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Fossa

Pour bien l’identifier…

  • Corps long et trapu.
  • Membres musclés mais plutôt courts par rapport à la taille du corps.
  • Pelage court et uni, brun roussâtre, plus clair sur le ventre.
  • Tête triangulaire évoquant celle d’une mangouste.
  • Moustaches très grandes.
  • Oreilles petites et arrondies.
  • Queue aussi longue que le corps.

Fiche d’identité

Généralités

Le fossa est le plus grand carnivore de Madagascar. Malgré ses allures de félins, le fossa n’est pourtant pas apparenté à ces animaux ! Il fait partie de la famille des Eupléridés, qui regroupe tous les carnivores endémiques de Madagascar. Son nom scientifique, Cryptoprocta ferox, fait allusion à son autre appellation : le cryptoprocte féroce !

Répartition et habitat

Comme évoqué précédemment, le fossa est originaire de l’île de Madagascar, d’où il est endémique. Il est inféodé aux forêts de tout le tour de l’île, jusque vers 2 000 mètres d’altitude. C’est dans le massif de l’Andringitra à l’est qu’il est le plus fréquent, avec un animal pour 4 km². Le fossa a une préférence notable pour les forêts vierges, bien qu’il puisse également se rencontrer dans les forêts dégradées.

Régime alimentaire

Le fossa est un mammifère carnivore qui chasse principalement d’autres mammifères de plus petite taille, en particulier des lémuriens, dont il est le principal prédateur. Il peut également chasser des tangues (hérissons malgaches), des lézards, des serpents, des oiseaux et des œufs ainsi que des petits invertébrés comme des insectes et des crabes. 

Les proies qu’il va chasser vont varier en fonction du milieu dans lequel se trouve le fossa. Dans les zones de hautes montagnes, ce sont les petits mammifères tels que les tangues qui vont constituer la majorité de son régime alimentaire, tandis que dans les régions forestières, les lémuriens peuvent constituer plus de 50 % de ses proies.

Ce carnassier est un bon chasseur qui se base principalement sur sa vue et son odorat pour traquer ses proies, ces sens étant très développés chez cet animal. Il peut chasser à la fois au sol et dans les arbres, auquel cas sa longue queue lui assure un équilibre parfait pour poursuivre ses proies de branche en branche. 

Mode de vie et reproduction

Le fossa est une espèce cathémérale, ce qui signifie que l’animal est aussi bien actif de jour que de nuit. Cependant, ses heures actives sont souvent observées à l’aube et au crépuscule. C’est un mammifère considéré comme solitaire, à l’exception des femelles et de leurs petits, qui vivent ensemble pendant quelques temps. À de rares occasions, les fossas sont également observés en train de chasser en petits groupes, lorsque les proies convoitées sont plus grosses.

Chaque fossa défend un territoire qu’il marque à l’aide de sécrétions provenant de leurs glandes anales. Un territoire varie en taille en fonction de l’abondance des proies. Ceux des femelles sont en moyenne deux fois plus petits que ceux des mâles et se chevauchent d’environ 30 %. À la saison des amours, qui a lieu en automne, plusieurs mâles s’approchent généralement d’une même femelle, ce qui peut donner lieu à des combats entre les mâles rivaux. Cependant, c’est la femelle qui semble choisir son partenaire pour la reproduction. Les couples formés se sépareront la plupart du temps juste après l’accouplement.

Après une courte gestation de 3 mois, la femelle donne naissance à une portée de 1 à 6 petits (2 à 4 en moyenne) dans une zone cachée comme une tanière, une anfractuosité rocheuse, le creux d’un arbre ou encore une termitière. À leur naissance, les petits sont aveugles, dépourvus de dents et pèsent une centaine de grammes. Ils sont recouverts d’une fine fourrure gris brun à blanc. Les jeunes sont élevés uniquement par leur mère qui les allaite pendant plusieurs mois. Ils commencent à manger de la viande dès 3 mois, quittent la tanière vers 4,5 mois et deviennent indépendants vers la fin de leur première année de vie, bien qu’ils peuvent se séparer de leur mère bien plus tard.

Menaces et conservation

Le fossa est une espèce actuellement considérée comme « Vulnérable » (VU) par l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature). La déforestation au profit de l’expansion agricole représente la principale menace pour ce mammifère qui dépend entièrement des forêts. Les populations sont de plus en plus fragmentées, s’isolant chacune sur leur parcelle de forêt, ce qui augmente le taux de consanguinité et l’appauvrissement génétique de l’espèce.

De plus, les fossas sont fréquemment chassés par les fermiers qui le considèrent comme un nuisible et un danger pour leur bétail, en particulier pour les volailles. En outre, les Malgaches prétendent que le fossa enlève les jeunes enfants se promenant seuls, les villageois ne se privant pas de le chasser ou de le piéger. Pourtant, sauf s’il est blessé, c’est un animal qui fuit naturellement à la vue des humains. Pour finir, le fossa peut également entrer en compétition avec des carnivores importés sur l’île et invasifs et se voir transmettre des maladies par ces derniers (chiens et chats notamment).

Le saviez-vous ?

  • La copulation est particulièrement longue chez le fossa, pouvant durer jusqu’à 3 heures et être répétée pour atteindre un total de 14 heures !
  • Au sommet de la chaîne alimentaire dans son habitat naturel (super-prédateur), le fossa ne possède aucun prédateur naturel. Son seul prédateur est l’Homme.
  • Contrairement aux félins qui sont digitigrades (qui marchent sur leurs doigts), auxquels le fossa est souvent apparenté par erreur, ce dernier est plantigrade (qui marche sur la plante des pieds), tout comme les ours ou les humains !

En parc zoologique

Le fossa est une espèce relativement rare au sein des parcs zoologiques français, puisque seulement deux d’entre eux hébergent cet animal en France.

Le fossa fait l’objet d’un EEP (Programme Européen pour les Espèces menacées), coordonné par le Zoo de Leipzig, en Allemagne.

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