© Zoo d'Amnéville
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Naissances chez les tamarins et les manchots au Zoo d’Amnéville

La première moitié de l’année 2022 a été riche en naissances au Zoo d’Amnéville. En ce printemps, le carnet rose s’allonge avec des naissances chez les tamarins pinchés et les manchots de Humboldt.

Deux tamarins pinchés

Le Zoo d’Amnéville a déjà accueilli de nombreuses naissances importantes cette année comme chez les rhinocéros blancs et chez les orangs-outans. Mais d’autres espèces, plus petites, ont eu des bébés récemment, des naissances tout aussi importantes pour la préservation de la biodiversité. Dans l’espace Amazone Jungle, les visiteurs peuvent découvrir depuis quelques jours deux nouvelles petites têtes : deux tamarins pinchés sont nés récemment. Accrochés fermement à leur mère, les deux jeunes ne pesaient que 30 à 40 grammes à leur naissance et prennent environ 10 grammes par semaine. Guinness et O’Hara, le couple de tamarins pinchés du Zoo d’Amnéville, en est déjà à sa troisième portée, les précédents étant nés en début d’année 2021. Et ces derniers, toujours au parc, ont bien grandi puisqu’ils assistent aujourd’hui leurs parents dans l’élevage des nouveau-nés. Le tamarin pinché vit en groupe de plusieurs individus composé d’un couple reproducteur et monogame accompagnés de leurs différents petits, et tous participent à l’élevage des plus petits.

Sept manchots de Humboldt

Dans la Peruvia Bay, le Zoo d’Amnéville a accueilli d’autres naissances chez une autre espèce. La colonie de 26 manchots de Humboldt s’est agrandie avec l’arrivée de 7 bébés entre la mi-avril et début mai. Chez cette espèce, le couple est généralement fidèle et les deux parents s’occupent des bébés à tour de rôle jusqu’à leur sevrage. La femelle pond les œufs par deux et l’incubation dure environ 40 jours. « Les bébés vont rester pendant 2 mois avec leurs parents, précise le Zoo d’Amnéville dans un communiqué. Ils sont incapables de nager ou de se nourrir seuls. C’est avec les régurgitations des parents qu’ils vont se nourrir dans un premier temps. » À l’issue de ces 2 mois, les poussins de manchots vont commencer à sortir du nid et manger eux-mêmes des poissons. « Pour se lancer dans l’eau, il faudra attendre qu’ils muent pour passer de leur duvet à leur premier plumage, ajoute le parc mosellan. Cette transformation leur permettra alors de nager. »

Deux espèces menacées dans la nature

Ces deux animaux sont considérés comme des espèces menacées. Même s’il est assez difficile d’estimer leur nombre exact, la population sauvage de manchots de Humboldt est estimée à environ 23 000 individus matures. L’espèce, aujourd’hui classée comme « Vulnérable » (VU) sur la liste rouge de l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature), voit sa population diminuer à grande vitesse. En cause, de nombreux pressions anthropiques et notamment l’exploitation du guano (les excréments du manchot) réputé riche en azote et en phosphore et très fréquemment utilisé comme engrais. Cependant, le guano est primordial au mode de vie du manchot de Humboldt puisqu’il s’agit du matériau principal servant à la confection de son nid, sans quoi il doit s’installer ailleurs et s’exposer davantage aux prédateurs et aux conditions climatiques. « La surpêche va elle aussi durement impacter le cycle de vie de ces animaux, précise le Zoo d’Amnéville. Le fragile équilibre qui entoure sa reproduction dépend de la disponibilité en ressources contenues dans le très riche courant de Humboldt. Richesses qui attirent bien entendu les acteurs d’une pêche déraisonnée et intensive, amenuisant considérablement les stocks de poissons sauvages. »

La situation du tamarin pinché est encore plus dramatique puisque l’UICN le classe « En danger critique d’extinction » (CR). L’espèce ne se rencontre plus que dans quelques départements du nord de la Colombie où les scientifiques estiment qu’il ne resterait plus que 2000 individus matures. Il est principalement menacée par la destruction et la disparition de son habitat au profit de l’agriculture intensive mais aussi par la capture pour alimenter le trafic d’animaux sauvages. Pour lutter contre la disparition de ces deux espèces, les parcs zoologiques européens participent à des Programmes d’Élevage (EEP) visant à maintenir des populations stables et génétiquement viables chez les espèces menacées présentes en captivité. Les différents jeunes nés au Zoo d’Amnéville auront peut-être vocation, un jour, à être transférés dans d’autres établissements pour à leur tour se reproduire et ainsi assurer un avenir à leur espèce. Ces programmes sont gérés par l’EAZA (Association Européenne des Zoos et Aquariums) auxquels participent les nombreux parcs zoologiques du continent, dont le Zoo d’Amnéville, qui hébergent les espèces concernées.

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