© Mulhouse Alsace Agglomération - m2A / Marie Nussbaumer
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L’ouverture tant attendue d’Horizon Afrique au Parc Zoologique & Botanique de Mulhouse

Pour son 157e anniversaire, le Parc Zoologique & Botanique de Mulhouse entre dans une nouvelle phase de son histoire avec l’ouverture au public d’Horizon Afrique, un nouvel espace immersif d’envergure qui présente une soixantaine d’espèces africaines.

Une nouvelle identité dévoilée avec l’ouverture de la nouvelle zone

Ouvert depuis 1868, le Parc Zoologique & Botanique de Mulhouse a amorcé une profonde évolution pour se réinventer et s’inscrire pleinement dans les enjeux modernes de la conservation. Cette transformation passe également par une nouvelle identité visuelle présentée au public pour l’ouverture d’Horizon Afrique cet été. « La volonté du service communication de m2A (Mulhouse Alsace Agglomération) était d’accompagner l’ouverture de ce projet fondateur d’une nouvelle image globale pour le parc, explique Benoît Quintard, directeur du Parc Zoologique & Botanique de Mulhouse. Donc c’est dans ce contexte que la décision a été prise de faire évoluer le logo. » Cette nouvelle identité s’accompagne d’une refonte complète de la signalétique, du mobilier et de la communication, afin d’offrir aux visiteurs une expérience cohérente et pédagogique au sein du parc. « L’idée était quand même de rester sur l’arbre de vie, avec des motifs qui peuvent rappeler une empreinte digitale pour montrer l’empreinte que peut avoir l’homme sur la préservation de la biodiversité, mais qui peuvent aussi rappeler des rayures de zèbre pour le côté animalier ou des branches pour le côté végétal. Nous voulions conserver la nature du parc qui est à la fois zoologique et botanique, et la valeur première qui est celle de la conservation. »

Horizon Afrique : une nouveauté emblématique pour une immersion au cœur de la faune africaine

Initié en 2018, le projet Horizon Afrique représente le plus grand chantier de l’histoire du Parc Zoologique & Botanique de Mulhouse mais aussi l’une des nouveautés récentes les plus importantes du paysage zoologique français. Ouvert au public le 1er août 2025, ce nouvel espace redessine le cœur du parc et emmène les visiteurs à la découverte d’espèces et de paysages africains. « Horizon Afrique, c’est la volonté de porter l’attention sur deux grands écosystèmes africains que sont d’une part la savane arbustive nord-africaine, et d’autre part la forêt équatoriale de Haute-Guinée, détaille Benoît Quintard. Et par le biais d’espèces emblématiques fortes, à l’image des girafes de Kordofan et des hippopotames pygmées, l’idée c’est de pouvoir donner au public une impression large de la diversité du vivant de ces écosystèmes, que ce soit les arthropodes, les poissons, les amphibiens, les reptiles, les oiseaux et les mammifères. » S’étalant sur une superficie de 2,7 hectares, entre les okapis et la Petite Amazonie, ce nouvel espace représente une véritable modification du paysage du Parc Zoologique & Botanique de Mulhouse. « Cela représente à peu près un dixième de la surface totale du parc, donc c’est vraiment quelque chose qui, en terme de superficie et d’impact global, est quand même majeur. Avant, à cet endroit, il y avait un grand pré qui était destiné à l’hébergement de nos baudets du Poitou. Il y avait aussi de vieilles volières qui étaient utilisées pour différentes espèces, des volières qui étaient très anciennes et qui ne correspondaient plus aux standards de présentation que nous souhaitions développer. Ces espèces ont quitté le parc, les volières ont été détruites et c’est toute la zone que nous avons pu réaménager. »

Plus de 18 millions d’euros ont été investis dans ce projet, soutenu par Mulhouse Alsace Agglomération (m2A) et plusieurs partenaires institutionnels. Une attention particulière a aussi été portée à la dimension végétale du site, essentielle à la cohérence du projet. Les espaces extérieurs et les serres ont vu la plantation de plus de 275 arbres, près de 7 000 arbustes et une grande diversité de graminées et de plantes vivaces, tandis que des essences tropicales comme des manguiers, des papayers et d’autres plantes exotiques ont été installées à l’intérieur des pavillons. Au-delà de l’aménagement, Horizon Afrique vise à renforcer le rôle du parc comme acteur majeur des programmes internationaux de reproduction et de recherche scientifique tout en poursuivant sa mission d’éducation du public à la préservation de la biodiversité. L’ensemble de la zone a été pensée dans une logique durable avec des matériaux locaux, une gestion raisonnée de l’eau, la récupération des eaux pluviales et l’intégration paysagère en harmonie avec les arbres déjà présents sur le site. Cette grande nouveauté se compose de trois pavillons dans lesquels les visiteurs peuvent entrer à la découverte de diverses espèces, de deux îles pour l’accueil de primates, d’une grande plaine africaine de plus d’un hectare, d’un vaste plan d’eau et de plusieurs enclos extérieurs. « La visite commence dans un pavillon qui abrite des aquariums et des terrariums, puis se poursuit dans un second pavillon plutôt dédié à l’intérieur des girafes, avec une zone comprenant quelques terrariums également, et le dernier est une serre tropicale où vivent de nombreuses espèces en liberté aux côtés des hippopotames pygmées et des faux-gavials d’Afrique. »

Préparer l’arrivée de plusieurs dizaines de nouvelles espèces tout en faisant face aux aléas du chantier

Le projet Horizon Afrique est le fruit d’un travail de longue haleine, entamé il y a plusieurs années, bien avant l’ouverture officielle de la zone. Au-delà de la construction des infrastructures, c’est toute une démarche progressive d’acclimatation des animaux et de formation des équipes qui s’est engagée. « Les premières espèces d’Horizon Afrique sont arrivées il y a maintenant deux ans et demi à trois ans, explique le directeur du parc. Nos espèces de venimeux sont avec nous depuis bientôt trois ans et il a fallu se former à la gestion de ces animaux. Nous avons eu beaucoup de travail sur la montée en compétences de nos équipes et l’embauche de nouveaux soigneurs qui avaient déjà ces compétences quand ils sont arrivés, en particulier en terrariophilie, en aquariophilie et sur l’élevage d’invertébrés. » Des zones de quarantaine et de coulisses ont été créées à plusieurs endroits du parc, parfois dans d’anciennes installations historiques réaménagées pour répondre aux besoins des nouvelles espèces. « Nous avions des salles spéciales reptiles, des salles spéciales amphibiens, d’autres invertébrés, que nous avons adaptées pour répondre à nos besoins. »

Les travaux d’Horizon Afrique ont malheureusement été plus longs que prévu. Plusieurs facteurs extérieurs ont entraîné des retards, parmi lesquels la pandémie de Covid-19, la guerre en Ukraine ou encore la flambée des prix des matériaux, ayant parfois conduit à la défaillance de certaines entreprises. « Nous avons aussi eu des considérations plus intrinsèques au lieu comme la découverte de cavités karstiques lors des fondations qui ont nécessité des adaptations imprévues. » Malgré ces difficultés, le chantier a pu être mené à son terme et l’ouverture a eu lieu début août, avec la satisfaction du travail accompli. « C’est sorti un peu dans la douleur sur la fin parce que c’est énormément de travail quand le jour de l’ouverture approche. Mais maintenant, nous prenons davantage le temps et le plaisir de regarder ces espèces évoluer dans leurs enclos, voir que ça se passe bien, que ce soit en plus bien accueilli par le public aussi, c’est un vrai plaisir. » Au-delà de la réussite technique, Horizon Afrique se présente comme un outil de sensibilisation à la biodiversité qui pourrait amener le Parc Zoologique & Botanique de Mulhouse a accueillir davantage de visiteurs dans les mois et années à venir. « C’est un outil de sensibilisation qui va être assez formidable et je pense très clairement que nous aurons une hausse de la fréquentation. Comme pour toutes les nouveautés, cela aurait été préférable d’ouvrir en début d’année et pas en milieu d’été, donc c’est difficile d’estimer réellement l’impact que cela pourrait avoir. Mais si nous parvenons à atteindre les 400 000 visiteurs que nous avons approché à l’époque de la naissance de Nanuk, notre premier ourson polaire en 2016, on se dit que ce serait pas mal. »

Une vaste plaine africaine de plus d’un hectare où cohabitent des espèces menacées

Le premier pavillon d’Horizon Afrique marque le véritable point de départ du voyage immersif imaginé par le Parc Zoologique & Botanique de Mulhouse. Ce vaste espace abrite une grande variété de terrariums abritant notamment des reptiles et des amphibiens, ainsi qu’un aquarium central à 360° où sont présentés les premiers poissons du parc. À l’extérieur, la grande plaine africaine d’1,2 hectare constitue l’un des points forts du projet qui abrite notamment un groupe de trois girafes de Kordofan. « Nous accueillons trois mâles, poursuit Benoît Quintard. Nous avons poussé auprès du coordinateur pour avoir des girafes de Kordofan (Giraffa camelopardalis antiquorum) car c’est la sous-espèce la plus menacée et pour laquelle il est plus simple de faire un lien avec les girafes du Niger que nous soutiendrons dans le milieu naturel. » L’accueil de ces trois jeunes mâles, arrivés en provenance du Bioparc de Doué-la-Fontaine et du Zoo de La Flèche, est une première historique pour le Parc Zoologique & Botanique de Mulhouse qui n’avait jusqu’alors jamais hébergé de girafes. « À l’heure actuelle, nos trois girafes sont avec deux gazelles de Mhorr et deux gazelles dorcas. À terme, nous le souhaitons, nos femelles zèbres de Grévy rejoindront la plaine par un passage qui a été aménagé entre leur enclos historique et la nouvelle plaine africaine. Et d’ici la fin de l’année, nous devrions recevoir également nos premières autruches à cou rouge. » Un nouvel espace de cohabitation qui présente un fort enjeu de conservation puisque l’ensemble des espèces qui y sont hébergées sont classées dans les catégories de menaces les plus élevés de la liste rouge de l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature). Les aménagements, fidèles aux paysages de la savane subsahélienne, favorisent les comportements naturels des animaux. Le sol présente différents substrats, des zones d’ombre ont été créées grâce à de la végétation adaptée qui associe graminées, arbres et arbustes, et côté visiteurs, tout a été pensé pour offrir de nombreuses possibilités d’observation.

Un espace intérieur hors-norme

Second pavillon d’Horizon Afrique, le nouveau bâtiment des girafes se dresse comme l’un des emblèmes architecturaux de la zone. Baigné de lumière naturelle, il incarne à la fois une prouesse technique et une vision moderne du bien-être animal. « Pour les girafes, la volonté a été très clairement de faire quelque chose qui soit théâtralisé, avec une volonté architecturale marquée en terme de présentation. L’idée étant de magnifier les animaux de part leur mise en scène, pour que nous soyons en mesure de créer de l’empathie et de l’émotion vis-à-vis de nos visiteurs, pour les sensibiliser au mieux au message nous souhaitons leur transmettre. » Haut de 12 mètres, le bâtiment permet aux animaux de bénéficier d’un volume d’air suffisant pour éviter toute accumulation d’effluves provoquées par leur urine et garantir une atmosphère saine, grâce à un système de ventilation performant. « Avec la grande verrière, les girafes sont baignées par la lumière naturelle. Le levée du jour et la tombée de la nuit se font de manière parfaitement naturelle, sans allumage artificiel, donc en terme de bien-être nous sommes au mieux. » Un tamer, équipement conçu spécialement pour le suivi et les soins des girafes, a été commandé auprès d’une entreprise américaine. Installé à la sortie menant vers l’enclos extérieur, il permet de réaliser les pesées et les soins en toute sécurité, en limitant les mouvements de l’animal lors des manipulations vétérinaires.

En pénétrant dans le pavillon, les visiteurs découvrent non seulement une vaste partie consacrée aux intérieurs des girafes, mais aussi d’autres terrariums et un gradin qui permet de s’asseoir pour observer les girafes avec au premier plan, un enclos vitré où cohabitent mangoustes naines et oryctéropes du Cap. « Nous avons créé cet enclos de mixité au premier plan, de sorte que nous avons mis à distance les girafes par celui-ci, raconte le directeur du parc. Celui-ci a été pensé pour qu’il y ait en permanence quelque chose de sympathique à voir pour les visiteurs, même quand les oryctéropes sont endormis, ce qui est souvent le cas chez cette espèce. » Le Parc Zoologique & Botanique de Mulhouse est devenu le second parc zoologique en France à présenter des oryctéropes au public après le Bioparc de Doué-la-Fontaine. Originaire d’Afrique subsaharienne, cette espèce est un véritable ingénieur dans son écosystème notamment en concevant des terriers qui contribuent à aérer les sols. À Mulhouse, ils disposent d’un environnement sur mesure, composé d’un substrat meuble leur permettant de creuser, de nombreuses cachettes et d’un espace extérieur. « Les oryctéropes du Cap étaient prévus dans la base de notre projet. C’est un animal méconnu, très surprenant et très intéressant, et de par son mode de vie, il donne à dire beaucoup de choses sur lui également. » Les mangoustes naines, plus actives de jour, partagent cet espace dans une cohabitation encore inédite dans le monde zoologique. « La cohabitation pour l’instant se passe très bien, ça fonctionne bien, les deux espèces n’occupent pas tout à fait les mêmes espaces. Il arrive qu’elles se surprennent parfois en journée mais sans que cela ne pose problème. L’acclimatation se fait sous la surveillance de notre coordinatrice bien-être et d’une étudiante qui a été spécifiquement missionnée sur cette acclimatation. » Le parc abrite deux femelles oryctéropes du Cap dans le cadre du Programme Européen pour les Espèces menacées (EEP) de l’espèce. « Pour l’instant nous avons deux individus, et en fonction des besoins du programme, s’il est possible de faire de la reproduction à terme nous en serons ravis. Mais pour le moment, la coordinatrice nous a demandé d’héberger ces deux individus et c’est très bien. »

Un troisième pavillon dédié aux forêts tropicales et zones humides

Le troisième pavillon d’Horizon Afrique, d’une hauteur de 10 mètres, s’organise autour de la thématique des forêts tropicales et des zones humides d’Afrique de l’Ouest et du Centre. Il rassemble plusieurs espèces emblématiques de ces milieux, dont certaines figurent parmi les plus menacées du continent. En tête d’affiche, les hippopotames pygmées, originaires du Libéria et de la Sierra Leone, y occupent un espace intérieur composé de trois bassins et de loges attenantes pour répondre aux différents besoins de gestion. « Il s’agit d’un enclos qui est subdivisible en trois enclos, poursuit Benoît Quintard. À l’extérieur, ils disposent également d’un enclos subdivisible en deux, qui est visible de part et d’autre de la serre tropicale. Il y a une vision aquatique pour les visiteurs à l’intérieur, et des bassins plus naturels à l’extérieur. » Le Parc Zoologique & Botanique de Mulhouse accueille ainsi un couple d’hippopotames pygmées. Le mâle, Woobadee, est âgé d’un an et demi et a rejoint Mulhouse en provenance du Zoo de Bâle, en Suisse, où il a vu le jour. Depuis la fin du mois d’août, une femelle baptisée Toni l’a rejoint en provenance du Zoo de Berlin en Allemagne où elle est née en juin 2024 et où elle est devenue une pensionnaire emblématique, notamment sur les réseaux sociaux.

À proximité des hippopotames pygmées se trouvent les faux-gavials d’Afrique qui disposent eux aussi d’un vaste bassin, partagé visuellement avec les hippopotames. Ces crocodiliens, classés « En danger critique d’extinction » (CR) par l’UICN, originaires des rivières forestières d’Afrique de l’Ouest, cohabitent avec diverses espèces de poissons, notamment plusieurs variétés de cichlidés africains. « Dans la serre, en vol libre, nous avons également une dizaine d’espèces d’oiseaux africains comme nos touracos Pauline. Et puis il y a des galagos en liberté et divers espèces de poissons dans les bassins, beaucoup de cichlidés avec les faux-gavials d’Afrique et des polyptères avec les hippopotames pygmées. » L’ensemble du pavillon associe ainsi des environnements aquatiques, arborés et aériens, destinés à illustrer la diversité et la complexité des écosystèmes tropicaux africains, tout en sensibilisant le public aux menaces qui pèsent sur ces habitats et les espèces qui y vivent.

Horizon Afrique offre également de nouveaux lieux de vie à des espèces déjà sur place

Les aménagements d’Horizon Afrique ne concernent pas uniquement de nouvelles espèces. Plusieurs habitants historiques du parc, tels que les touracos de Pauline dans la serre tropicale, les zèbres de Grévy dans la plaine africaine ou encore les flamants roses, bénéficient ainsi de nouveaux espaces mieux adaptés à leurs besoins. La dernière étape du parcours d’Horizon Afrique s’organise autour d’un vaste plan d’eau où évoluent justement le groupe de flamants roses, autrefois visible sur une île du parc et qui avait déménagé dans deux autres parcs zoologiques français le temps de l’aménagement d’un nouvel espace. « Ils avaient été hébergés pour la moitié de la colonie au Parc Zoologique de Paris, et pour l’autre moitié au Zoo de Lyon. C’est d’ailleurs ce groupe là que nous avons récupéré en premier. » À Mulhouse, les flamants roses ont retrouvé un grand étang entièrement réaménagé pour eux avec une nouvelle plage dessinée pour favoriser la nidification. À proximité, deux îles arborées sont désormais consacrées à deux espèces de primates vivant déjà au Parc Zoologique & Botanique de Mulhouse et bénéficiant là aussi d’une amélioration de leurs conditions de vie. « Il y a deux plus petits bâtiments pour nos primates qui donnent chacun sur une île différente. Il y a d’un côté les cercopithèques Roloway, et de l’autre les cercopithèques de Hamlyn. Ce sont des nouveaux bâtiments mais les îles existaient déjà, elles ont été réaménagées dans le but de présenter ces deux espèces. Ce projet ne concerne pas que des espèces et des individus nouveaux, il y a aussi des animaux qui étaient déjà présents au parc et pour lesquels nous avons fait un bond en avant en terme de bien-être. »

Un nouvel outil dédié à la conservation et à la sensibilisation des visiteurs

Horizon Afrique marque une étape importante dans la stratégie de conservation et de sensibilisation des visiteurs du Parc Zoologique & Botanique de Mulhouse. Ce projet a permis d’élargir la collection du parc à de nouveaux groupes d’espèces jusque-là absents. « Globalement, c’est une façon aussi de diversifier la collection du parc vers des espèces peu communes jusque là au zoo, comme les reptiles, ou complètement absentes comme les arthropodes et les poissons », explique Benoît Quintard. Cette diversification vise à offrir une vision plus complète de la biodiversité et à sensibiliser le public à la diversité de ces environnements. Si la grande plaine africaine regroupe exclusivement des espèces menacées, d’autres zones accueillent des animaux à vocation principalement pédagogique, comme les rats-taupes nus ou les guêpes émeraudes, choisis pour leur intérêt biologique et leur potentiel de sensibilisation. La nouveauté comprend également l’accueil d’espèces rares ou méconnues associées à des espèces plus emblématiques qui permettent d’attirer les visiteurs. « Avec les girafes et les hippopotames pygmées, il y a la vipère rhinocéros qui est la plus grosse espèce de vipère au monde. Je pense que ce sont des espèces qui peuvent parler aux gens. Il y a l’oryctérope du Cap que personne ne connaît, le faux-gavial d’Afrique qui, lorsqu’on indique que c’est un crocodile, est plus facile à identifier par les visiteurs. Dans l’idée, on se contente de l’effet attractif des girafes et des hippopotames pygmées, les gens viennent voir ces espèces là. Mais derrière, dans chaque bâtiment, cela nous permet de présenter des mygales, des scorpions, des serpents, des poissons ou des amphibiens, pour avoir une diversité qui est relativement large. »

En parallèle, le parc renforce son engagement dans des programmes de conservation, aussi bien ex situ, avec les Programmes d’Élevage Européens (EEP), qu’in situ, en soutenant cinq nouveaux programmes spécifiques. « En plus de ceux que nous soutenons déjà, nous en avons désormais un sur les girafes avec l’ASGN (Association de Sauvegarde des Girafes du Niger), un sur les caméléons avec le Cameleon Conservation Center, un programme qui est en cours de montage sur les hippopotames pygmées et un programme sur les touracos, conclut Benoît Quintard. Le dernier, qui n’est pas un programme à proprement parler, va nous permettre de nous inscrire dans un projet de renforcement de population de l’une des espèces de cichlidés que nous avons, le Melanochromis chipokae. C’est une espèce qui est classée « En danger critique d’extinction » (CR), qui est la limite de l’extinction et pour laquelle des réintroductions ont déjà été réalisées. »

Une soixantaine d’espèces présentées au sein d’Horizon Afrique

Espèces déjà présentes au sein du parc :

  • Cercopithèque de Hamlyn (Cercopithecus hamlyni)
  • Cercopithèque de Roloway (Cercopithecus roloway)
  • Vipère des feuillages (Atheris squamigera)
  • Zèbre de Grévy (Equus grevyi)
  • Touraco de Pauline (Tauraco erythrolophus)

De nouvelles espèces emblématiques :

  • Girafe de Kordofan (Giraffa camelopardalis antiquorum)
  • Gazelle de Mhorr (Nanger dama mhorr)
  • Gazelle dorcas (Gazella dorcas)
  • Autruche à cou rouge (Struthio camelus camelus)
  • Hippopotame pygmée (Choeropsis liberiensis)
  • Faux-gavial d’Afrique (Mecistops cataphractus)
  • Oryctérope du Cap (Orycteropus afer)
  • Mangouste naine (Helogale parvula)
  • Galago du Sénégal (Galago senegalensis)
  • Macroscélide de Peters (Rhynchocyon petersi)
  • Rat-taupe nu (Heterocephalus glaber)

De nombreuses espèces d’oiseaux :

  • Flamant rose (Phoenicopterus roseus)
  • Colombar waalia (Treron waalia)
  • Caille arlequin (Coturnix delegorguei)
  • Astrild ondulé (Estrilda astrild)
  • Cordonbleu à joues rouges (Uraeginthus bengalus)
  • Beaumarquet à dos jaune (Pytilia afra)
  • Serin soufré (Serinus sulphuratus)
  • Serin à gorge noire (Crithagra atrogularis)
  • Astrild à moustaches (Estrilda erythronotos)
  • Serin gris (Serinus gularis)
  • Râle à bec jaune (Zapornia flavirostra)
  • Talève d’Allen (Porphyrio alleni)

Et plein d’autres espèces :

  • Python de Seba (Python sebae)
  • Vipère du Gabon (Bitis gabonica)
  • Varans du désert (Varanus griseus)
  • Caméléon de Jackson (Trioceros jacksonii)
  • Agame des roches (Agama picticauda)
  • Lézard vert arboricole (Gastropholis prasina)
  • Tortue de Kleinmann (Testudo kleinmanni)
  • Caméléon du Namaqua (Chamaeleo namaquensis)
  • Gecko nain de Williams (Lygodactylus williamsi)
  • Polyptère (Polypterus)
  • Bossu du Malawi (Cyrtocara moori)
  • Cichlidé du Dragon d’Argent (Pseudotropheus saulosi Minos reef)
  • Scarabée (Mecynorrhina ugandensis)
  • Et de nombreux autres amphibiens et invertébrés…

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