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Gazelle de Mhorr

Pour bien l’identifier…

  • Grande gazelle au corps mince et élancé.
  • Robe rousse-brune sur le dos et blanche sur le ventre et les pattes.
  • Tête blanche pourvue de deux cornes en forme de « S » qui poussent vers l’arrière, chez les deux sexes ; une fine bande noire traverse chacun des deux yeux.
  • Cou roux arborant une tache blanche bien visible.
  • Croupe blanche.
  • Courte queue blanche à l’extrémité noire.

Fiche d’identité

Généralités

La gazelle de Mhorr est l’une des trois sous-espèces de la gazelle dama (Nanger dama). Il s’agit de la plus grande espèce de gazelle au monde. Elle est très rapide à la course, pouvant courir à plus de 90 km/h, même sur de longues distances !

Répartition et habitat

À l’état sauvage, la gazelle de Mhorr n’est plus présente que dans 4 pays d’Afrique du Nord, essentiellement à l’ouest : le Tchad, le Mali, le Niger et le Maroc. Elle se retrouve également au sein de réserves clôturées dans ces pays. En revanche, en Tunisie et au Sénégal, elle évolue uniquement en réserve clôturée. Durant la saison des pluies, cette gazelle vit dans les pâturages et les plateaux du Sahara et migre vers les prairies ouvertes à la saison sèche. 

Régime alimentaire

La gazelle de Mhorr est un herbivore dont le régime alimentaire se compose d’herbes qu’elle broute directement au sol. Cependant, elle peut parfois être observée en train de se dresser à la verticale sur ses pattes postérieures, afin d’atteindre les feuilles d’arbustes et d’acacias. Durant la saison sèche, cette gazelle consomme également des melons sauvages pour satisfaire ses besoins en eau.

Mode de vie et reproduction

La gazelle de Mhorr est une espèce grégaire et nomade qui se déplace uniquement en groupe vers les plaines herbeuses où elle se nourrit. Les troupeaux sont constitués d’un mâle dominant ainsi que de plusieurs femelles et leur progéniture. La saison de reproduction intervient entre août et octobre et les mâles se montrent alors très agressifs et territoriaux. Leur communication passe beaucoup par les postures : une posture droite avec un port de tête élevé chez les mâles indiquent la dominance ou l’agressivité.  Ils sont parfois observés en train de frotter leur tête sur un buisson afin d’attirer l’attention sur leurs cornes et ainsi intimider l’adversaire. À l’inverse, baisser la tête et s’éloigner est un signe de soumission.

La femelle donne naissance à un unique petit après une gestation de 5 à 6 mois. Le nouveau-né reste à l’écart du troupeau durant les premiers jours de sa vie puis, lorsqu’il devient assez robuste, il commence à suivre sa mère dans ses déplacements. Les mères investissent beaucoup d’énergie dans la protection de leur petit et il est assez commun que deux femelles s’associent pour protéger leur progéniture. Les jeunes sont sevrés vers l’âge de 6 mois et les femelles seront sexuellement matures avant les mâles.

Menaces et conservation

La gazelle de Mhorr est non seulement la plus grande des gazelles mais c’est aussi la plus menacée ! Elle est aujourd’hui considérée comme « En danger critique d’extinction » (CR) par l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature), malgré les efforts de conservation entrepris. Cette sous-espèce était considérée comme éteinte à partir de 1968 jusqu’aux réintroductions dans le milieu naturel au Maroc, qui lui ont permis d’être de nouveau visible à l’état sauvage. Elle était autrefois présente au Sénégal ainsi qu’au Soudan.

De fortes sècheresses, la raréfaction des végétaux, la compétition avec le bétail sur les pâtures et une énorme pression de chasse sont autant de menaces qui ont conduit cette élégante espèce au déclin dans tout le Sahel. Elle ne compterait aujourd’hui pas plus de quelques centaines d’individus sauvages. Sa protection et sa survie ne dépend plus que de la préservation de son environnement combinée à la réintroduction d’individus issus d’élevages et de parcs zoologiques.

Le saviez-vous ?

Très agile et élancée, la gazelle de Mhorr est une experte dans l’art du bond et pratique le « stotting ». Il s’agit d’un saut dans les airs en levant les quatre pattes du sol simultanément. Plusieurs explications ont été émises concernant cette action mais aucune n’a encore été prouvée. La plus probable serait que ce bond permettrait d’envoyer un signal aux prédateurs et d’indiquer qu’elle est difficile à attraper. Cela serait considéré comme un signal honnête, évitant ainsi au prédateur une poursuite sans succès (et à la proie de se faire poursuivre !).

En parc zoologique

La gazelle de Mhorr est la sous-espèce de gazelle dama que l’on rencontre majoritairement dans les zoos européens. En France, elle est présente dans un peu plus d’une poignée de zoos. Consultez la liste des parcs zoologiques français qui hébergent cette sous-espèce.

La gazelle de Mhorr fait l’objet d’un EEP (Programme Européen pour les Espèces menacées), coordonné par l’Estación Experimental de Zonas Áridas d’Almeria, en Espagne.

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