© Philippe Rivier

Mara

Pour bien l’identifier…

  • Rongeur au dos gris mêlé de brun.
  • Flancs roux.
  • Ventre et bas de la croupe blancs.
  • Toute petite queue dénudée ne dépassant pas 5 cm de long.
  • Oreilles allongées comme celles du lièvre.
  • Pattes avant courtes, avec 4 doigts terminés par des griffes acérées.
  • Pattes arrière longues avec 3 doigts.

Fiche d’identité

Généralités

Avec ses oreilles longues comme celles d’un lièvre et son corps ressemblant à celui d’un petit cerf, le mara est un rongeur assez inhabituel. Malgré son autre appellation de lièvre de Patagonie ou lièvre des pampas, le mara n’a rien avoir avec les lièvres ou les lapins, qui font partie de l’ordre des lagomorphes. Il est en réalité apparenté au cobaye et au capybara qui sont, tout comme lui, des rongeurs !

D’ailleurs, après le capybara et le castor, le mara est le troisième plus gros rongeur de la planète. Bâti pour la course, le mara est extrêmement rapide pour un animal de sa taille. Il peut courir à 55 km/h en moyenne et atteindre, sur de courtes distances, des pointes de vitesse à 80 km/h ! De plus, ses pattes postérieures longues et musclées lui permettent de bondir jusqu’à 2 mètres de hauteur, notamment lorsqu’il est surpris.

Répartition et habitat

Le mara est un rongeur sud-américain endémique de l’Argentine, où il est largement distribué. On le rencontre surtout en Patagonie où il fréquente les vastes savanes sèches à buissons et arbustes ainsi que les régions semi-désertiques. Il peut également s’aventurer jusque dans les forêts. Là-bas, les hivers sont très froids et les étés très chauds. 

Régime alimentaire

Le mara est un herbivore dont l’alimentation varie en fonction de sa position géographique et de l’écosystème dans lequel il se trouve. Par exemple, à la limite sud de son aire de répartition, les graminées représentent près de 70 % de son alimentation. En plus de l’herbe, une partie importante de son menu se compose de diverses espèces de cactus. Par contre, dans la partie centrale de son aire de répartition, le mara semble apprécier plusieurs autres genres de plantes (Poa, Panicum, Stipa et Bromus). 

Pendant les périodes de sécheresse, le mara ajuste son alimentation pour inclure plus de plantes riches en eau. Parmi elles, les cactus sont le plus souvent composés d’environ 75 % d’eau et peuvent en représenter une source importante pour cette espèce.

Mode de vie et reproduction

En accord avec son aspect singulier, le mara affiche des traits de comportement assez inhabituels chez les rongeurs. Active pendant la journée, cette espèce passe de longues heures à s’exposer au soleil en se reposant soit sur ses hanches, soit avec ses pattes avant repliées sous son corps comme un chat. C’est un animal naturellement inquiet qui reste toujours sur ses gardes. Son ouïe, sa vue et son odorat sont très développés et lui permettent de détecter efficacement la présence de prédateurs (renards et pumas principalement).

Il s’agit d’un rongeur au caractère social qui vit au sein de groupes mixtes comprenant une dizaine à une trentaine d’individus. Plusieurs couples et leurs jeunes forment ces groupes. À savoir que les couples interagissent rarement entre eux et sont monogames, chacun d’entre eux étant unis pour la vie. C’est un fait relativement rare chez les mammifères ! 

Les maras peuvent se reproduire tout au long de l’année. Chaque femelle donne naissance, à raison de plusieurs fois par an, à une portée comprenant le plus souvent deux petits. Les femelles mettent bas à proximité de l’entrée d’un terrier, dans lequel les petits pénètrent rapidement après leur naissance. Ce terrier peut déjà abriter les progénitures d’autres couples reproducteurs, puisqu’un seul et même terrier est utilisé par tout le groupe !

Les jeunes naissent les yeux ouverts et déjà bien développés. Ils restent à proximité du terrier durant les quatre premiers mois de leur vie. Chaque couple vient à tour de rôle pour nourrir ses petits qu’ils reconnaissent à l’odeur. En effet, lorsque qu’un couple reproducteur visite le terrier, la femelle émet un cri perçant qui réunit tous les petits à la surface. Elle tente alors de discerner sa propre progéniture au sein du groupe par l’odeur, tout en chassant les jeunes des autres couples. Une fois identifiée, la femelle conduit sa progéniture à quelques pas du terrier pour la nourrir, tandis que le mâle monte la garde, chassant les autres couples qui oseraient s’approcher. Les autres couples reproducteurs doivent donc attendre que le couple précédent se soit éloigné pour accéder au terrier. Ce comportement collectif est censé réduire la prédation dans la mesure où il reste toujours un adulte près du terrier.

Menaces et conservation

Le mara n’est pour l’heure pas véritablement considéré comme une espèce menacée, bien qu’elle pourrait le devenir dans un avenir proche si la situation n’évolue pas en sa faveur. En effet, l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature) classe ce rongeur dans la catégorie « Quasi menacé » (NT).

Les effectifs de l’espèce régressent de plus en plus à cause de la destruction de son habitat au profit de l’agriculture, de la chasse pour sa peau et de la concurrence avec le bétail, en particulier les moutons, et d’autres espèces introduites dans son environnement, comme le lièvre d’Europe. Dans la province de Buenos Aires, ces menaces ont entraîné la disparition de la population locale de maras. Même si des mesures de protection sont prises afin d’atténuer ces menaces réelles pesant sur l’espèce, il est probable qu’elle soit bientôt admise au statut d’espèce menacée.

Le saviez-vous ?

  • Le mara effectue ses courses en utilisant le « stotting », c’est-à-dire qu’il bondit avec les quatre pattes parallèles, tout en changeant brusquement de direction. Cette technique est efficace pour semer les prédateurs.
  • Les maras se font la cour d’une manière peu commune ! En effet, pour montrer son intérêt à la femelle, le mâle lui urine sur le dos. En reniflant son urine, la femelle déterminera si le mâle est en bonne santé et s’il est un bon reproducteur. Si ce n’est pas le cas, elle manifestera son désintérêt en urinant à son tour sur le prétendant. L’urine contient en effet de nombreux messages et joue un rôle essentiel dans la communication des maras et de nombreuses autres espèces animales !

En parc zoologique

Le mara est un rongeur de plus en plus représenté dans les parcs zoologiques français, plus d’une vingtaine d’entre eux accueillant l’espèce à l’heure actuelle. Consultez la liste des zoos en France qui hébergent cette espèce.

Le mara ne fait ni l’objet d’un EEP (Programme Européen pour les Espèces menacées), ni d’un ESB (Stud-Book Européen).

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