© Karine Ducher

Cerf cochon

Pour bien l’identifier…

  • Corps long et massif.
  • Pattes courtes.
  • Pelage épais à dominante brun sombre l’hiver et plus roux en été.
  • Queue courte à l’extrémité blanche.
  • Oreilles arrondies.
  • Mâle : paire de bois non palmés et composés chacun de trois andouillers.
  • Femelle : absence de bois.

Fiche d’identité

Généralités

Le cerf cochon est un cervidé de petite taille à l’aspect plutôt massif. Le dimorphisme sexuel est présent chez cette espèce, les mâles étant généralement plus grands et plus lourds que les femelles. De plus, ces derniers possèdent une paire de bois dont sont dépourvues les femelles, comme chez la quasi majorité des cervidés. 

La teinte du pelage change en fonction des saisons et même des individus, les variations pouvant être très importantes entre eux. En effet, certaines femelles sont légèrement tachetées sur le haut du corps et les individus âgés tendent à avoir une robe plus claire sur la face et le cou. De manière générale, le pelage s’assombrit en été et s’éclaircit en hiver en tendant vers le roux.

Répartition et habitat

Le cerf cochon se rencontre dans la partie sud du continent asiatique, du Pakistan au Cambodge en passant par le nord de l’Inde, le Népal, le Bhoutan, le Bangladesh et la Birmanie. L’espèce a été réintroduite en Thaïlande, d’où elle avait disparu, et introduite au Sri Lanka, en Australie ainsi qu’aux États-Unis. Elle est déclarée éteinte au Laos et au Vietnam et même probablement en Chine.

Ce petit cervidé évolue dans les prairies herbeuses et les roselières au sein des plaines inondables bordant les grands fleuves. Il affectionne particulièrement les habitats ouverts et évite ainsi de pénétrer dans les forêts denses et profondes. On peut également le rencontrer dans les garrigues et les paysages agricoles.

Régime alimentaire

Le cerf cochon est un mammifère ruminant dont l’alimentation se compose essentiellement de jeunes herbes mais aussi de feuilles, de fleurs et de fruits tombés des arbres. Il se nourrit principalement durant les périodes les plus fraîches de la journée et digère à l’ombre pendant les heures les plus chaudes.

Mode de vie et reproduction

Le cerf cochon est un animal assez discret, qui aime se tenir caché. C’est un cervidé peu grégaire voire complètement solitaire. Il peut se rassembler en petits groupes lorsque les conditions environnementales sont favorables. Cependant, ces groupes ne sont pas unis car chaque individu fuit dans une direction différente lorsqu’il se sent menacé. Ils s’avertissent entre eux d’un danger à l’aide de vocalisations semblables à des aboiements ou des sifflements. En réalité, le cerf cochon n’a pas de vraie vie sociale.

Par contre, c’est un animal relativement territorial. Les mâles se montrent très agressifs lorsqu’il s’agit de défendre leur territoire, qu’ils marquent à l’aide de sécrétions produites par leurs glandes préorbitales, c’est-à-dire situées au niveau des yeux. Pendant la période de rut, qui a lieu durant l’automne ou l’hiver selon les régions, les mâles se rassemblent et s’affrontent dans les prés. Contrairement à d’autres espèces de cerfs, comme le cerf élaphe européen, ils ne s’affrontent pas pour un harem mais pour une seule biche.

Les naissances ont lieu au début de la saison sèche, quand les feux d’herbes sèches permettent la croissance de jeunes pousses tendres. La femelle met au monde un unique petit, après une gestation de 7 à 8 mois. Le faon pèse entre 2 et 3 kilos à sa naissance et arbore un pelage légèrement tacheté, qui deviendra uniforme au bout de quelques mois. Le jeune passe les premières semaines de sa vie à l’écart dans des buissons. Il commence à suivre sa mère dans ses déplacements vers l’âge de 4 à 5 semaines et sera sevré au bout de 6 mois.

Menaces et conservation

Historiquement, le cerf cochon était plus largement répandu dans le sud de l’Asie, là où ne subsistent plus aujourd’hui que quelques populations fragmentées réparties dans moins d’une dizaine de pays. L’espèce s’est beaucoup raréfiée dans les dernières décennies à cause de l’assèchement des zones humides et d’une pression de chasse excessive. Le déclin a été particulièrement fort dans les pays du sud-est de l’Asie et l’espèce a presque disparu de la péninsule indochinoise, seules de très petites populations survivent au Cambodge. Toutefois, elle est présente dans plusieurs aires bien protégées comme au Népal ou en Inde.

Aujourd’hui, bien que ce soit une espèce protégée, le cerf cochon reste toujours victime de la chasse pour sa viande, les trophées et la médecine traditionnelle asiatique. En outre, ce cerf est réputé comme facile à chasser par rapport aux autres espèces de cervidés de la région car il occupe des habitats ouverts, ce qui le rend plus visible et vulnérable face aux chasseurs.

Ce qui est aussi problématique pour le cerf cochon, c’est sa capacité très limitée à pouvoir se déplacer à travers le paysage, ses populations étant confinées aux fragments d’habitats qui sont convenables pour l’espèce. D’autant plus que ce cervidé a souvent besoin de se déplacer entre les habitats pendant les saisons humides, les zones qu’il fréquente étant sujettes à de graves inondations… Hélas, son habitat naturel est aussi menacé par le développement de centrales hydroélectriques dans le sud de l’Asie.

L’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature) classe le cerf cochon comme « En danger d’extinction » (EN) sur sa liste rouge des espèces menacées.

Le saviez-vous ?

On l’appelle le cerf cochon du fait de son comportement : quand il s’enfuit, il fonce tête baissée sous les obstacles, comme un sanglier ou un autre porcin, au lieu de sauter par-dessus comme le font les autres cerfs !

En parc zoologique

Le cerf cochon fait partie des espèces de cervidés les moins représentées dans les parcs zoologiques français. Consultez la liste des zoos qui hébergent cette espèce en France.

Le cerf cochon fait l’objet d’un EEP (Programme Européen pour les Espèces menacées), coordonné par le Zoo de Wroclaw, en Pologne.

À savoir que, sur les deux sous-espèces reconnues (Axis porcinus porcinus et Axis porcinus annamiticus), seule la première est élevée dans les zoos français et européens.

Articles similaires