© Paul Jamet
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Le CERZA accueille un trio de chiens des buissons

Au printemps dernier, le CERZA a accueilli un petit groupe de chiens des buissons, une nouvelle espèce de canidé pour le parc.

L’année 2023 du CERZA a été marquée par de nombreuses naissances chez des espèces menacées et sur lesquelles il y a de forts enjeux de conservation. Les ours à lunettes, les ours bruns ainsi que les géladas ont déménagé dans de nouveaux espaces au cours des derniers mois dans l’optique générale d’améliorer leurs conditions de vie et de leur proposer toujours plus d’enrichissements. Des nouveaux enclos, une nouvelle espèce, une nouvelle passerelle et des naissances marquantes : retour sur l’année 2023 du CERZA.

L’arrivée remarquée des trois frères

Le 23 mai dernier, le CERZA accueillait un trio de chiens des buissons, trois frères arrivés en provenance du DierenPark Zie Zoo aux Pays-Bas. « Les chiens des buissons sont sortis depuis cet été, développe Frédéric Houssaye, Responsable de la conservation au CERZA. Ils ont tendance à rester près de leur maison sur toute la partie plate de l’enclos. Ils descendent un peu parfois, puis ils remontent et je pense qu’ils ont trouvé depuis quelques temps la tanière que nous leur avons créé au centre de l’enclos. » Lors de la conception du nouvel enclos des ours à lunettes, l’équipe technique a également préparé une tanière pour les chiens des buissons, en plus de leur loge de nuit située dans la maison des ours. « Dans la maison nous avons créer plusieurs loges dont une de maternité pour les ours, et une pour les chiens des buissons. Pour eux, cette loge donne accès à une volière spécialement pour eux, un pré-parc qui nous a permis de faire une première mise en contact visuelle avec les ours. » La tanière des chiens des buissons est protégée électriquement de sorte que les ours à lunettes ne puissent pas y accéder et permettre aux canidés de posséder un espace en retrait qui leur est exclusivement réservé.

Vidéo soigneur du CERZA

Le chien des buissons est un petit canidé originaire d’Amérique centrale et d’Amérique du Sud qui a la particularité d’être partiellement semi-aquatique. Il occupe les forêts tropicales humides s’étendant du Panama jusqu’au nord de l’Argentine en passant par la Colombie, le Pérou, le Venezuela, la Bolivie, le Brésil, la Guyane ou encore le Paraguay. « Dans la nature, ils n’occupent pas vraiment le même environnement que les ours à lunettes, elles vivent au Pérou mais elles ne se croisent pas forcément. Nous essayons de mettre les espèces par mixité géographique mais par pays, par région du monde. » L’espèce est actuellement classée « Quasi menacée » (NT) sur la liste rouge de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature et subit principalement la destruction de son habitat, la chasse ou encore la transmission des maladies telles que la gale ou la maladie de Carré via les chiens domestiques.

Une cohabitation unique en France

Après quelques jours d’adaptation à leur nouvel habitat, les trois chiens des buissons ont pu faire la rencontre de deux des cinq ours à lunettes. Tierra, la femelle reproductrice, et ses deux petits nés en début d’année, ont rencontré les nouveaux pensionnaires un peu plus tard, le temps pour les oursons de grandir. Aujourd’hui, la fratrie de canidés partage donc son espace avec les cinq ours à lunettes du parc. « Ils ne vivent pas forcément au même endroit, les ours passent du temps en l’air, dans les arbres, alors que les chiens des buissons sont au sol. Mais l’enclos est tellement vaste qu’ils ont chacun leurs endroits. Nous avons remarqué que Tacha ignorait complètement les chiens des buissons. Elle a 28 ans et son âge fait qu’elle est peut-être plus sage. En revanche Boog, qui elle n’a que 7 ans, s’y intéresse davantage et n’hésite pas à aller vers eux. » Quelques jours d’observation auront suffit aux deux espèces pour désormais vivre en parfaite harmonie dans le nouvel espace d’environ 7000 m². « C’était un petit jeu au début pour qu’ils puissent apprendre à se connaître, poursuit Frédéric Houssaye. Les premiers jours, c’est la curiosité qui faisait qu’ils allaient les uns vers les autres, et à partir du moment où ils ont vu qu’ils avaient tout cet espace, ils ont commencé à faire leur vie chacun de leur côté. Comme nos girafes et nos rhinocéros sur la plaine de 5 hectares, ils sont chacun de leur côté, quand les rhinos s’approchent des girafes, les girafes s’en vont. » Aujourd’hui, malgré la grande surface allouée aux deux espèces, les ours à lunettes et les chiens des buissons passent la majorité de leur temps ensemble. « La taille de leur espace favorise l’adaptation mais il faut aussi choisir les bonnes espèces, on ne met pas n’importe quelle espèce en mixité. La mixité prend en compte le comportement de chaque espèce mais aussi le comportement individuel d’un animal. »

Le parc souhaitait présenter des chiens des buissons depuis déjà quelques temps et le déménagement des ours à lunettes dans leur nouvel espace a été l’occasion parfaite de faire vivre ensemble les deux espèces. Cette cohabitation entre ces deux carnivores est pour le moins unique puisqu’elle n’existe qu’au CERZA en France et dans une poignée de parcs zoologiques en Europe. C’est également la première fois que cette cohabitation est mise en place en présence de bébés chez les ours à lunettes. « Nous souhaitions faire cette cohabitation avec les ours à lunettes depuis quelques temps, donc nous avons contacté des parcs zoologiques qui le font déjà comme le Zoo de Jersey ou le Zoo de Francfort. Les équipes du Zoo de Francfort nous ont envoyé des photos des installations et des plans des bâtiments pour que nous puissions avoir des bâtiments les plus adaptés possibles à cette cohabitation. » Le chien des buissons fait l’objet d’un Programme Européen pour les Espèces menacées (EEP) mené par le Port Lympne Safari Park, un parc zoologique situé au Royaume-Uni. « Nous avons la chance d’avoir un super réseau en Europe, et même dans le monde je dirais, via les coordinateurs. On se connait tous plus ou moins et c’est assez facile d’aller demander les informations et de les recevoir. Le but n’est pas seulement de s’échanger les animaux, c’est aussi de se partager les informations. Le coordinateur nous aide aussi beaucoup dans cette démarche, il nous a dirigé vers ces structures pour préparer l’arrivée des chiens des buissons et pour la création de notre nouvel enclos. »

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