’accès aux poissons. Comme beaucoup d’espèces vivant en milieu aquatique, l’otarie de Californie est aussi victime de la pollution des eaux, ingérant par mégarde des déchets plastiques contenus dans ses proies. Cependant, les populations de l’otarie de Californie sont désormais stables et même en légère augmentation chaque année, avec des effectifs estimés à environ 380 000 individus sauvages. L’espèce est classée en « Préoccupation mineure » (LC) par l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature). Les otaries de Californie vivent en colonies très bruyantes composées de plusieurs centaines d’individus essentiellement le long des côtes californiennes et mexicaines. Pendant la saison de reproduction, les mâles rassemblent des harems de 10 à 20 femelles sur un territoire qu’ils défendent ardemment face à la concurrence des autres mâles. En parc zoologique, l’otarie de Californie est une espèce emblématique qui se rencontre dans de nombreux zoos européens. En France, l’espèce est visible dans une petite dizaine de parcs zoologiques et des naissances sont enregistrées ponctuellement.