© Philippe Rivier

Diable de Tasmanie

Pour bien l’identifier…

  • Corps trapu.
  • Pelage noir, souvent avec des taches blanches sur la poitrine et l’arrière-train.
  • Grande tête dotée d’un museau pointu.
  • Queue boudinée.
  • Pattes avant un peu plus longues que les pattes arrière.

Fiche d’identité

Généralités

Bien qu’il ne dépasse pas la taille d’un chien, le diable de Tasmanie est aujourd’hui le plus grand marsupial carnivore d’Australie. En dépit de son nom, de son alimentation et de son apparence, c’est en réalité un animal timide et méfiant qui ne s’attaque à l’Homme que s’il se sent menacé ; il n’est pas agressif et optera plutôt pour la fuite.

Répartition et habitat

Comme son nom l’indique, le diable de Tasmanie est endémique de l’île de la Tasmanie au sud-est de l’Australie. Il a disparu de l’Australie continentale il y a environ 600 ans, probablement à cause de l’arrivée du dingo.

Ce marsupial vit principalement dans les forêts et plus particulièrement les forêts sèches d’eucalyptus. Il affectionne aussi les côtes boisées et il est souvent possible de le rencontrer aux abords des zones urbaines et agricoles.

Régime alimentaire

Le diable de Tasmanie est un marsupial carnivore dont la majorité du régime alimentaire est composée de charognes et de carcasses abandonnées. Prédateur opportuniste, il peut également chasser divers petits animaux dont d’autres marsupiaux (rats-kangourous, wombats, potoroos, wallabies et jeunes kangourous), des oiseaux, des reptiles, des grenouilles, des poissons et des insectes. Parfois, il peut même s’attaquer à des animaux du bétail comme les moutons.

Le diable de Tasmanie est réputé pour être un carnassier particulièrement vorace, puisqu’il mange près de 15 % de son poids par jour et ingurgite sa proie en entier, avec les poils, les dents et même les os qu’il est capable de briser grâce à sa puissante mâchoire !

Mode de vie et reproduction

Le diable de Tasmanie est un animal aux mœurs nocturnes et crépusculaires. En effet, il passe la majeure partie de sa journée caché dans un buisson ou un terrier. Au crépuscule, il sort de sa tanière et part chasser. Ce mode de vie semble être adopté par cet animal pour éviter ses prédateurs qui sont essentiellement diurnes.

Le diable de Tasmanie est principalement solitaire mais des petits rassemblements peuvent parfois être observés notamment autour d’une source de nourriture. Cela entraîne alors des conflits se traduisant par des cris et des postures de dominance voire des combats à coups de morsures. Ces affrontements ont également lieu pendant la saison des amours, de mars à avril, lors de laquelle les mâles deviennent très agressifs entre eux afin de conquérir le plus de femelles possible.

Après une courte gestation d’un mois, la femelle donne naissance à une portée conséquente comprenant une vingtaine à une trentaine de petits (à l’état de fœtus) se réfugiant tous dans la poche ventrale maternelle, où une compétition féroce pour l’accès aux mamelles s’observe alors. Elle mènera à la survie de seulement 1/5 de la portée, soit entre 2 et 4 petits, puisque la femelle ne possède que 4 mamelles. Les jeunes achèveront leur développement dans la poche et en sortiront au bout de 4 mois. Après cela, ils resteront cependant quelques mois supplémentaires aux côtés de leur mère, cachés dans la tanière de cette dernière, avant de devenir totalement indépendants.

Menaces et conservation

Le diable de Tasmanie est une espèce classée « En danger d’extinction » (EN) par l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature). Ce marsupial a longtemps été chassé de manière intensive car il s’attaquait aux animaux domestiques et est considéré comme un nuisible par les éleveurs. L’espèce est protégée depuis 1941 et sa chasse est désormais interdite.

Aujourd’hui, c’est une autre menace d’ampleur qui met en péril la survie de ce célèbre marsupial : la DFTD ou Devil Facial Tumour Disease, une maladie contagieuse qui se transmet entre les marsupiaux par morsure et développe des tumeurs faciales entraînant la mort de l’animal. Le gouvernement tasmanien estime que la moitié de la population du diable de Tasmanie serait morte de cette maladie depuis 1996.

Un plan de sauvegarde de l’espèce a été lancé en 2005 avec la mise en quarantaine d’individus sains en Australie continentale le temps de trouver un vaccin capable d’éradiquer la maladie. Des programmes de conservation en parc zoologique ont également été mis en place afin d’apporter une aide supplémentaire quant à la sauvegarde de cette espèce.

Le saviez-vous ?

  • La légende raconte que le diable de Tasmanie tire son nom de son cri strident qui effraya les premiers colons européens, qui l’auraient alors pris pour le Diable !
  • Il est l’un des derniers marsupiaux carnivores d’Australie, après la disparition du tigre de Tasmanie ou thylacine en 1936.
  • Lorsqu’il est stressé, le diable de Tasmanie dégage une forte odeur caractéristique de l’espèce.
  • Sa queue épaisse lui sert de réserve de graisse lorsque la nourriture vient à manquer.

En parc zoologique

Deux parcs zoologiques en France hébergent à l’heure actuelle le diable de Tasmanie. Cette espèce fait l’objet d’un EEP (Programme Européen pour les Espèces menacées), coordonné par le Zoo de Copenhague, au Danemark.

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