Le jeudi 11 novembre 2021, un couple de paresseux à deux doigts est arrivé au Jardin Zoologique de la Citadelle de Besançon.
Une première à Besançon
C’est la première fois de son histoire que le Jardin Zoologique de la Citadelle de Besançon présente des paresseux à deux doigts. Les équipes du parc ont été choisies pour accueillir ces deux animaux grâce à leurs compétences zootechniques et leurs capacités à reproduire des espèces menacées d’extinction. Le couple de paresseux à deux doigts débarque donc à la Citadelle avec la validation du coordinateur européen de l’espèce. Les deux individus sont arrivés le 11 novembre dernier, la femelle en provenance de Montpellier et le mâle en provenance du ZooParc de Beauval.
À la suite de la fermeture de sa serre amazonienne pour la réalisation d’importants travaux, le Zoo de Montpellier s’est vu contraint de se séparer de son couple de paresseux présenté depuis quelques années. Afin de donner toutes les chances de reproduction pour cette espèce, le coordinateur européen a souhaité profiter du transfert du couple en provenance du Zoo de Montpellier pour faire un échange de mâles. Le mâle du ZooParc de Beauval a rejoint la femelle du Zoo de Montpellier à la Citadelle de Besançon tandis que le mâle du Zoo de Montpellier a rejoint une autre femelle au ZooParc de Beauval. Un échange qui peut paraître complexe mais qui est d’une importance cruciale pour favoriser la reproduction de l’espèce.
Pourquoi des paresseux à Besançon ?
L’objectif de la présentation de ce couple de paresseux à deux doigts s’inscrit également dans la logique d’un plan de sauvegarde de l’espèce au niveau européen. Le paresseux à deux doigts fait l’objet d’un EEP (Programme d’Élevage Européen) visant à constituer une population de secours, saine génétiquement, et permettant d’assurer la pérennité de l’espèce et d’entrevoir un jour la possibilité de réintroduire les individus issus de zoos dans leur milieu naturel.
Le Muséum de Besançon s’inscrit pleinement dans cette mission de conservation des espèces menacées et c’est grâce au savoir-faire en matière de reproduction de ces espèces que les équipes du Muséum ont été choisies pour l’accueil du couple de paresseux. La pédagogie et l’éducation à la protection de la nature et de la biodiversité font également partie intégrante des missions du Muséum et des parcs zoologiques modernes. La sensibilisation des visiteurs par la médiation est essentielle pour faire connaître cette espèce et attirer l’attention sur les menaces qui pèsent sur elle dans la nature.
Depuis plusieurs semaines, les équipes du Muséum de Besançon se sont impliquées dans l’aménagement d’une loge répondant aux exigences spécifiques de cette espèce et nécessaires à son acclimatation comme l’ambiance paysagère et lumineuse, l’hygrométrie et les zones de repos. Soucieuses du bien-être animal, les équipes du parc leur proposeront des enrichissements alimentaires et environnementaux grâce à des menus variés ou des activités de recherche de nourriture.
Le mammifère le plus lent du monde
Le paresseux est un mammifère arboricole qui vit à l’état sauvage en Amérique du sud et en Amérique centrale où il se nourrit de feuilles, de légumes mais aussi de fruits. Il est menacé de disparition dans son milieu naturel notamment à cause de la destruction de son habitat, du braconnage mais aussi du trafic d’espèces menacées. Il est actuellement classé en « Préoccupation mineure » (LC) sur la liste rouge de l’UICN.
Ses longues griffes l’empêchant de marcher au sol, l’évolution l’a doté d’une extrême dextérité dans les arbres. Il possède un métabolisme exceptionnel et un mode de vie original passant plus de 90 % de son temps suspendu la tête en bas. Comme son nom l’indique, il s’agit du mammifère le plus lent de la planète, il se déplace au maximum de 40 mètres par jour et passe une grande partie de son temps à dormir. C’est cette originalité qui a rendu le paresseux très vulnérable aux braconniers et au modifications de son environnement.
La Citadelle de Besançon ajoute également qu’en raison de leur physiologie ralentie, les paresseux n’ont pas besoin d’espaces de très grandes dimensions pour assurer leur bien-être. Au Jardin Zoologique, le couple de paresseux sera visible dans un espace dédié dans le fossé des primates. Ils disposeront d’un enclos extérieur et d’une loge intérieure dont une partie sera vitrée pour permettre aux visiteurs de les observer quelles que soient les conditions météorologiques. Actuellement, il est possible d’observer des paresseux à deux doigts (Choloepus didactylus), seule espèce de paresseux visible en France, dans une dizaine de parcs zoologiques français.