© Karine Ducher

Atèle à ventre blanc

Pour bien l’identifier…

  • Pelage brun-noir.
  • Face interne des bras, des pattes et de la queue plus pâle.
  • Ventre blanc.
  • Tache triangulaire blanche sur le front, juste au-dessus des yeux.
  • Membres longs et fins.
  • Queue longue et préhensile.

Fiche d’identité

Généralités

L’atèle à ventre blanc est aussi connu sous les noms d’atèle marimonda ou atèle varié. C’est un primate parfaitement adapté à une vie arboricole. Il possède des membres particulièrement longs et une queue préhensile pouvant être plus longue que son corps. Celle-ci fait office de cinquième membre et peut supporter tout le poids de l’animal lorsqu’il se suspend avec. D’ailleurs, son extrémité est dépourvue de poils sur le dessous, ce qui confère au singe une très bonne adhésion aux branches des arbres. 

La queue permet également à l’atèle de s’équilibrer lors de ses déplacements dans les arbres. C’est ce physique particulier qui a valu à l’atèle à ventre blanc le surnom de « singe-araignée », à l’image des autres espèces d’atèles. En effet, la longueur des membres et de la queue rappellent les pattes des arachnides.

Répartition et habitat

L’atèle à ventre blanc est originaire d’Amérique du Sud où il ne se rencontre que dans deux pays : la Colombie et le Venezuela. Ce primate évolue dans la canopée des forêts tropicales humides à pluvieuses d’altitude.

Régime alimentaire

L’atèle à ventre blanc est un primate essentiellement herbivore qui va trouver de quoi se nourrir dans la canopée, parfois jusqu’à la cime des arbres. Il consomme surtout des fruits, des feuilles et des fleurs mais peut aussi, plus rarement, manger des insectes ou des œufs.

En se nourrissant de beaucoup de fruits, l’atèle à ventre blanc joue un rôle primordial dans son écosystème. Il participe à la régénération des forêts en disséminant les graines des fruits qu’il consomme, celles-ci étant excrétées en quelques heures seulement. 

Mode de vie et reproduction

L’atèle à ventre blanc est un primate sociable qui vit au sein de groupes d’une quinzaine à une trentaine d’individus. Ces groupes sont mixtes et sans hiérarchie réellement établie, si ce n’est par l’âge des individus. Les atèles sont actifs la journée et aiment prendre ensemble des bains de soleil, en étendant les bras et les jambes. 

Chez cette espèce, le taux de reproduction est assez faible. Une femelle donne naissance à un seul petit tous les 3 ans, qui reste dépendant de sa mère pendant presque deux ans. Vers l’âge de 5 ans, les femelles quittent leur groupe natal pour en rejoindre un autre et se reproduire à leur tour. Les mâles, quant à eux, restent dans le groupe qui les a vu naître tout au long de leur vie. Tous les mâles d’un même groupe sont donc apparentés.

Menaces et conservation

L’atèle à ventre blanc est une espèce gravement menacée de disparition. La principale menace pesant sur ce primate est la diminution de son milieu de vie, causée par une déforestation massive au profit de l’agriculture, de l’urbanisation et de l’exploitation forestière. L’atèle à ventre blanc fait malheureusement face à un autre danger, à savoir la capture d’individus pour alimenter le commerce illégal des animaux de compagnie exotiques.

De plus, le faible taux de reproduction de l’espèce n’agit pas en sa faveur. L’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature) classe l’atèle à ventre blanc « En danger critique d’extinction » (CR) sur sa liste rouge des espèces menacées. Autrement dit, c’est le dernier stade avant une extinction complète de l’espèce en milieu naturel…

Heureusement, l’espèce est protégée dans certaines réserves sud-américaines et des campagnes de conservation commencent à voir le jour en Colombie et au Venezuela. L’objectif des associations œuvrant sur place est de former de nouveaux scientifiques afin d’approfondir les connaissances sur la biologie et l’écologie de l’atèle à ventre blanc. En parallèle, elles éduquent et sensibilisent les jeunes générations sur la protection de cette espèce et de son écosystème, en les rendant directement impliquées dans leur conservation. 

Le saviez-vous ?

Le mode de dissémination des graines de l’atèle à ventre blanc, évoqué précédemment, s’appelle la zoochorie. Il est pratiqué par de nombreuses espèces animales comme d’autres primates, des ongulés, des petits mammifères ou des oiseaux. Chez les atèles, on estime, qu’en une année, un individu va disperser pas moins de 230 000 graines de plus de 150 espèces fruitières différentes ! Les graines dispersées germent dans un rayon de 450 mètres en moyenne autour de l’arbre « source » mais certaines graines ont pu se développer à plus d’un kilomètre de leur lieu d’origine !

En parc zoologique

L’atèle à ventre blanc est présent dans un peu moins d’une dizaine de parcs zoologiques à travers la France. Consultez la liste des zoos français qui hébergent cette espèce.

L’atèle à ventre blanc fait l’objet d’un EEP (Programme Européen pour les Espèces menacées), coordonné par le Bioparc de Doué-la-Fontaine, en France.

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