© Parc Zoo du Reynou
© Parc Zoo du Reynou

Deux patas quittent le Parc Zoo du Reynou pour l’Israël

En novembre 2021, deux patas ont quitté le Parc Zoo du Reynou dans le Limousin pour rejoindre le Negev Zoo en Israël.

Un long voyage bien préparé

Azaan et Jahia, les deux derniers patas du Parc Zoo du Reynou, ont quitté le Limousin direction le Negev Zoo en Israël. Âgés tous deux de 12 ans et nés au Reynou à seulement quelques jours d’intervalle, les deux primates ont voyagé durant près de 26h avant de découvrir leur nouveau lieu de vie. Installés dans un camion, Azaan et Jahia sont partis du Parc Zoo du Reynou le 30 novembre 2021 aux alentours de 23h et ont traversé la France pour rallier, dans un premier temps, l’Allemagne. À 16h le lendemain, leur avion a décollé de l’aéroport de Francfort en direction de Tel Aviv. Un second camion les attendaient sur place pour un dernier trajet d’environ 9h vers le Negev Zoo près de Beer Sheva. Une grande expédition qui s’est déroulée sans encombre pour Azaan et Jahia qui ont déjà pu faire connaissance avec leurs nouveaux congénères et pour qui l’acclamation se passe bien.

Pour mener à bien un tel voyage, les équipes du Parc Zoo du Reynou et du Negev Zoo ont dû prendre de nombreuses précautions et répondre à plusieurs nécessités administratives et sanitaires. Des examens de santé ont notamment été réalisées sur les deux singes avant leur départ. Les deux établissements zoologiques ont également dû faire des demandes de permis CITES (Convention sur le commerce international des espèces de faune et flore sauvages menacées d’extinction) pour permettre ce transfert, la structure d’accueil étant hors de l’Europe.

L’avenir de l’espèce au Reynou

Le départ d’Azaan et de Jahiaa du Parc Zoo du Reynou laisse leur enclos vide. Pendant quelques temps, cet espace servira d’installation de réserve, permettant au parc de loger d’autres espèces déjà présentes au parc durant la réalisation d’éventuels travaux sur leurs différents espaces. Par la suite, l’enclos sera réhabilité pour accueillir une nouvelle espèce, le Reynou ne devrait plus accueillir cette espèce dans les années à venir.

Chaque parc zoologique mène une réflexion autour de son plan de collection, qui a pour objectif de décider quelles espèces doivent être présentées dans le parc et celles ne devant pas l’être. De nombreux critères entrent en jeu comme ceux liés à la conservation, à l’éducation, à la recherche ou encore aux installations disponibles dans le parc. Les deux patas n’étaient pas destinés à rester au Parc Zoo du Reynou et devaient donc le quitter un jour ou l’autre. Il était ainsi nécessaire de trouver une structure susceptible de les accueillir dans les meilleures conditions. L’EEP, le Programme d’Élevage Européen de l’espèce (EAZA-EX-situ Program en anglais), géré par l’EAZA (Association Européenne des Zoos et Aquariums) et par un coordinateur, s’est chargé de mettre en relation le Parc Zoo du Reynou avec d’autres établissements. C’est donc le Negev Zoo qui a été choisi pour ces conditions d’accueil et pour garantir un brassage génétique des individus au sein des zoos membres de l’EAZA.

Zoom sur le patas

Le patas (Erythrocebus patas) est un primate qui vit exclusivement en Afrique. Il se rencontre notamment dans les savanes et les zones semi-désertiques du centre du continent africain, du Sénégal jusqu’à l’Ouganda et au Kenya. Également appelé « singe rouge » pour la couleur de son pelage au niveau du dos, du dessus de sa tête et de ses épaules, le patas est omnivore. Il se nourrit principalement de fruits et d’insectes mais ne refuse pas quelques feuilles et racines qu’il pourrait rencontrer sur son passage. Dans la nature, le patas a plusieurs prédateurs naturels comme les félins (lions, guépards, léopards) ou encore les hyènes. Mais les principales menaces qui pèsent sur l’espèce sont liées aux humains ; la dégradation, la fragmentation et la perte de son habitat, principalement dues à l’expansion et à l’intensification de l’agriculture (pour les cultures ou pour l’élevage de bétail), la production de charbon de bois mais aussi le braconnage. En effet, le patas fait partie des espèces chassées pour alimenter le commerce de viande de brousse dans certains pays. Aujourd’hui, l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature) classe le patas comme « Quasi menacé » (NT) sur sa liste rouge des espèces menacées, et les populations de ce primate continuent de diminuer. En France, l’espèce est désormais présentée dans seulement trois parcs zoologiques.

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