© Philippe Rivier

Kamichi à collier

Pour bien l’identifier…

  • Ressemble à un gros poulet.
  • Plumage gris avec les ailes et la queue un peu plus foncées.
  • Double collier sur le cou (plus ou moins visible selon les postures adoptées par l’oiseau) : le supérieur est blanc et l’autre est noir.
  • Petite tête, nettement disproportionnée par rapport à l’ensemble du corps.
  • Crête grise érectile à l’arrière de la tête.
  • Yeux entourés de rouge.
  • Bec robuste et légèrement crochu, grisâtre.
  • Pattes et doigts longs et rosâtres.

Fiche d’identité

Généralités

Bien qu’il ressemble à un poulet et que ses pattes ne soient pas palmées, le kamichi à collier est plutôt apparenté aux oies et aux canards. En effet, il appartient tout comme eux à l’ordre des Ansériformes. Il n’y a pas de dimorphisme sexuel notable chez cet oiseau, les femelles étant seulement plus petites que les mâles.

Malgré son corps massif, le kamichi à collier est un bon voleur. Il est capable de planer à des hauteurs considérables pendant des heures, grâce à ses ailes longues et larges. C’est également un très bon marcheur et nageur !

La famille des Anhimidés, dont il fait partie, comprend deux autres espèces : le kamichi chavaria (Chauna chavaria) et le kamichi cornu (Anhima cornuta). 

Répartition et habitat

Le kamichi à collier est endémique d’Amérique du Sud. Il se rencontre depuis le sud-est du Pérou jusqu’au nord de l’Argentine en passant par le sud du Brésil, la Bolivie, le Paraguay et l’Uruguay. 

Cet oiseau affectionne grandement les zones humides tropicales et subtropicales comme les marais, les prairies inondées, les lacs et les lagunes. Pendant l’hiver, il fréquente des zones plus sèches et cultivées telles que les pampas et les champs.

Régime alimentaire

Tout comme ses cousins les oies et les canards, le kamichi à collier est un oiseau végétarien. Il se nourrit de graines, de tiges, de fleurs et de feuilles de diverses plantes cultivées ou non. Il consomme aussi beaucoup de plantes grasses aquatiques dont il en extrait les parties les plus vertes. Il « broute » à la manière des autres ansériformes et, c’est à ce moment là, qu’on peut l’apercevoir à moitié submergé dans la végétation des zones inondées. 

Mode de vie et reproduction

Le kamichi à collier est un oiseau sociable qui s’établit en grands groupes de plusieurs centaines voire plusieurs milliers d’individus en dehors de la période de reproduction. Ils se nourrissent ensemble et se rassemblent en groupes aux dortoirs communs, où ils dorment debout dans l’eau peu profonde. Ils peuvent aussi se reposer pendant de longs moments dans les arbres.

Lors de la période de reproduction, qui peut avoir lieu à tout moment de l’année, les kamichis à collier s’observent en couple. Ceux-ci sont monogames et les partenaires se partagent l’ensemble des tâches, de la construction et la défense du nid jusqu’à l’élevage des jeunes, en passant par la couvaison des œufs. Le territoire de reproduction est maintenu toute l’année et défendu contre les rivaux.

Après l’accouplement, qui a lieu à même le sol, la femelle pond entre 3 et 5 œufs blancs parsemés de taches claires. Ceux-ci sont déposés dans un nid fait de roseaux, d’herbes grossières et de rameaux de bois. Il est construit près de l’eau et peut être très grand. Il s’avère également presque invisible en étant placé au milieu de la végétation. 

À leur naissance, les poussins sont recouverts d’un duvet épais et jaunâtre. Ils sont capables de quitter le nid immédiatement après la naissance, mais ils restent près de leurs parents et les suivent partout. Durant les premières semaines, les jeunes restent plutôt dans l’eau car ils ne peuvent pas courir très vite pour se sauver en cas de danger. Ils sont complètement emplumés au bout de 8 à 10 semaines et deviennent indépendants à l’âge de 12 à 14 semaines.

Menaces et conservation

Le kamichi à collier est victime de la dégradation de son habitat notamment à cause du drainage des zones humides au profit de l’agriculture. Peu farouche, cet oiseau est aussi souvent chassé car il est considéré comme un nuisible par les agriculteurs, causant des dégâts au sein de leurs cultures.

Cependant, le kamichi à collier reste une espèce commune et répandue sur l’ensemble de son aire de répartition. Il occupe même certaines zones restées encore intactes. L’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature) classe cette espèce en « Préoccupation mineure » (LC).

Le saviez-vous ?

  • Le kamichi à collier est doté de deux redoutables éperons au niveau de la pliure de chacune de ses ailes. Il s’en sert pour se battre contre des mâles rivaux ou pour se défendre face à un prédateur.
  • Il est appelé « screameur » en anglais, ce qui signifie « crieur ». Ce nom vient du fait qu’il émet un cri très puissant, semblable au son d’une trompette, et audible jusqu’à 3 kilomètres de distance ! Les kamichis l’utilisent pour communiquer entre eux, s’avertir de la présence d’un prédateur ou pour séduire durant la parade amoureuse. Ce cri peut être émis pendant de longues heures !
  • Grâce à ce cri strident et à son tempérament peu farouche, le kamichi à collier est apprivoisé dans certaines fermes pour remplacer les chiens de garde. Il signale ainsi le moindre danger à l’aide de ses puissantes vocalises.

En parc zoologique

Le kamichi à collier est un oiseau présent dans une quinzaine de parcs zoologiques à travers la France. Consultez la liste des zoos qui hébergent cette espèce en France. Les deux autres espèces de kamichis ne sont pas visibles dans les zoos français.

Le kamichi à collier ne fait ni l’objet d’un EEP (Programme Européen pour les Espèces menacées), ni d’un ESB (Stud-Book Européen).

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