© Philippe Rivier

Glouton

Pour bien l’identifier…

  • Ressemble à un petit ours qui aurait une longue queue velue.
  • Fourrure brun foncé, avec une bande claire sur les flancs, dense et imperméable.
  • Tête ronde dotée d’oreilles courtes.
  • Pattes courtes et puissantes aux longues griffes acérées et semi-rétractiles.
  • Mâchoire puissante.

Fiche d’identité

Généralités

Le glouton est souvent pris pour un petit ours avec une longue queue velue, mais il appartient en réalité à la même famille que les loutres ou les belettes : les Mustélidés, dont il est le plus grand représentant en Europe et le second au monde après la loutre géante.

C’est un animal réputé pour sa voracité, qui lui a d’ailleurs valu son nom français de « glouton » et pour son instinct de survie impressionnant. En effet, il possède des facultés hors du commun pour échapper aux chasseurs et s’il se fait piégé, il tentera par tous les moyens de s’échapper !

Dans la culture populaire canadienne, il est qualifié « d’animal le plus féroce du Grand Nord ». Son nom anglais, « Wolverine », fait référence au super-héros des X-Men !

Répartition et habitat

Le glouton vit sous les climats les plus rudes de la planète. On le rencontre dans les toundras et les forêts boréales de l’hémisphère Nord, depuis la Scandinavie jusqu’au nord de la Chine, ainsi que dans le nord des États-Unis, en Alaska et au Canada. En montagne, il peut grimper jusqu’à 2 500 mètres d’altitude.

Le froid et la neige ne lui font pas peur et, pour cause, il est parfaitement adapté à ce type de climat ! Ses courtes pattes velues, aux orteils reliés par une membrane, lui procurent une très bonne adaptation aux paysages enneigés, son pelage dense ne retenant pas l’eau le protège parfaitement contre les grands froids et ses petites oreilles limitent les pertes de chaleur !

Même s’il est principalement terrestre, le glouton reste néanmoins un bon nageur et grimpeur, ses griffes acérées et semi-rétractiles lui permettant de grimper facilement dans les arbres.

Régime alimentaire

Chasseur solitaire et redoutable, le glouton n’a pas peur de s’attaquer à plus gros que lui, chassant parfois des gros mammifères comme des rennes ou des orignaux ! Malgré ses griffes tranchantes, il achève ses proies par suffocation en les attrapant à la gorge avec ses puissantes mâchoires.

Ce carnassier à l’appétit vorace est aussi et surtout charognard. En effet, afin de s’épargner une chasse coûteuse en énergie, il lui arrive de déloger ses concurrents pour leur voler leurs carcasses. Il se nourrit aussi de carcasses d’animaux tués par des ours ou des loups.

Le glouton est doté d’un excellent odorat qui lui permet de sentir les animaux morts ensevelis sous la neige. Il utilise alors ses puissantes griffes pour creuser et, même si la viande et les os sont congelés, il est capable de les briser grâce à ses puissantes mâchoires !

Mode de vie et reproduction

Le glouton est un grand solitaire qui signale sa présence par des sécrétions musquées produites par ses glandes anales, qu’il dépose sur le sol ou les troncs d’arbres, afin de délimiter son territoire.

Mâles et femelles ne se rencontrent que durant la période de reproduction, qui s’étale de mai à août. Après l’accouplement, l’implantation de l’embryon n’est pas immédiate, mais est différée pendant plusieurs mois. La femelle est en effet capable de ralentir sa gestation en suspendant la nidification de l’œuf fécondé dans son utérus, et ce, pendant 6 à 9 mois ! Ce phénomène est appelé la diapause embryonnaire et permet de repousser la gestation lorsque les conditions météorologiques ne s’y prêtent pas.

La femelle glouton donne généralement naissance à 3 petits en moyenne, qu’elle allaite pendant 3 mois. Les jeunes prennent ensuite leur indépendance vers 6 mois.

Menaces et conservation

À l’échelle mondiale, le glouton n’est pas considéré comme une espèce menacée, l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature) le classant en « Préoccupation mineure » (LC). Cependant, il peut localement faire face à différentes menaces entraînant parfois une forte régression des populations.

Souffrant d’une très mauvaise réputation, le glouton est persécuté par l’Homme et se voit souvent piégé, éradiqué et abattu en représailles des dégâts qu’il peut causer dans les élevages. Il lui arrive même de rentrer en compétition pour la nourriture avec certains peuples qui dépendent des rennes pour survivre. 

Localement, il pâtit aussi de la raréfaction de l’ours et du loup, dont il dépend pour les restes de carcasses d’ongulés.

Ajoutée à cela la dégradation de son habitat naturel, le glouton a déjà disparu de certaines régions qu’il occupait historiquement.

Le saviez-vous ?

En raison de sa capacité à « nettoyer » les carcasses et de sa dentition se rapprochant de celle de la hyène, les Québécois surnomment le glouton « la hyène du Nord » !

En parc zoologique

Le glouton est peu représenté dans les zoos français, avec moins d’une poignée d’entre eux qui en accueillent. Consultez la liste des parcs zoologiques qui hébergent cette espèce en France.

Le glouton fait l’objet d’un EEP (Programme Européen pour les Espèces menacées), coordonné par Nordens Ark, en Suède.

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