© Philippe Rivier

Magot

Pour bien l’identifier…

  • Pelage assez fourni variant du brun au gris, selon la saison.
  • Ventre plus clair que le dos.
  • Visage glabre présentant une grande variété de taches et de pigmentation selon les individus.
  • Queue rudimentaire.
  • Mâle plus imposant que la femelle et aux canines plus longues.

Fiche d’identité

Généralités

Le magot est un primate de taille moyenne aussi appelé macaque de Barbarie ou encore macaque berbère. 

Répartition et habitat

Le magot était autrefois répandu dans tout le massif de l’Atlas, à l’extrême nord de l’Afrique, ainsi que dans une partie de l’Europe. Désormais, il n’occupe plus que quelques territoires montagnards au Maroc et en Algérie. Il vit essentiellement dans les forêts relictuelles de cèdres, de pins et de chênes, jusqu’à 2 200 mètres d’altitude. Aussi surprenant que cela puisse paraître, on rencontre des magots en Europe et plus précisément sur le rocher de Gibraltar, à l’extrême sud de l’Espagne ! En effet, l’espèce y a été introduite par l’Homme et près de 300 individus y vivent aujourd’hui, répartis dans cinq colonies bien plus florissantes que celles d’Afrique du Nord. De ce fait, le magot est le seul primate non-humain à vivre en Europe !

Cependant, c’est une espèce très adaptable qui peut fréquenter des habitats variés à des températures différentes. Ainsi, on peut le rencontrer du littoral jusque dans les zones neigeuses, en passant par les prairies de basse altitude et les falaises.

Le magot présente un certain nombre d’adaptations morphologiques liées à son environnement montagnard où règne un climat tempéré, les étés étant chauds et les hivers froids. On constate chez lui un raccourcissement de la longueur des doigts et de la queue, qui pourraient geler s’ils étaient plus longs. Ensuite, grâce à un allongement relatif de la colonne vertébrale par rapport aux membres, il peut adopter une posture en boule qui lui permet de maintenir la température dans son corps. Enfin, on constate un fort épaississement du pelage en hiver. 

Régime alimentaire

Le magot est un primate omnivore dont le régime alimentaire va beaucoup varier au fil des saisons, les fruits et les feuilles étant moins présents en hiver. Il se nourrit d’écorces, de racines, de champignons, de glands, de cônes et d’aiguilles de pins, de bulbes ainsi que de petits animaux comme des insectes, des scorpions ou des amphibiens, plus particulièrement en saison froide.

Mode de vie et reproduction

Le magot est un singe diurne et semi-terrestre : il vit surtout dans les arbres l’hiver et passe beaucoup plus de temps au sol l’été. C’est une espèce sociable qui vit en groupes familiaux à la hiérarchie matriarcale, ce qui signifie que ce sont les femelles qui dominent. Un clan est constitué d’une dizaine à une centaine d’individus où chacun occupe un rang social bien défini, la hiérarchie étant assez stricte et complexe au sein des groupes.

Malgré cela, tous les individus ont le droit de se reproduire au sein du groupe, qu’ils soient dominants ou dominés, et chacun va participer aux soins des petits, les porter ou les surveiller. Les accouplements ont lieu en novembre, si bien que les femelles mettent au monde leur unique petit à la belle saison, vers le mois de mai. Les femelles restent toute leur vie dans leur groupe natal, alors que les mâles le quittent à la puberté, entre 5 et 8 ans. Elles atteignent aussi leur maturité sexuelle plus tôt que les mâles, dès l’âge de 2 ans et demi, alors que ces derniers ne pourront se reproduire qu’à partir de 5 ans.

Menaces et conservation

Malheureusement, malgré une bonne adaptation à son environnement et peu de prédateurs, le magot est un primate en déclin, classé « En danger d’extinction » (EN) par l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature). L’espèce a complètement disparu de Tunisie et sa population a diminué de moitié en Algérie.

L’exploitation forestière intensive et le surpâturage par le bétail détruisent et fragmentent l’habitat du magot. La chasse représente aussi une menace pour le primate, des groupes entiers de magots étant parfois traqués et tués pour voler les petits et les présenter sur des marchés. Pour finir, le tourisme a aussi un impact néfaste sur la survie du magot, l’animal étant capturé dans la nature pour être exploité à des fins de divertissement touristiques par des « montreurs de singes », notamment dans la ville de Marrakech au Maroc.

Le saviez-vous ?

  • Parmi les 22 espèces de macaques, le magot est la seule à vivre en Afrique. En effet, toutes les autres sont présentes sur le continent asiatique.
  • Contrairement à beaucoup d’autres singes, le magot n’a pas peur de l’eau et n’hésite pas à s’y prélasser durant la saison chaude !

En parc zoologique

Le magot est présent dans un peu plus d’une quinzaine de parcs zoologiques à travers la France. Consultez la liste des zoos français qui hébergent cette espèce.

Le magot fait l’objet d’un EEP (Programme Européen pour les Espèces menacées), coordonné par le Zoo de Barcelone, en Espagne.

Articles similaires