© Philippe Rivier

Loutre naine d’Asie

Pour bien l’identifier…

  • La plus petite et la moins aquatique des loutres.
  • Pelage gris-brun sur la majeure partie du corps, blanc crème sur le visage et le cou.
  • Pattes seulement partiellement palmées.
  • Longue queue.

Fiche d’identité

Généralités

La loutre naine d’Asie est appelée ainsi car il s’agit de la plus petite espèce de loutre, avec une taille n’excédant pas les 80 centimètres, loin derrière la loutre géante et son mètre quatre-vingts de long.

Également appelée loutre cendrée, la loutre naine d’Asie est la moins aquatique des loutres. Ses pattes ne sont que partiellement palmées, ce qui lui offre une meilleure dextérité sur la terre ferme que ses cousines.

Cependant, elle reste parfaitement adaptée à un mode de vie semi-aquatique. Elle revêt une fourrure dense et épaisse, composée de deux couches de poils, totalement imperméable. Lorsqu’elle plonge dans l’eau, ses pupilles s’adaptent à la vue aquatique et ses narines se ferment hermétiquement. Elle se propulse et se dirige avec précision à l’aide de sa longue queue faisant office de gouvernail.

Si la durée moyenne d’une plongée est de 30 secondes, cette loutre peut rester en apnée jusqu’à 8 minutes !

Répartition et habitat

Autrefois largement répartie et commune dans toute l’Asie, la loutre naine est aujourd’hui essentiellement présente dans le sud et le sud-est du continent, depuis le sud de la Chine et de l’Inde jusque dans la péninsule indonésienne et malaisienne, en passant par le Vietnam, le Laos, le Cambodge, la Thaïlande et le Bangladesh.

Cette petite loutre évolue dans les eaux peu profondes des ruisseaux et des rivières d’eau douce. Elle fréquente également les forêts marécageuses, les rizières et les lacs ainsi que les mangroves à la végétation basse.

Régime alimentaire

La loutre naine d’Asie est strictement carnivore. C’est une redoutable et habile chasseuse qui traque principalement des poissons. Elle se nourrit aussi de mollusques, de crustacés, d’amphibiens ou encore d’insectes et de petits mammifères comme des rongeurs.

Cette loutre a une dentition particulière puisque les deux molaires supérieures du fond sont plus larges et plus plates que les autres. Elles se sont spécialisées pour broyer les exosquelettes des crustacés, des mollusques ou des proies qui possèdent une carapace rigide dont se nourrit la loutre.

Il lui arrive parfois d’utiliser des petits cailloux pour casser les coquillages et en manger le contenu. Mais elle utilise également une autre méthode, moins coûteuse en énergie : laisser le coquillage chauffer au soleil pour le forcer à s’ouvrir !

Mode de vie et reproduction

La loutre naine d’Asie est la plus sociable des loutres. Elle vit en groupes familiaux comptant une douzaine d’individus, au sein desquels se forment des couples monogames où c’est la femelle qui domine.

Les loutres délimitent leur territoire en utilisant les glandes situées à la base de leur queue pour marquer la végétation et les rochers et en déposant des tas d’excréments aux abords du territoire.

Les membres d’un groupe communiquent entre eux par un répertoire de petits cris comprenant pas moins de 12 vocalisations différentes. La communication passe aussi par les odeurs, le toilettage et toute une série de gestes et postures.

Les loutres naines peuvent se reproduire tout au long de l’année. Elles creusent une tanière, appelée catiche, entre les racines des arbres poussant sur les berges des cours d’eau.

Après la fécondation, l’embryon peut stopper momentanément son développement ! Ce phénomène, appelé diapause embryonnaire, permet aux jeunes de naître à la belle saison, lorsque les ressources alimentaires sont abondantes. Une fois la diapause terminée, la femelle donne naissance à une portée de 1 à 6 loutrons aveugles après une gestation de 2 mois.

Les deux parents prennent soin des nouveau-nés pendant les premières semaines de leur vie, durant lesquelles ils restent blottis dans la catiche familiale. Ils n’en sortiront qu’au bout d’une dizaine de semaines, commenceront à manger de la nourriture solide après 80 jours et nager après l’âge de 3 mois.

Menaces et conservation

La plus grande menace à laquelle doit faire face la loutre naine d’Asie est la destruction de son habitat naturel. Les eaux où elle vit sont de plus en plus polluées par les pesticides et par le plastique, qui libère des molécules provoquant la stérilité chez les loutres. Les berges où elles construisent leurs catiches sont aménagées par l’Homme afin d’y installer des plantations de thé et de café, qui fragmentent et diminuent le territoire de la loutre à un rythme alarmant.

Cette dégradation de son habitat entraîne également une réduction du nombre des proies de la loutre. Elle est aussi braconnée pour sa fourrure et ses organes utilisés en médecine traditionnelle asiatique.

Toutes ces menaces ont fait diminuer de 30 % les populations de l’espèce lors de ces 30 dernières années. La loutre naine d’Asie est classée « Vulnérable » (VU) sur la liste rouge de l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature).

Le saviez-vous ?

Le pelage de la loutre naine d’Asie est recouvert d’une substance huileuse qui le rend parfaitement imperméable !

En parc zoologique

La loutre cendrée est de loin l’espèce de loutre la plus répandue dans les zoos en France. Découvrez la liste des parcs zoologiques qui hébergent des loutres naines d’Asie.

La loutre naine d’Asie ne fait l’objet ni d’un EEP (Programme Européen pour les Espèces menacées), ni d’un ESB (Stud-Book Européen).

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