Le Bioparc de Doué-la-Fontaine a annoncé une nouvelle exceptionnelle : la naissance d’un petit rhinocéros noir !
Kinna, une petite femelle en parfaite santé
Cela faisait 17 ans que le Bioparc de Doué-la-Fontaine espèrait une naissance chez les rhinocéros noirs. Après plusieurs tentatives de reproduction et une mise-bas malheureuse en 2018, les équipes du parc attendaient non sans inquiétude l’arrivée d’un futur bébé. Le 4 mars 2022, en pleine nuit et sous la surveillance des soigneurs et des vétérinaires, Tisa a mis au monde une petite femelle ! Prénommée Kinna par ses soigneurs, la jeune rhinocéros se porte bien et est en parfaite santé. Il s’agit donc du premier petit de Tisa et Djaoul. La petite Kinna est née à 1h50, elle est parvenue à se mettre debout au bout de seulement quarante minutes avant de s’approcher de sa mère pour sa première tétée. Après une gestation de 16 mois, la femelle s’est présentée par la tête, les pattes en avant et la mise-bas s’est très bien déroulée. À la naissance, les petits rhinocéros noirs pèsent en moyenne 40 kilos et peuvent dépasser les 1100 kg à l’âge adulte. « Elle fait l’objet d’une surveillance accrue pendant quelques semaines pour s’assurer que tout se déroule normalement », précise le parc dans un communiqué. À l’heure actuelle, Tisa et son bébé sont à l’abri des regards dans le bâtiment des rhinocéros noirs mais elles pourront sortir dans la Vallée des Rhinocéros lorsque les conditions météorologiques le permettront. Kinna vivra donc exclusivement auprès de sa mère durant les deux premières années de sa vie avant d’être sevrée.
Des naissances rares dans le monde, une première pour le Bioparc
C’est la première fois que le Bioparc de Doué-la-Fontaine enregistre une naissance viable chez les rhinocéros noirs. En France, il s’agit seulement de la seconde fois qu’un petit de cette espèce voit le jour, la première était au Zoo du Bassin d’Arcachon en 2019. En moyenne, seuls 4 rhinocéros noirs voient le jour dans les zoos du monde entier chaque année et en 2022, Kinna est la première ! Au coude à coude avec Kiev, un petit mâle qui a vu le jour en République-Tchèque seulement quelques minutes après elle, à 2h00 le matin du 4 mars. En 2021, seuls 2 petits avaient vu le jour, l’un en Angleterre et l’autre aux États-Unis. Ces naissances sont précieuses pour la sauvegarde du rhinocéros noir, gravement menacé dans son milieu naturel.
La conservation du rhinocéros noir
Le rhinocéros noir est inscrit dans un Programme d’Elevage Européen (EEP) qui vise à préserver la diversité génétique de l’espèce dans les parcs zoologiques européens en vue d’une potentielle réintroduction dans la Nature ou pour le renforcement des populations. Le Bioparc participe à l’EEP en hébergeant des rhinocéros noirs depuis 2005 et Kinna le rejoint elle aussi avec une importance capitale. « Tisa, sa mère, est l’une des femelles au patrimoine génétique les plus rares d’Europe. » Le Bioparc de Doué-la-Fontaine soutient financièrement l’Association Save The Rhino, qui travaille depuis 1982 à la surveillance et à la protection de l’unique population de rhinocéros de la région de Kunene en Namibie, couvrant une superficie de 25 000 km². Dans cette région, les populations de rhinocéros ont chuté de 95% en moins de 20 ans. En soutenant et en travaillant aux côtés de la population locale, Save the Rhino joue un rôle crucial dans l’enrayement du braconnage. En 2022, le Bioparc versera la somme de 5000€ à l’ONG pour contribuer à son fonctionnement.
Le rhinocéros noir, l’un des plus menacés
Parmi les cinq espèces de rhinocéros qui subsistent encore sur la planète, le rhinocéros noir est aujourd’hui l’un des plus menacés. L’espèce est classée « En danger critique d’extinction » (CR) sur la liste rouge de l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature) et sa situation peine terriblement à s’améliorer. Autour des années 1960, le rhinocéros noir était le plus commun et on dénombrait plus de 100 000 individus dans la nature. Mais à partir des années 1970, plus de 97% de sa population a été chassée et braconnée pour sa corne réduisant à moins de 2500 le nombre d’individus restants en 1990. « Grâce à des mesures de protection drastiques, en particulier en Namibie et en Afrique du Sud, le nombre de rhinocéros s’est stabilisé et remonte progressivement depuis 1995. » On estime aujourd’hui à 5000 le nombre de rhinocéros noirs vivant à l’état sauvage sur le continent africain notamment en Namibie, en Afrique du Sud, au Kenya et au Zimbabwe.