© P. Chabot - Bioparc
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Le Bioparc de Doué-la-Fontaine vit une année riche en naissances

Si le Bioparc de Doué-la-Fontaine enregistre de nombreuses naissances chaque année, ces derniers mois ont été remarquables avec des naissances importantes notamment pour des espèces menacées dans la nature.

Quilla l’hippopotame et Kinna la femelle rhinocéros noir

Le 11 novembre 2021 venait au monde la petite Quilla, une femelle hippopotame pygmée de seulement 5,9 kg. Leah, sa mère, avait déjà donner naissance à deux autres petits dans sa vie et s’est donc parfaitement occupée de sa petite dernière. Et le moins que l’on puisse dire c’est que Quilla a bien grandi depuis sa naissance puisqu’elle pèse désormais plus de 30 kg ! Mais la jeune femelle a encore de la marge avant les 160 à 250 kg qu’elle pourra atteindre à l’âge adulte. Aujourd’hui, elle profite de son espace forestier et de son bassin aux côtés de sa mère. L’hippopotame pygmée est très menacé dans son milieu naturel notamment par la perte de son habitat provoquée par la déforestation mais aussi par la chasse et le braconnage. L’espèce vit aujourd’hui dans des aires protégées de Guinée, du Sierra Leone, du Libéria et de la Cote d’Ivoire et l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) la classe « En danger d’extinction » (EN) sur la liste rouge des espèces menacées.

En début d’année, une autre petite femelle s’est faite remarquée par la rareté de sa naissance en parc zoologique. Il s’agit de la petite Kinna, une femelle rhinocéros noir née le 4 mars 2022 au cœur de la Vallée des Rhinocéros. Cette naissance exceptionnelle est le premier succès dans la reproduction de ces géants d’Afrique pour le Bioparc mais aussi la première enregistrée en 2022 dans les parcs zoologiques du monde entier. Depuis le 4 mars, Kinna a bien grandi et coule des jours heureux aux côtés de Tisa, sa mère, des gazelles de Mhorr avec qui elles partagent leur espace mais aussi des pintades de Numidie que la jeune femelle n’hésite pas à pouchasser pour s’amuser. Le rhinocéros noir, dont la population sauvage ne dépasse pas les 5000 individus, est aujourd’hui classé « En danger critique d’extinction » (CR) sur la liste rouge de l’UICN et chaque naissance représente un immense espoir pour la conservation de cette espèce visible dans seulement deux établissements zoologiques en France.

Deux atèles et quatre gazelles, des espèces en danger critique d’extinction

Le 14 juillet dernier, une petite femelle atèle à ventre blanc est née au Bioparc, la seconde naissance enregistrée au Bioparc en seulement quelques mois après celle de Mérida, une autre femelle née en octobre 2021. Ces deux naissances représentent d’excellentes nouvelles pour cette autre espèce placée dans la catégorie « En danger critique d’extinction » (CR) par l’UICN. Une bonne nouvelle également pour le Programme d’Élevage Européen (EEP) des atèles à ventre blanc, géré par Florine Wedlarski, vétérinaire au Bioparc et coordinatrice européenne de l’espèce, qui voit sa population s’agrandir. Mérida et sa toute jeune petite sœur sont les premières femelles atèles à ventre blanc à voir le jour au Bioparc de Doué-la-Fontaine depuis l’arrivée de l’espèce en 2003.

Dans la Vallée des Rhinocéros, il n’y a pas que la petite Kinna qui attire l’attention puisque pour la seconde année consécutive, le groupe de gazelles de Mhorr s’est agrandi. Depuis le printemps, quatre petites gazelles ont vu le jour dans le troupeau qui avait déjà vu naître 3 petits en 2021 et un autre en 2020. La gazelle de Mhorr est une sous-espèce de la gazelle dama et se rencontre dans le nord-ouest du continent africain. Elle est aujourd’hui classée « En danger critique d’extinction » (CR) par l’UICN et est l’une des espèces de gazelles les plus menacées du monde avec seulement 250 individus sauvages. La chasse, les fortes sécheresses des ces dernières années, la raréfaction de sa nourriture mais aussi la compétition avec le bétail domestique sont les principales menaces qui ont poussé la gazelle de Mhorr jusqu’à cette situation catastrophique. Depuis 2021, le Bioparc et son association Bioparc Conservation soutiennent financièrement la Réserve Spéciale de Faune de Gueumbeul au Sénégal, une aire protégée de 720 hectares où sont protégés les derniers troupeaux sauvages de gazelles dama.

Des premières pour plusieurs espèces

Le mois de juin 2022 a été le mois des premières pour le Bioparc. Plusieurs espèces ont donné naissance à leurs premiers petits au parc à l’image d’Email et Matt, les damans des rochers qui ont donné naissance à leur première portée composée de 4 bébés ! Présents dans la volière africaine depuis le printemps 2021, les damans des rochers n’auront pas tardé à se reproduire puisque la gestation dure environ 8 mois. Les 4 petits sont déjà très actifs et n’hésitent pas à visiter la volière africaine, où cohabitent également une dizaine d’espèces d’oiseaux africains, à la recherche de cachettes intéressantes. Autre première pour le Bioparc, la naissance d’un petit markhor le 10 juin dernier. L’espèce est présente au parc depuis 2017 et c’est la première fois qu’elle se reproduit avec succès. Ce jeune mâle a été nommé Tisón par ses soigneurs et parcourt déjà l’espace extérieur des makhors, près des panthères de neiges. Enfin, au début du mois de juin, le tout premier poussin de cigogne noire est né au Bioparc. Ce jeune oiseau pourra, si le coordinateur européen de l’espèce le permet, être éventuellement réintroduit dans la nature. La France compte une petite population de cigognes noires nicheuses qui était estimée entre 80 et 100 couples en 2021.

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