© Philippe Rivier

Bongo

Pour bien l’identifier…

  • Une des plus grandes antilopes d’Afrique, et aussi la plus colorée.
  • Robe châtain roux, rayée de 10 à 15 fines lignes blanches verticales sur les flancs et la croupe.
  • Queue châtain roux avec un peu de noir à l’extrémité.
  • Courte crête de poils parcourant la colonne vertébrale.
  • Cornes en forme de lyre et légères, le noyau étant creux.
  • Longue langue préhensile.

Fiche d’identité

Généralités

Le bongo est la plus grande de toutes les antilopes africaines de forêt. Sa taille est une exception puisque les antilopes forestières sont d’ordinaire beaucoup plus petites pour pouvoir se déplacer aisément dans la végétation dense.

Cet animal majestueux est sans conteste l’un des plus beaux ongulés qui soient. Très coloré, il revêt une robe châtain roux striée de fines lignes blanches verticales. Ces dernières, dont le nombre et la forme varient, permettent ainsi de distinguer les individus. La partie antérieure de la robe de l’animal s’assombrit avec l’âge.

Fait plutôt rare chez les antilopes du genre Tragelaphus, les deux sexes possèdent des grandes cornes en forme de lyre pouvant mesurer jusqu’à 1 mètre de long chez le mâle.

Répartition et habitat

Le bongo se rencontre à l’ouest et au centre de l’Afrique, depuis la Côte d’Ivoire jusqu’à la République centrafricaine, en passant par le Liberia, le Ghana, le Congo ou le Cameroun. Une petite population isolée, appartenant à la sous-espèce Tragelaphus eurycerus isaaci (ou bongo des montagnes), vit dans les montagnes du Kenya.

Cette antilope extrêmement farouche évolue principalement dans les forêts tropicales de basse altitude avec des sous-bois denses, mais peut localement grimper jusqu’à 4 000 mètres d’altitude. 

L’animal n’est pas territorial et se déplace dans une large partie de la forêt. Il est surtout actif à l’aube et au crépuscule et, aux heures les plus chaudes de la journée, il se repose et rumine, dissimulé dans la végétation dense.

Régime alimentaire

Le bongo est un herbivore à tendance folivore, c’est-à-dire qu’il se nourrit surtout de feuillages. C’est un ruminant peu sélectif qui peut aussi consommer des herbes fibreuses. 

Dans certaines régions, les bongos ingèrent également de la boue ou du bois brûlé suite à des orages ou des incendies, ce qui a pour effet de neutraliser certaines toxines végétales. Afin d’atteindre les feuilles les plus jeunes et les plus tendres, ils utilisent leurs cornes pour plier les branches et les lianes et se servent de leur longue langue préhensile pour saisir les feuilles.

Cette antilope fréquente régulièrement les salines et les clairières marécageuses où elle se procure des végétaux riches en compléments minéraux, indispensables à son alimentation.

Mode de vie et reproduction

Cet herbivore pacifique forme généralement des couples voire parfois des petits groupes familiaux de moins d’une dizaine d’individus.

Il n’y a pas de saison de reproduction définie chez les bongos, les accouplements pouvant avoir lieu toute l’année. Les femelles sont réceptives toutes les trois semaines pendant une période de 3 jours. La compétition entre mâles donne lieu à des combats parfois violents, pouvant causer de graves blessures.  

Après une gestation de 9 mois, la femelle donne naissance à un unique petit pesant environ 20 kilos. Elle le cache avec soin au milieu des fourrés denses, afin d’éviter d’attirer l’attention des prédateurs, et ne le rejoindra que pour l’allaiter. Le sevrage intervient vers l’âge de 6 mois et ce n’est qu’une fois que le jeune sera assez robuste et agile sur ses pattes qu’il suivra sa mère.

Menaces et conservation

Le bongo est une espèce classée « Quasi menacé » (NT) sur la liste rouge de l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature). Cette gracieuse antilope est menacée par la destruction progressive de son habitat naturel due à la déforestation.

Elle est aussi braconnée afin d’alimenter le commerce de la viande de brousse ou encore pour les trophées. De plus, le bongo peut aussi être sensible à certaines maladies comme la peste bovine, qui a presque exterminé l’espèce dans les années 1890.

À savoir que le bongo des montagnes, qui est la sous-espèce vivant au Kenya, est considérée comme « En danger critique d’extinction » (CR) par l’UICN. Il ne subsisterait plus que 70 à 80 spécimens dans la nature. 

Le tempérament très timide et discret du bongo le rend particulièrement difficile à observer et à étudier dans le milieu naturel, malgré sa grande taille… 

Le saviez-vous ?

Le bongo prend la fuite en inclinant ses cornes vers l’arrière ! Ainsi, il évite qu’elles ne le freinent en s’emmêlant dans la végétation dense de son habitat. Il n’est pas rare de voir des marques de blessures dues aux cornes sur le dos du bongo.

En parc zoologique

Dans les zoos français, c’est la sous-espèce kenyane (le bongo des montagnes) qu’il est possible d’observer. Consultez la liste des parcs zoologiques qui hébergent cette espèce.

Le bongo des montagnes fait l’objet d’un EEP (Programme Européen pour les Espèces menacées), coordonné par le Zoo de Chester, en Angleterre.

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