Zoom sur les vautours

Zoom sur … les vautours !

C’est bien connu, les vautours ont très mauvaise réputation. Et pourtant … Partons à leur rencontre avec ce zoom sur les vautours.

Depuis toujours, les vautours font peurs et symbolisent la mort. Avec un physique peu attrayant et une démarche qui leur est propre, le mythe perdure et de nombreuses légendes vont dans ce sens. Pourtant, les vautours ont un rôle écologique essentiel dans la biodiversité mondiale et demeurent importants pour la Nature …

Qui sont-ils ?

En réalité, le mot « vautour » est un terme vernaculaire qui désigne un groupement d’espèces d’oiseaux dits nécrophages et diurnes. Ce sont des animaux charognards et non des prédateurs. On différencie deux familles distinctes de vautours :

  • Les Cathartidés ou vautours du Nouveau Monde, que l’on rencontre donc sur les continents américains que l’on dénombre en 7 espèces (vautour pape, vautour urubu, urubu à tête jaune, urubu à tête rouge, grand urubu, condor des Andes et condor de Californie).
  • Les Accipitridés, qui contient 237 espèces mais seulement 15 espèces de vautours. Ce sont les vautours de l’Ancien Monde et on les rencontre entre l’Europe, l’Afrique et l’Asie (gypaète barbu, vautour africain, vautour fauve, vautour percnoptère, vautour charognard, vautour chassefiente, vautour chaugoun, vautour de l’Himalaya, vautour indien, vautour à long bec, vautour à tête blanche, vautour nubien, vautour de Rüppell, vautour moine et vautour royal).

Caractéristiques des vautours

La plupart des espèces de vautours sont constituées de la même façon ce qui permet de les caractériser :

  • Leur tête est dépourvue de plumes et recouverte d’un fin duvet. On pense qu’il s’agit d’une évolution physique due à leur alimentation : l’absence de plumes permettrait de ne pas se salir en fouillant les carcasses.
  • Ils possèdent un bec crochu leur permettant, selon les espèces et leur rôle précis, de déchirer ou de trancher la peau des cadavres.
  • Ils ont une vue perçante ou un odorat surdéveloppé (rare chez les oiseaux) ou même les deux !
  • Etant des charognards, les vautours sont incapables de saisir une proie avec leurs serres comme d’autres rapaces. Leurs pattes sont semblables à celles des poules, elles sont plates et leurs permettent uniquement de se déplacer en marchant.
  • Ils ont une envergure très large qui leur procure la capacité de pratiquer le vol plané lors de la recherche de nourriture.
  • Selon les espèces, les femelles pondent entre 1 et 3 œufs au sol, dans le creux d’une falaise ou celui d’un arbre. Les œufs sont couvés par les deux parents et éclosent au bout de 30 à 60 jours.
  • Ils vivent dans les milieux ouverts et/ou escarpés en Afrique, Asie, Europe et Amérique dans les régions chaudes et tempérées.

Une façon particulière de s’alimenter

Les vautours sont des charognards et se nourrissent presque exclusivement de carcasses d’animaux morts. Pour repérer leur nourriture et éviter de dépenser trop d’énergie, ils pratiquent le vol plané. Et c’est grâce à leur vue perçante ou la présence de congénères qu’ils repèrent les cadavres. Ils sont parfaitement capables de distinguer un animal vivant d’un animal mort. Les rares cas recensés de vautours s’attaquant à des proies vivantes ont montré que ces dernières étaient soit très affaiblies, après une blessure grave par exemple, soit en grande difficulté comme une mise bas qui n’aboutit pas. Les vautours sont capables de rester plusieurs jours voire semaines sans manger, certains se gavent tellement lors d’un repas qu’ils ne parviennent pas immédiatement à s’envoler. On estime qu’une proie d’une cinquantaine de kilogrammes peut-être nettoyée en 15 minutes environ. Le repas des vautours est communément appelée la curée.

Un équarisseur naturel

Afin d’éliminer la totalité d’un cadavre, chaque espèce ce vautours possède un rôle particulier et une hiérarchie s’est établit naturellement. On peut donc distinguer trois catégories de vautours :

  • Les premiers à arriver sur place sont les vautours « tireurs-fouilleurs« , qui se nourrissent des viscères et des muscles. Le plus connu d’entre eux étant le vautour fauve.
  • Ensuite, viennent les vautours « déchireurs » qui s’occupent des parties les plus résistantes de la carcasse telles que la peau, les cartilages ou les tendons. On peut citer le vautour moine dans cette catégorie.
  • Et enfin pour finir le travail, il y a les vautours dits « picoreurs » qui viennent finir tous les restes de la carcasse et laisse ainsi un squelette propre.

Une quatrième catégorie s’occupe éventuellement des os du squelette restant. On peut citer le gypaète barbu que l’on a observé jeter des os contre des rochers pour les briser et les consommer

Les vautours ont donc un rôle écologique plus qu’important. En nettoyant la totalité des carcasses d’animaux domestiques et sauvages, ils évitent la transmission de maladies épidémiques ou la putréfaction des cadavres. Il arrive que certains vautours se nourrissent dans les déchets ce qui a les mêmes effets. Leur présence réduit également les possibilités de pollution des courts d’eaux causée par la décomposition des animaux morts. La rapidité de leur transit intestinal et l’acidité des sucs gastriques contenus dans leur estomac empêche l’apparition de virus ou de bactéries Ce sont donc des équarisseurs naturels et on les appelles familièrement les « éboueurs de la Nature« .

Menaces

Dans de nombreuses régions du monde où les vautours ont disparu, les charognes favorisent le développement d’épidémies humaines comme animales. Du fait de leur large répartition, les vautours font face à de multiples menaces. La principale étant l’empoisonnement, de façon volontaire ou non. En France par exemple, au début du XXe siècle, les éleveurs d’animaux domestiques ont commencé à lutter contre le loup et l’ours et ont empoisonné leurs carcasses. Les premiers sur place étant les vautours, c’est eux qui en ont payé les frais et qui mourraient empoisonnés. Selon les régions, ils peuvent être également victimes de collisions avec des câbles électrique ou des pales d’éoliennes, mais aussi de la réduction du nombre de proies et de la destruction de leur habitat naturel.

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