Cette année, le Zoo de La Boissière du Doré a vu son groupe de gorilles profondément modifié avec le départ de l’un des mâles et l’arrivée de deux femelles.
Pour cette dernière semaine de l’année, Nature et Zoo vous propose une dernière série de trois articles qui sont consacrés, cette fois-ci, aux naissances et aux nouveautés du Zoo de La Boissière du Doré au cours de l’année 2023.
Le départ de Dishi vers le Zoo du Bassin d’Arcachon
Le 1er juin dernier, les équipes du Zoo de La Boissière du Doré assistées de deux vétérinaires de deux autres parcs zoologiques, se sont réunis pour organiser le départ de Dishi, l’un des deux gorilles mâles du parc. Après une anesthésie et des examens complémentaires pour s’assurer de sa bonne santé, le mâle de 23 ans a été installé dans une caisse spécialisée et transféré vers le Zoo du Bassin d’Arcachon. « Notre mâle Dishi est parti au Zoo de La Teste pour devenir le chef d’un groupe de mâles, explique Sébastien Laurent, directeur du Zoo de La Boissière du Doré. Il a deux colocataires qui viennent d’arriver, ils ont été mis ensemble récemment et Dishi s’est imposé sans problème devant les deux jeunes mâles de 8 et 9 ans et tout s’est bien passé. » Dans la nature, les gorilles vivent en harems pouvant réunir jusqu’à 20 membres, composés chacun d’un mâle dominant, de plusieurs femelles et de leurs jeunes d’âges différents. À leur maturité sexuelle, les jeunes mâles quittent le groupe pour éviter les conflits avec leur père et entament une vie solitaire ou s’allient à d’autres mâles. Ce mode de vie a été reproduit en parc zoologique et c’est pour cette raison que certains parcs accueillent des groupes de mâles uniquement, les autres établissements pouvant se consacrer à la reproduction. « Au Zoo du Bassin d’Arcachon, ils ont deux groupes de mâles. Ils en ont un qui est occupé par Dishi maintenant et un second dont le chef est un ancien gorille du Zoo d’Amnéville. »
Sawa et Jamila, les deux nouvelles pensionnaires
Jusqu’ici, le Zoo de La Boissière du Doré abritait, Dishi et Jaja, deux demi-frères âgés de 23 et 24 ans et vivant ensemble au parc depuis leur arrivée en 2010 en provenance du Port Lympne Safari Park. Avec le départ de l’un d’eux, le parc a pu accueillir deux nouvelles pensionnaires. « Suite au départ de Dishi, nous avons deux femelles qui sont arrivées en juin 2023, le même jour, en provenance du Zoo de Duisburg et du Zoo de Francfort en Allemagne, poursuit le directeur du parc. Elles s’appellent Sawa et Jamila, elles sont nées en janvier et en juillet 2012, elles ont toutes les deux 11 ans. » La mise en contact entre Jaja et ses nouvelles colocataires a été progressive mais s’est rapidement déroulée dans les meilleures conditions possible. « Jaja a été hyper mignon, il a rapidement pris son rôle de dos argenté et c’est maintenant dix fois plus facile qu’avant avec deux gros mâles qui se regardaient de loin. Aujourd’hui, les femelles sont hyper gentilles avec lui et soumises, elles ont été élevées par leurs parents donc elles connaissent très bien la vie de gorille et ça se passe super bien. » Après plus d’une dizaine d’années à ne présenter que des mâles, le Zoo de La Boissière du Doré accueille ici ses premières femelles et espère en accueillir une nouvelle prochainement. « Nous attendions leur arrivée avec impatience ! Pour l’instant, c’est un groupe non reproducteur avec ces deux femelles là parce qu’il y a suffisamment de petits. Sawa et Jamila prennent la pilule tous les jours mais notre mâle est hyper important génétiquement donc ce serait bien qu’il rencontre au moins une femelle qui soit aussi importante, et nous espérons, dans le futur, en accueillir une. »
Le gorille des plaines de l’Ouest (Gorilla gorilla gorilla) est actuellement considéré comme « En danger critique d’extinction » (CR) sur la liste rouge de l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature). Il fait l’objet d’un Programme d’Élevage Européen (EEP) mené à travers les parcs zoologiques européens et auquel le Zoo de La Boissière du Doré participe en abritant plusieurs individus. La présence de ce grand singe en parc zoologique permet de sensibiliser les visiteurs sur son sort dans la nature, subissant de nombreuses pressions anthropiques telles que le braconnage, les conflits armés, la déforestation au profit de l’agriculture et de l’urbanisation, ou encore l’exploitation des mines de coltan.