Le 12 janvier 2024, la famille de loups à crinière du Bioparc de Doué-la-Fontaine s’est agrandie avec la naissance de deux petits louveteaux.
Deux petites femelles en parfaite santé
Le Bioparc de Doué-la-Fontaine enchaine les succès dans la reproduction d’espèces menacées. Après une année 2023 qui aura vu naître un okapi, un vari roux, un vari à ceinture blanche, des gazelles de Mhorr et 5 girafons du Kordofan, l’année 2024 du parc a démarré avec l’annonce de la naissance de deux louveteaux à crinière en janvier dernier. Pour le moment, ce sont deux petites boules de poil noires, dont seul le bout de la queue est blanc. Ils sont encore loin de ressembler à leurs parents mais vont rapidement grandir et présenter les mêmes caractéristiques que les adultes. Bien caché dans la tanière aux côtés de leur mère dont ce sont les deux premiers petits, il aura fallu plusieurs semaines aux équipes animalières du parc pour pouvoir s’en approcher et les attraper. Les deux petits ont donc effectuer leur première visite médicale auprès des vétérinaires un mois après leur naissance, permettant un contrôle de leur état de santé et leur identification par puce électronique. Il s’agit deux femelles, toutes deux en parfaite santé et élevées dans les meilleures conditions par leur mère. Même si elles sont encore discrètes, les deux jeunes femelles sont visibles depuis quelques semaines dans leur espace extérieur mais passent encore beaucoup de temps à dormir.
Une première depuis 10 ans pour le Bioparc
Après une gestation d’environ 2 mois, la femelle a donné naissance à ses petits dans un massif de bambous où elle a creusé un léger trou. Elle les a ensuite déplacés en sécurité dans une tanière qu’elle a creusée à plus de 80 cm sous des rochers. Le mâle ne prend pas part à l’élevage des petites, bien qu’il soit présent dans l’enclos aux côtés de la femelle. Il s’agit des premiers petits pour cette femelle de 4 ans qui se révèle donc être une parfaite maman. Le pelage noir des louveteaux passera à l’orangé lorsqu’ils seront âgés d’environ 15 semaines, et ils atteindront leur taille adulte à 1 an, après quoi il sera temps pour eux de quitter leurs parents pour un autre parc zoologique. Pour le Bioparc, c’est la première naissance de loups à crinière depuis plusieurs années. « On n’avait plus eu de petits loups à crinière au Bioparc depuis 2014, donc toute l’équipe se réjouit de cette bonne nouvelle, explique François Gay, directeur du Bioparc de Doué-la-Fontaine. Le loup à crinière est le plus grand canidé d’Amérique du Sud, mais il est assez méconnu du grand public. Avec ces petits qui gambaderont dans leur parc, ils devraient attirer davantage l’attention des visiteurs. »
Un canidé sud-américain très méconnu
Le loup à crinière est le plus grand canidé d’Amérique du Sud, ressemblant à un renard roux monté sur de hautes pattes. Seul représentant du genre Chrysocyon, le loup à crinière n’est ni un loup ni un renard, mais bien une espèce à part entière. Principalement présent dans les régions de la pampa en Amérique du Sud, il se rencontre dans des pays comme le Brésil, le Pérou, l’Argentine, le Paraguay et la Bolivie où il occupe les plaines herbeuses, les savanes et les zones partiellement boisées. Malheureusement, le loup à crinière est de plus en plus menacé dans son milieu naturel, se heurtant à de nombreuses menaces qui mettent en péril sa survie. Il subit notamment la disparition et la fragmentation de son habitat, dues à l’expansion de l’agriculture, à la déforestation et à l’urbanisation, réduisant ses ressources alimentaires et ses zones de reproduction. Le loup à crinière est aussi victime des accidents de la route, de la chasse mais aussi des conflits avec les éleveurs de bétail, voyant en lui un prédateur redoutable qu’il n’est pas. Aujourd’hui, il est classé « Quasi menacé » (NT) sur la liste rouge de l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature) mais sa population, estimée à environ 17 000 individus dans la nature, est en forte diminution année après année. Paradoxalement, ce canidé est de plus en plus présent dans les zoos français, mais chaque nouvelle naissance est importante pour sa conservation. L’espèce fait également partie d’un Programme Européen pour les Espèces menacées (EEP) à travers les parcs zoologiques européens et auquel participe le Bioparc de Doué-la-Fontaine en abritant cette espèce depuis de nombreuses années.