© Philippe Rivier

Élan

Pour bien l’identifier…

  • Corps très imposant.
  • Pelage épais variant du brun au noir, avec quelques nuances de gris sur le dessous.
  • Poitrail massif.
  • Longues pattes robustes terminées par des sabots très larges.
  • Dos concave et épaules larges et bosselées.
  • Tête allongée typique, terminée par un museau large et tombant, à la lèvre supérieure développée.
  • Queue très courte.
  • Mâle : abondance de peau et de longs poils sous la gorge (appelée « cloche ») ; énormes bois palmés.
  • Femelle : absence de cloche et de bois.

Fiche d’identité

Généralités

L’élan est le plus grand représentant de la famille des Cervidés, qui comprend entre autres les cerfs, les daims, les chevreuils, les rennes etc… Il est immédiatement reconnaissable à son allure imposante et à la forme typique de sa tête, longue et anguleuse, terminée par un museau large et tombant.

Chez cette espèce, le dimorphisme sexuel est relativement prononcé. Premièrement, comme chez la quasi-totalité des Cervidés, les mâles portent une paire de bois dont les femelles sont dépourvues. Ceux-ci sont les plus imposants de tous les Cervidés, pouvant atteindre 2 mètres d’envergure pour un poids total dépassant parfois les 30 kilos. Comme chez tous les Cervidés, ces bois tombent au début de l’hiver pour repousser au printemps suivant.

Autre différence, les mâles sont dotés d’une sorte de barbe sous la gorge, composée d’une excroissance de peau recouverte de longs poils. Cette dernière est appelée « cloche » et est quasiment inexistante chez les femelles. Pour finir, les mâles sont plus grands et plus lourds que les femelles, mesurant plus de 2 mètres au garrot pour un poids pouvant avoisiner les 800 kilos voire la tonne chez certains spécimens. Les femelles, quant à elles, mesurent en général moins de 2 mètres au garrot pour un poids oscillant entre 270 et 500 kilos.

Répartition et habitat

L’élan se rencontre sur 3 continents : l’Amérique, l’Europe et l’Asie. En Amérique, on le retrouve au nord du continent, essentiellement au Canada et en Alaska, ainsi que dans quelques autres États du nord des États-Unis. En Europe, il est présent surtout dans les pays scandinaves (Norvège, Suède et Finlande) ainsi que dans quelques pays de l’est de l’Europe comme la Pologne, la Lettonie, la Lituanie ou encore la Roumanie. En Asie, l’aire de répartition de ce grand cervidé s’étend de l’ouest jusqu’à l’extrême est de la Russie, principalement en Sibérie, et jusqu’au nord de la Chine.

En raison de l’immensité de l’aire de répartition de l’élan, on distingue plusieurs sous-espèces en fonction des régions du monde où vit le cervidé. Huit sous-espèces seraient divisées au sein de l’espèce Alces alces. Cependant, la classification de l’élan est de plus en plus sujette à débat. En effet, certaines études disent que l’orignal et l’élan seraient deux espèces différentes, respectivement Alces americanus (Élan d’Amérique) et Alces alces (Élan d’Europe ou d’Eurasie), au sein desquelles se répartiraient les sous-espèces. 

L’élan vit dans des milieux forestiers variés allant de la forêt tempérée de feuillus et de conifères à la taïga (forêt boréale), en passant par la toundra. Il a cependant une préférence pour les territoires en mosaïque formés d’une alternance de forêts, de marais, de lacs et autres zones humides. Il peut également être observé dans la campagne ou les terres agricoles, s’il y a de la forêt à proximité.

Régime alimentaire

L’élan est un herbivore strict. Il se nourrit principalement de jeunes pousses, de petites branches et de feuilles des principaux arbres qu’il trouve, comme le bouleau, le saule, le peuplier et l’érable. Il consomme également de l’herbe, des écorces et des brindilles en hiver. Comme il fréquente souvent les milieux aquatiques, il comble ses besoins en sodium en se nourrissant de plantes aquatiques qu’il broute sous l’eau, tels que les nénuphars. Il complète cette alimentation par des champignons, de la mousse et du lichen.

L’élan étant un animal particulièrement imposant, il a besoin d’ingérer un grand nombre de calories chaque jour et peut alors consommer plus d’une trentaine de kilos de nourriture quotidiennement.

Mode de vie et reproduction

L’élan est le moins social des Cervidés. En effet, contrairement à bon nombre de ses cousins comme les rennes, c’est plutôt un animal solitaire. Les mâles et les femelles ne se rencontrent presque jamais en dehors de la période de reproduction. Les mâles sont en particulier de grands solitaires alors que les femelles peuvent parfois se rassembler en petits groupes avec les jeunes de l’année. Crépusculaires par nature, les élans sont plus actifs au lever et au coucher du soleil. Ils sont principalement sédentaires, bien qu’ils leur arrivent de migrer sur de courtes distances pour trouver un endroit plus riche en nourriture et plus à l’abri des prédateurs.

La saison de reproduction a lieu durant les mois de septembre et octobre. Au cours de cette période, mâles et femelles s’appellent à travers de puissants cris audibles jusqu’à 3 kilomètres à la ronde. Cette période de rut est marquée par une grande agressivité des mâles. Ceux-ci se livrent à de violents combats qui ont pour objectif de se reproduire avec le plus de femelles possible. Durant le rut, les mâles ne s’alimentent plus et perdent parfois près de la moitié de leur poids.

Les naissances se déroulent entre mai et juin. Chaque femelle met au monde la plupart du temps un unique petit, bien que des naissances gémellaires puissent parfois avoir lieu. Le faon pèse entre 10 et 15 kilos à sa naissance et revêt un pelage brun rougeâtre. Sa mère s’éloigne de ses congénères avec lui, sans doute pour réduire le risque d’être repérés par un prédateur. Le jeune élan reste auprès de sa mère pendant au moins un an et peut se reproduire après la première année si les conditions sont favorables. Cependant, les mâles ont rarement la possibilité de s’accoupler jusqu’à ce qu’ils soient assez gros pour concurrencer les mâles plus âgés.

Menaces et conservation

L’élan a longtemps été chassé pour sa chair, son cuir, ses os et ses tendons. Il est considéré comme un gibier dans une grande partie de son aire de répartition mais aussi comme un ravageur de l’agriculture et de la foresterie dans certaines régions. Il est encore aujourd’hui chassé pour sa viande dans certains pays et est également une cible de choix pour les chasseurs de trophées. En résumé, l’Homme est le principal prédateur de l’élan, ses seuls prédateurs naturels étant les loups, les ours et les tigres de Sibérie (éventuellement de gros pumas et des gloutons pour les petits). Les collisions avec les véhicules sont aussi responsables d’un nombre important de décès d’élans.

Cependant, il ne semble pas exister d’autres menaces majeures pour cette espèce. La population mondiale d’élans est même en hausse actuellement. La population nord-américaine serait comprise entre 700 000 et 1 500 000 individus quand la population eurasienne comptabiliserait entre 500 000 et 1 200 000 animaux. L’espèce n’est par conséquent pas considérée comme menacée d’extinction par l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature), qui classe le géant des Cervidés en « Préoccupation mineure » (LC)

Le saviez-vous ?

  • Malgré sa stature imposante, l’élan est un excellent nageur ! Il serait même le cervidé le plus habile dans l’eau. Pour cause, il est capable de plonger jusqu’au fond de l’eau pour brouter la végétation, rester une minute en apnée et nager sur une distance de 20 kilomètres !
  • C’est aussi un bon coureur. Il parvient à se déplacer jusqu’à près de 55 km/h ! Ses longues pattes lui permettent de franchir facilement la neige profonde et les obstacles qu’il rencontre sur son passage. De plus, ses sabots sont en partie reliés par une membrane lui permettant de moins s’enfoncer dans les sols mous.
  • Le pelage épais de l’élan est une véritable protection contre le froid ! Il se compose d’un sous-poil de laine fine entrecoupé de longs poils de protection, offrant une excellente isolation. 

En parc zoologique

L’élan n’est pas un cervidé très répandu dans les parcs zoologiques français. Moins d’une dizaine d’entre eux présentent cette espèce et il s’agit uniquement d’élans européens, dont le statut d’espèce ou de sous-espèce n’est pas encore clairement défini, comme évoqué précédemment. Consultez la liste des zoos qui hébergent des élans en France.

L’élan ne fait ni l’objet d’un EEP (Programme Européen pour les Espèces menacées), ni d’un ESB (Stud-Book Européen).

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