Pour bien l’identifier…
- Petite singe arboricole, svelte et élancé.
- Dos grisâtre.
- Poitrine blanchâtre.
- Avant-bras jaune doré brillant.
- Haut du crâne variant du brun foncé au noir.
- Oreilles touffues.
- Longue queue, préhensile chez les jeunes mais pas chez les adultes.
Fiche d’identité
Généralités
Le saïmiri à tête noire fait partie des 8 espèces de saïmiris recensées. Ces petits singes sont aussi connus sous le nom de « singes-écureuils » en raison de leur grande agilité et rapidité à se déplacer dans les arbres.
Le saïmiri à tête noire est divisé en deux sous-espèces : le saïmiri de Bolivie (Saimiri boliviensis boliviensis) et le saïmiri du Pérou (Saimiri boliviensis peruviensis).
Répartition et habitat
Le saïmiri à tête noire est un petit singe sud-américain qui se rencontre dans l’ouest du Bassin amazonien. On le trouve ainsi en Bolivie, au Pérou et au nord-ouest du Brésil. Il vit dans les forêts pluviales de plaine, dans les forêts galeries le long des cours d’eau et dans les mangroves. Il s’aventure parfois même jusque dans les villages.
Régime alimentaire
Le saïmiri à tête noire est un primate omnivore à prédominance insectivore. Les insectes, dont beaucoup de chenilles, composent plus de 80 % de son alimentation. Le reste de son régime alimentaire est composé de fruits, de baies et de graines (à 18 %), de vers, de petits amphibiens, d’œufs et d’oisillons. Il arrive parfois que les saïmiris s’associent aux capucins, d’autres petits singes de la même famille, pour optimiser la découverte de nourriture.
Mode de vie et reproduction
Le saïmiri à tête noire est un singe relativement sociable qui vit au sein de grands groupes composés de plusieurs dizaines d’individus. Des groupes de plus de 80 animaux ont déjà été observés dans la nature ! Ils s’établissent chacun sur un vaste territoire pouvant dépasser les 250 hectares. Chaque groupe contient plusieurs mâles et femelles adultes ainsi que des juvéniles. Il existe une hiérarchie de domination entre les différents mâles et les différentes femelles, bien que celle-ci soit davantage marquée chez les mâles. Cependant, ce sont les femelles qui dominent tout le groupe !
Entre eux, les mâles se défient et s’attaquent régulièrement, en particulier pendant la saison des amours. Cette période est critique pour les mâles qui peuvent s’entretuer pour la possession des femelles en chaleur. À contrario, les femelles sont beaucoup plus tolérantes entre elles et sont souvent observées en train de se reposer ensemble.
Chez les saïmiris, la femelle ne donne naissance qu’à un seul petit par portée. Le petit pèse environ 100 grammes à la naissance, ce qui représente 1/7 du poids de sa mère, soit un bébé de 9 kilos à l’échelle humaine ! Ce développement est sans doute dû à une longue gestation (entre 5 et 6 mois) et au fait que la femelle ne mette au monde qu’un seul petit. Ce dernier reste accroché sur le dos de sa mère et est allaité pendant quatre mois. D’autres femelles du groupe aident la mère dans l’éducation de son petit, jouant ainsi le rôle de baby-sitter.
Si les femelles restent toute leur vie dans leur groupe natal, les mâles le quittent à l’âge de leur maturité sexuelle, soit vers 5 ans. Ils forment alors des petits groupes de célibataires et essaient de s’intégrer dans d’autres groupes pour renverser le pouvoir des plus anciens.
Menaces et conservation
Le saïmiri à tête noire n’est pour l’heure pas considéré comme une espèce menacée d’extinction, bien que sa population soit en baisse constante. L’espèce est classée en « Préoccupation mineure » (LC) par l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature).
Cependant, ce petit primate fait face à plusieurs menaces. Comme beaucoup d’espèces sud-américaines, il subit la dégradation de son habitat due à la déforestation, au profit de l’expansion agricole et urbaine. Cette destruction massive des forêts créé des voies d’accès pour les braconniers, ce qui amène à une seconde menace sérieuse : le trafic.
En effet, les saïmiris sont capturés pour être vendus sur les marchés et proposés aux touristes comme animaux de compagnie. Ceci est bien entendu parfaitement illégal. De plus, les primates grandissant en dehors de leur famille développent des comportements anormaux voire agressifs à l’âge adulte. Malheureusement, ces singes sont aussi et encore capturés et envoyés dans des laboratoires de recherche pour servir d’objet d’expérimentation…
Le saviez-vous ?
- Pendant la saison de reproduction, les mâles grossissent sur tout le haut du corps, un peu comme s’ils avaient fait de la musculation ! Plus ils sont gros, plus ils séduisent les femelles !
- Les saïmiris communiquent non seulement entre eux par divers cris et postures mais aussi d’une étrange manière : ils urinent sur leurs pieds et leurs mains, puis se frottent la queue et les pattes, laissant ainsi leur odeur lors de leur passage. Ils n’ont alors qu’à se déplacer pour marquer leur territoire !
En parc zoologique
Le saïmiri à tête noire fait partie des primates les plus représentés à travers les parcs zoologiques français. Les deux sous-espèces (S. b. boliviensis et S. b. peruviensis) sont toutes deux présentes dans plus d’une dizaine de parcs. Consultez la liste des zoos qui hébergent des saïmiris à tête noire en France.
Le saïmiri à tête noire fait l’objet d’un EEP (Programme Européen pour les Espèces menacées), coordonné par le Zoo de Bâle, en Suisse.