© M.Bernard-Chabrier - Parc de Branféré
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Nouveautés 2022 au Parc de Branféré : les okapis et les casoars

En 2022, le Parc de Branféré a présenté deux nouveautés dédiées à des espèces originaires des forêts denses d’Afrique centrale et d’Océanie.

La forêt des okapis

Depuis le 7 mai 2022, les visiteurs du Parc de Branféré dans le Morbihan peuvent découvrir un tout nouvel espace conçu spécialement pour y accueillir une nouvelle espèce rare et menacée : l’okapi ! Le parc prépare ce projet d’envergure depuis quatre ans afin d’accueillir dans les meilleures conditions possibles cette espèce mystérieuse ; qui est en cohabitation avec plusieurs espèces originaires du même habitat. Cette nouveauté s’inscrit parfaitement dans les missions de préservation des espèces menacées, de sensibilisation du public et de recherche scientifique du parc. Pour accueillir des okapis, le Parc de Branféré a participé à un concours en 2018 qui évalue les conditions d’accueil envisagées pour cette espèce. Réunissant un certain nombre de critères répondant aux besoins de l’espèce, le projet de la forêt des okapis a été retenu parmi une vingtaine de candidatures à travers l’Europe et a permis au Parc de Branféré de devenir le 5ème parc zoologique en France à héberger des okapis.

La forêt des okapis est située au cœur d’une zone boisée appartenant déjà au domaine de Branféré mais jusqu’ici inaccessible aux visiteurs. L’espace s’étend sur 2 hectares, il se compose d’un bâtiment, de trois enclos extérieurs, dont un grand d’environ 7 000 m², et a nécessité près de 10 mois de travaux. Les équipes du parc s’étaient données pour mission de créer ce nouvel espace en préservant au maximum l’environnement, en touchant le moins possible les arbres et la végétation déjà en place. Les observatoires ainsi que le bâtiment se situent dans des clairières naturelles et les allées ont été conçues de façon à ne pas endommager les racines des arbres. De nombreuses plantes ont été ajoutées lors de la conception, notamment des plantes persistantes, afin de maintenir un habitat vert tout au long de l’année et permettre aux animaux de pouvoir se dissimuler en toute saison. Les okapis vivent également en cohabitation avec d’autres espèces originaires d’Afrique centrale comme des sitatungas, des grues couronnées, des dik-diks de Kirk ou encore des céphalophes du Congo. Le bâtiment de 340 m² qui complète la nouvelle zone a été pensé pour pouvoir accueillir plusieurs individus et ainsi envisager de la reproduction dans les années à venir. Celui-ci a été imaginé de manière a capter le maximum de lumière et de chaleur afin de maintenir une température minimum de 20°C. Les okapis étants sensibles aux variations climatiques.  Il comprend une partie dans laquelle les visiteurs peuvent entrer avec un enclos intérieur pour les okapis, et une seconde partie comprenant des espaces individuels pour chaque espèce.

Une espèce mystérieuse et menacée

Les coordinateurs de l’EEP (Programme Européen pour les Espèces menacées) dédié à l’okapi, ont donc décidé de placer deux jeunes mâles au Parc de Branféré. L’espèce n’est hébergée que dans une vingtaine de zoos à travers l’Europe, représentée par une cinquantaine d’individus. En avril dernier, le parc a accueilli Thabo, né au Zoo de Leipzig en Allemagne, et Guus, qui vient du Safaripark Beekse Bergen en Hollande. Tous deux sont âgés d’environ 2 ans et ne seront matures sexuellement que vers l’âge de 4 à 5 ans. Après plusieurs jours d’acclimatation à leur nouvel maison, les deux okapis ont découvert ensemble leur espace extérieur et les différentes espèces avec lesquelles ils cohabitent. Ils pourront éventuellement être rejoints par une femelle dans les prochains mois mais ils devront vivre séparés. Dans la nature, l’okapi est un animal solitaire, les mâles et les femelles ne se retrouvent qu’au moment de la période de reproduction. Étant tous les deux jeunes, la cohabitation entre Guus et Thabo se passe bien, ils peuvent donc évoluer dans le même enclos pour le moment et apprendront ainsi plus facilement à se sociabiliser avec d’autres individus.

Découvert en 1901, l’okapi est une espèce endémique des forêts équatoriales du Congo. Il fait d’ailleurs partie des derniers grands mammifères découverts par la science. D’abord décrit comme une nouvelle espèce de zèbre, en raison des rayures noires et blanches présentent sur ses pattes et sa croupe, il a finalement été classé dans la famille des giraffidés. C’est notamment suite à une étude réalisée sur son crâne que l’on s’est rendu compte qu’il était plus apparenté aux girafes qu’aux zèbres. Malheureusement, à peine découverte, l’espèce était déjà menacée. Aujourd’hui, on estime la population d’okapis à moins de 10 000 individus dans le milieu naturel. L’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature) classe l’espèce comme « En danger d’extinction » (EN) sur la liste rouge des espèces menacées. Plusieurs menaces pèsent malheureusement sur l’okapi comme le braconnage, la destruction de son habitat au profit de l’exploitation minière et de la culture sur brûlis, mais aussi les conflits armés. Espèce particulièrement discrète à l’état sauvage, la présence d’okapis en parc zoologique autorise une meilleure observation de l’animal et permet de mener des projets d’études et de recherches sur l’espèce. Les données collectées apportent une meilleure compréhension du mode de vie de l’okapi pour le protéger dans la nature. Le Parc de Branféré soutien l’association Okapi Conservation Project qui a créé, en 1992, une immense réserve dédiée à la protection de l’espèce. Avec une équipe d’une centaine de gardes armés, l’association défend la réserve et sa riche biodiversité de la pression du braconnage et des conflits humains et accompagne les habitants locaux dans des actions de développement du territoire.

Le retour du deuxième plus grand oiseau du monde

L’espace forestier du parc ayant été remodelé pour la construction du bâtiment des okapis, les équipes du Parc de Branféré en ont profité pour réaménager l’enclos situé en lisière de cet espace, à l’arrière du château, dans le but d’y accueillir des casoars à casque. Clin d’œil historique, les fondateurs du parc Paul et Hélène Jourde avaient déjà conçu un enclos pour des casoars dans les années 1980 exactement au même emplacement que le nouveau. Cette année, l’espèce fait donc son grand retour à Branféré avec l’arrivée d’un mâle et d’une femelle casoar à casque. L’espace se divise en deux enclos car comme chez l’okapi, mâles et femelles vivent séparés tout au long de l’année sauf lors de la période de reproduction. Le parc a ainsi accueilli Moïta, une femelle adulte de 23 ans née au Portugal et déjà mère de 7 petits, et Denver, un jeune mâle d’un an né en 2021 au Zoo de Montpellier. Ce dernier étant encore très jeune, il sera élevé et grandira à Branféré, qui espère malgré tout accueillir un mâle adulte prochainement afin de lancer la reproduction.

Originaire d’Australie, d’Indonésie ou de Nouvelle-Guinée, le casoar est le second plus gros oiseau terrestre après l’autruche. Actuellement classé en « Préoccupation mineure » (LC) sur la liste rouge de l’UICN, sa population sauvage demeure cependant en déclin notamment à cause de la chasse pour sa viande et pour ses œufs. La reproduction de cette espèce est un véritable challenge que les équipes du Parc de Branféré espèrent brillamment relever dans le cadre de l’EEP dédié aux casoars à casque.

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