© Philippe Rivier

Python vert

Pour bien l’identifier…

  • Coloration générale d’un beau vert émeraude avec des motifs linéaires blancs variables.
  • Tête large nettement séparée du cou.
  • Museau carré et large.
  • Gros yeux ronds et jaunes, avec une pupille verticale.
  • Ventre jaune blanc.
  • Colonne vertébrale proéminente donnant un profil triangulaire au corps.
  • Jeunes jaune citron ou orange rougeâtre tachés de brun.

Fiche d’identité

Généralités

Le python vert, ou python vert arboricole, est un serpent constricteur de taille moyenne. Les femelles sont plus grandes que les mâles et sont les seules à pouvoir parfois atteindre une longueur de deux mètres et un poids de deux kilos.

Il ressemble comme deux gouttes d’eau au boa émeraude, un serpent sud-américain. Il s’en différencie notamment par le nombre d’écailles situées entre les yeux et les narines. Les deux espèces sont un exemple typique de l’évolution convergente, le python vert ayant évolué dans le plus total isolement à des milliers de kilomètres de distance du lieu de vie du boa émeraude. 

Répartition et habitat

Le python vert vit en Papouasie-Nouvelle-Guinée, dans certains archipels indonésiens et dans la pointe nord-est de l’Australie. Il habite les forêts tropicales sèches ou humides et les cultures, jusqu’à 1 800 mètres d’altitude.

Régime alimentaire

Le régime alimentaire du python vert varie au cours de sa vie. Lorsqu’il est juvénile, il chasse des petits invertébrés et des petits lézards. Une fois adulte, ce python se nourrit surtout de rongeurs et de lézards un peu plus gros, comme les geckos ou les scinques. Il serait possible qu’il chasse aussi des oiseaux et des chauves-souris, bien qu’aucune étude ne soit cependant parvenue à s’assurer qu’il s’en nourrissait réellement.

Le python vert chasse à l’affût. Il capture ses proies le plus souvent dans les arbres en prenant appui sur sa queue préhensile qu’il enroule autour d’une branche. Il se redresse ensuite pour frapper sa proie et la tue par étouffement, en s’enroulant autour d’elle. Il peut aussi piéger ses proies à terre. Le serpent repère ses proies à l’aide de ses 4 à 5 fossettes thermosensibles disposées de part et d’autre de sa mâchoire supérieure. C’est là que se trouvent les récepteurs infrarouges qui lui permettent de percevoir le rayonnement thermique émis par ses proies. Il peut donc « voir » et chasser une proie potentielle même la nuit.

Mode de vie et reproduction

Tout comme son alimentation, le mode de vie du python vert varie grandement au cours de sa vie. Lorsqu’il est jeune, il vit essentiellement au sol et possède une activité majoritairement diurne. À l’inverse, il devient à l’âge adulte l’un des pythons les plus arboricoles, passant alors l’essentiel de son temps dans les arbres. Il devient également un chasseur nocturne et bien plus sédentaire que les jeunes, qui doivent davantage se déplacer pour trouver des proies. En effet, les adultes passent le plus clair de leur temps enroulés en spirale autour d’une branche, en posant leur tête et leur cou au milieu.

Les mâles et les femelles interagissent uniquement lors de la saison des amours, dont la période est encore peu connue. Les mâles deviennent alors plus nomades que le reste de l’année puisqu’ils se déplacent pour rejoindre les femelles et se reproduire sur leur territoire, tout en cessant de s’alimenter. En effet, chez le python vert, ce sont les femelles qui sont territoriales ! Toutefois, plusieurs femelles peuvent se tolérer sur un même territoire et même y accueillir des mâles errants ou des juvéniles.

Lorsqu’un mâle a trouvé une femelle, il la stimule à l’aide de ses éperons cloaquaux, pour ensuite pouvoir s’accoupler. Plus tard, la femelle déposera généralement ses œufs dans la végétation, si possible en hauteur. Elle les couvera seule pendant une cinquantaine de jours en moyenne. Si la température descend en dessous de 20°C, la femelle essaie de maintenir la chaleur des œufs grâce à des contractions musculaires. À l’éclosion, les jeunes pythons mesurent une trentaine de centimètres et sont de couleur rouge brique ou jaune. Ils changent de couleur pour adopter leur livrée adulte vers l’âge d’un an. Ce changement peut être très rapide et s’effectuer en une fois au moment de la mue ou, au contraire, s’étaler sur plusieurs mois. La fonction de cette double livrée surprenante selon l’âge n’est toujours pas comprise…

Menaces et conservation

Le python vert n’est pas une espèce menacée d’extinction. Bien que le nombre d’individus dans la nature ne soit pas connu, on sait que leur population est stable. L’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature) classe ce serpent en « Préoccupation mineure » (LC).

Cependant, l’espèce souffre tout de même de la dégradation de son habitat due à la déforestation pour l’agriculture. Le python vert est chassé par les populations indigènes pour s’en nourrir et fait l’objet de captures pour alimenter le commerce illégal des animaux de compagnie exotiques, malgré son statut d’espèce protégée dans de nombreuses zones de son aire de répartition. L’espèce fait partie des serpents les plus recherchés par les collectionneurs terrariophiles.

Le saviez-vous ?

La queue du python vert est relativement longue et représente 14 % de la longueur totale du serpent ! Elle est préhensile et lui sert à se déplacer aisément dans les arbres ou encore à s’accrocher aux branches.

En parc zoologique

Le python vert est présent dans un peu plus d’une douzaine de zoos à travers la France. Consultez la liste des parcs zoologiques français qui hébergent cette espèce. 

Le python vert ne fait ni l’objet d’un EEP (Programme Européen pour les Espèces menacées), ni d’un ESB (Stud-Book Européen).

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