Pour bien l’identifier…
- Animal massif à la musculature particulièrement développée.
- Pelage épais dont la couleur varie selon la saison et la sous-espèce, allant du beige clair au brun foncé à noir, avec parfois des reflets roux.
- Grande tête ronde, dotée d’un museau allongé avec une truffe noire à son extrémité, de petites oreilles rondes et d’une puissante mâchoire munie de redoutables crocs.
- Pattes puissantes armées de longues griffes courbées pouvant mesurer jusqu’à 7 cm de long.
- Queue légèrement apparente.
Fiche d’identité
Généralités
L’ours brun est le second plus gros prédateur terrestre juste après son cousin l’ours polaire. En Europe, il détient le titre du plus gros carnivore.
Contrairement à ce que l’on croit souvent, l’ours brun n’hiberne pas, mais hiverne ! La différence s’observe au niveau de la baisse de la température corporelle de l’animal, qui est de seulement de 4 à 5° chez l’ours brun, alors qu’elle peut descendre de 30° chez la marmotte qui, elle, hiberne et entre dans une profonde léthargie. Cette faible diminution de sa température permet à l’ours de se réveiller à n’importe quel signe d’alerte ou de danger !
Répartition et habitat
L’ours brun est l’ours qui possède la plus vaste répartition géographique puisqu’on le rencontre sur 3 continents : l’Amérique du Nord, l’Europe et l’Asie. Même si les scientifiques ne sont pas d’accord sur le nombre de sous-espèces existantes chez l’ours brun, elles seraient au nombre de 10 selon la majorité des études.
Six sont présentes en Asie :
- L’ours brun du Kamtchatka (Ursus arctos beringianus), dans la péninsule du Kamtchatka, en Extrême-Orient ;
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L’ours brun de Syrie (Ursus arctos syriacus), au Proche-Orient ;
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L’ours de Gobi (Ursus arctos gobiensis), dans le désert de Gobi en Mongolie ;
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L’ours brun de l’Oussouri (Ursus arctos lasiotus), en Sibérie orientale et au Japon ;
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L’ours bleu du Tibet (Ursus arctos pruinosus), sur le plateau tibétain ;
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L’ours Isabelle (Ursus arctos isabellinus), dans l’Himalaya.
Deux se rencontrent en Europe :
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L’ours brun d’Europe (Ursus arctos arctos), dans les Pyrénées et à l’est de l’Europe, ainsi qu’en Russie européenne ;
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L’ours de l’Apennin ou ours brun marsicain (Ursus arctos marsicanus), dans la chaîne de montagnes des Apennins en Italie.
Les deux dernières se retrouvent en Amérique du Nord :
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Le grizzly (Ursus arctos horribilis), au nord des États-Unis et au Canada ;
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L’ours kodiak (Ursus arctos middendorffi), dans les îles de l’archipel Kodiak, en Alaska.
Deux sous-espèces sont désormais considérées comme éteintes. L’une vivait au Mexique et l’autre… en Afrique du Nord !
L’ours brun occupe, à travers ces trois continents, une large gamme d’habitats : forêts tempérées de montagne, plaines et prairies, steppes asiatiques sèches, taïgas et toundras… Dans l’Himalaya, il peut grimper jusqu’à 5 000 mètres d’altitude ! Cet ours évolue très souvent à proximité de rivières et de cascades.
Régime alimentaire
En raison de la diversité d’habitats que fréquente l’ours brun, ce dernier a une alimentation très variée. Il est omnivore à prédominance végétarienne puisque, dans de nombreuses régions, jusqu’à 90 % de son menu est composé de végétaux : herbes, fruits, feuilles, baies, racines, bulbes, glands, pommes de pin et champignons.
Il peut cependant consommer de la nourriture animale. Il lui arrive souvent de manger des charognes mais il peut aussi chasser des animaux de toutes tailles, des insectes aux grands cervidés comme les rennes et les élans, en passant par des petits mammifères et des poissons.
Ce sont en particulier les saumons dont raffole l’ours brun, qu’il pêche en compagnie de ses congénères dans les rivières du Grand Nord, lors de la migration de ces poissons. En dehors de la saison de reproduction, c’est la seule période de l’année où les ours bruns se rencontrent.
Mode de vie et reproduction
L’ours brun est un animal solitaire, mâles et femelles se côtoyant uniquement pendant la saison de reproduction, qui a lieu de mai à juillet. Cette période se traduit par une grande agressivité entre les mâles qui engendre fréquemment des combats. Les jeunes oursons sont aussi très vulnérables durant cette période car les mâles pratiquent l’infanticide. En effet, ils tuent les petits des années précédentes pour pouvoir s’accoupler avec la femelle.
Après l’accouplement, l’embryon ne se développe pas tout de suite puisque la femelle met en pause sa gestation durant l’été, où elle se déplace beaucoup pour constituer ses réserves de graisse et se préparer à l’hiver. Ce phénomène permettant de ralentir la gestation se nomme la diapause embryonnaire.
Durant l’hivernation, la gestation peut se stopper et ne pas atteindre son terme si la femelle ne dispose pas de suffisamment de ressources. Mais si toutes les bonnes conditions sont réunies, une gestation de 2 mois s’enclenche alors, au bout de laquelle 1 à 3 oursons en moyenne viennent au monde dans la tanière ou la grotte dans laquelle hiverne leur mère.
Les petits resteront au chaud durant leurs premiers mois de vie pour prendre des forces, car ils naissent aveugles, nus et ne mesurent qu’une douzaine de centimètres ! Ils sont allaités pendant environ 6 mois mais ils ne deviennent indépendants et ne quittent leur mère qu’à l’âge de 2 ou 3 ans. Durant ces années, la femelle protège vigoureusement ses petits des éventuels attaques de mâles.
Menaces et conservation
À l’échelle mondiale, l’ours brun n’est pas considéré comme une espèce menacée d’extinction, la population étant stable et estimée à environ 110 000 individus. L’espèce, dans sa globalité, est classée en « Préoccupation mineure » (LC) par l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature).
Cependant, plus localement, certaines sous-espèces font face à un degré de menace plus élevé et sont considérées comme « En danger critique d’extinction » (CR). C’est le cas dans les Pyrénées françaises, seul massif où subsistent encore des ours bruns sur notre territoire. Alors qu’on comptait encore près de 70 individus dans les années 1950, la population s’est presque éteinte dans années 1990. Face à ce constat alarmant, des associations de protection de la nature ont initié un programme visant à renforcer la population d’ours bruns des Pyrénées. Ainsi, une dizaine d’ours prélevés dans les Alpes slovènes sont progressivement relâchés. En 2015, vingt-neuf ours sont repérés dans les Pyrénées. Malgré cette initiative et l’espoir qu’elle suscite, la cohabitation entre les ours et les Hommes reste très tendue et des tirs sont encore constatés.
En plus des conflits avec les humains, l’ours brun est aussi victime de la dégradation de son habitat naturel due à l’urbanisation et au réchauffement climatique. L’animal est aussi de plus en plus braconné pour obtenir certaines parties de son corps, comme la vésicule biliaire, destinées à la médecine traditionnelle asiatique.
Le saviez-vous ?
Malgré son poids conséquent, pouvant aller jusqu’à 700 kilos pour les individus vivant en Alaska, l’ours brun est un excellent grimpeur et peut courir à plus de 50 km/h !
En parc zoologique
Parmi les 10 sous-espèces de l’ours brun, seulement deux sont présentées dans les zoos de France : l’ours brun d’Europe et l’ours brun du Kamtchatka. Découvrez la liste des parcs zoologiques français qui hébergent des ours bruns.
L’ours brun fait l’objet d’un EEP (Programme Européen pour les Espèces menacées), coordonné par l’Ouwehands Zoo, aux Pays-Bas.