© Réserve Africaine de Sigean
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Un nouveau programme de réintroduction consacré au fuligule nyroca

Un tout nouveau programme de réintroduction, porté par plusieurs parcs zoologiques et éleveurs privés, a pour objectif de réintroduire le fuligule nyroca, une petite espèce de canard, en Pologne.

Le déclin du fuligule nyroca à l’état sauvage

Petit canard plongeur qui vit dans les eaux douces d’Europe et d’Asie, le fuligule nyroca est reconnaissable à sa couleur châtain-acajou et son iris blanc. Actuellement considéré comme « Quasi menacé » (NT) sur la liste rouge de l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature) au niveau mondial, cet oiseau subit un déclin plus important au niveau européen où il est considéré comme « Vulnérable » (VU). Dans les années 1980, la population de fuligules nyroca était estimée à environ 400 à 500 couples en Pologne, pays où le programme de réintroduction a été mis en place. À la fin du XXe siècle, leur nombre est tombé à seulement 40 à 45 couples dans tout le pays, mais depuis le début des années 2000, la population a légèrement augmenté pour atteindre les 100 à 130 couples entre 2018 et 2020. Le fuligule nyroca est sujet à de nombreuses menaces dans la nature telles que la chasse, la destruction des zones humides dans lesquelles il vit, la disparition de son habitat naturel ou encore les sécheresses à répétition. En raison du faible nombre de ces canards en Pologne et dans les pays voisins, il a été choisi de réintroduire des oiseaux nés et élevés en captivité, en parc zoologique ou en élevage privé, afin de renforcer la population à l’état sauvage et continuer de protéger cette espèce.

Un programme de réintroduction pour renforcer les populations sauvages

C’est ainsi qu’un nouveau programme de réintroduction, piloté par le Zoo de Wrocław en Pologne, en collaboration avec l’Université de la ville, a créé le « Projet Nyroca » et a fait appel à des oiseaux issus d’élevages privés et de parcs animaliers européens. Il y a quelques semaines, 38 oiseaux nés en captivité en France ont été envoyés en Pologne pour le programme de renforcement de la population de fuligules nyroca en Basse Silésie, dans le sud-ouest du pays. Ces oiseaux proviennent de diverses structures zoologiques, notamment de la Réserve Africaine de Sigean mais aussi du Parc animalier de Sainte-Croix, ainsi que de quatre élevages conservatoires de l’association Aviornis France International. Le transport des oiseaux venant de France était coordonné par le Zoo de Labenne, il a fait son dernier arrêt au Parc animalier de Sainte-Croix avant de partir vers la Pologne en avril dernier. Les oiseaux ont d’abord rejoint le Zoo de Wrocław avant d’être transféré vers le site de relâcher, dans une zone humide protégée de plus de 5000 hectares appelée la Réserve des étangs de Milicz, où ils ont été réintroduits au début du mois de mai.

Des oiseaux issus de deux parcs zoologiques français

Parmi les oiseaux envoyés de France vers la Pologne, une grande partie provient de la Réserve Africaine de Sigean. Le parc audois, qui élève cette espèce depuis 50 ans, est fier d’avoir envoyé 20 oiseaux, 11 mâles et 9 femelles, pour contribuer au programme de réintroduction des fuligules nyroca. Le Parc animalier de Sainte-Croix a aussi participé à l’envoi d’oiseaux vers la Pologne. Le parc abritait jusque là 5 fuligules nyroca mâles aux côtés des sarcelles marbrées et des cistudes d’Europe, et ce sont 3 oiseaux qui ont quitté leur volière le 19 avril dernier pour être réintroduits à l’état sauvage. Le même jour, deux femelles nées à la Réserve Africaine de Sigean en 2023 ont rejoint Sainte-Croix pour former deux couples reproducteurs avec les deux mâles restés sur place dans le but d’obtenir des couvées et de nouveaux candidats à la réintroduction en Pologne. Les oiseaux français se sont ajoutés à d’autres individus issus des zoos de Wrocław, Berlin et Bratislava. Le programme prévoit le relâché de plusieurs centaines de fuligules nyroca au cours des cinq prochaines années. Dans les parcs zoologiques français, le fuligule nyroca est élevé dans une douzaine d’établissements.

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