© Cecile Garans
© Cecile Garans

Plusieurs petits félins voient le jour aux Parcs Zoologiques de Lumigny

Réputés dans le monde entier pour la reproduction d’espèces menacées, les Parcs Zoologiques de Lumigny ont récemment enregistré des naissances chez plusieurs félins.

Deux chats des sables et trois panthères du Sri-Lanka

Le 11 août 2022, deux petits chatons des sables ont vu le jour au cœur du Parc des Félins. Avec ses grandes oreilles et sa tête disproportionnée par rapport au reste de son corps, celui que l’on appelle également chat du désert est la seule espèce de félidé vivant des les déserts d’Afrique et d’Asie. Le chat des sables se rencontre dans le Sahara mais aussi dans la péninsule arabique, des milieux de vie hostiles auxquels il est parfaitement adapté grâce notamment à une importante résistance aux grandes amplitudes thermiques du désert. Si l’espèce est pour l’instant classée en « Préoccupation mineure » (LC) sur la liste rouge de l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature), elle est tout de même menacée principalement par les activités anthropiques (destruction de son habitat, chasse, dérangements). Ses proies deviennent également de plus en plus rares et le chat des sables entrent en concurrence avec des chiens des chats introduits par les humains. En parc zoologique, l’espèce fait l’objet d’un Programme Européen pour les Espèces menacées que le Parc des Félins coordonne depuis près de 10 ans.

Autre bonne nouvelle, la naissance de trois petites panthères du Sri-Lanka. Après une gestation d’environ 4 mois, la femelle a donné naissance à ses petits dans la plus stricte intimité des coulisses du parc. Les trois bébés et leur mère sont encore à l’abri des regards mais devraient effectuer leur première sortie en public dans quelques jours. La panthère du Sri-Lanka est l’une des nombreuses sous-espèces de panthères présentes entre l’Asie et l’Afrique. Malheureusement sujettes au braconnage qui alimentent d’importants trafics de diverses parties de leur corps, seuls quelques centaines d’individus de chaque sous-espèce survivent aujourd’hui dans la nature. La panthère du Sri-Lanka, dont la population sauvage n’excèdent pas les 800 individus, est classée « En danger d’extinction » (EN) par l’UICN et fait elle aussi l’objet d’un EEP à travers les parcs zoologiques européens. Au Parc des Félins, les trois jeunes nés cette année sont également inscrits dans ce programme et pourront bientôt profiter d’un vaste territoire arboré aux côtés de leurs parents.

Qu’il s’agisse des panthères du Sri Lanka ou des chats des sables, ces naissances représentent un formidable espoir pour les programmes d’élevage européens et internationaux. À l’image de son partenariat avec l’ONG Panthera, présente dans les régions où vivent ces espèces, les Parcs Zoologiques Lumigny poursuivent leur mission en faveur de la conservation des espèces menacées.

Une panthère noire et un jaguarondi

Mais comme chaque année, les Parcs Zoologiques de Lumigny se distinguent avec des succès de reproduction chez de nombreuses espèces et figurent en bonne place avec les 80 naissances enregistrées cette année. Le 12 mai 2022, une petite panthère noire nommée Bagheera par ses soigneurs a vu le jour. Il s’agit du premier petit d’Areta, née au Parc des Félins en 2013 et de Tambo, jeune mâle né au Zoo de La Boissière du Doré et arrivé en 2020 en Seine-et-Marne. Aujourd’hui âgée de 4 mois, Bagheera commence à explorer son environnement extérieur et n’est pour l’instant visible que le matin, aux côtés de sa mère. Elle rencontrera son père prochainement, en même temps que Rita, sa tante. Contrairement aux idées reçues, la panthère noire n’est pas une espèce de panthère à part entière. Il s’agit tout simplement d’une particularité génétique issue d’une anomalie de coloration appelée le mélanisme présente également chez le jaguar.

Enfin, chez les félins sud-américains cette fois, une petite femelle jaguarondi a vu le jour dans le courant de l’été 2022. Félin au physique plutôt atypique, le jaguarondi ressemble à une loutre ou un fossa et a longtemps laissé les scientifiques perplexes quand à sa classification. Des analyses génétiques ont finalement prouvé que le jaguarondi faisait bien partie de la famille des félins et qu’il est même l’un des plus proches cousins du puma et du guépard. Aujourd’hui encore, le jaguarondi est surnommé le chat-loutre. Dans la nature, l’espèce est classée en « Préoccupation mineure » (LC) et se rencontre dans de nombreux pays d’Amérique du sud et d’Amérique centrale (Brésil, Argentine, Guyane, Mexique, Venezuela, Colombie…). Malheureusement, le jaguarondi subit d’importantes menaces notamment la fragmentation et la disparition de son habitat.

Articles similaires