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Marabout d’Afrique

Pour bien l’identifier…

  • Grand corps massif au plumage gris ardoise sur le dos et les ailes, blanchâtre sur le reste du corps.
  • Ailes très larges et longues.
  • Queue large.
  • Pattes longues et fines, blanches à gris clair.
  • Long cou et tête ronde tous deux dénudés.
  • Poche gutturale et membraneuse sur le cou, plus ou moins imposante.
  • Bec long et massif, grisâtre.
  • Debout, au sol, il rentre typiquement la tête entre les épaules.

Fiche d’identité

Généralités

Le marabout d’Afrique est un grand échassier appartenant à la famille des cigognes. Il est immédiatement reconnaissable à son allure massive et disgracieuse, avec sa tête chauve et son long cou déplumé. Une autre de ses particularités est cette poche membraneuse pendant sous son cou, appelée sac gulaire ou guttural. Celle-ci aurait plusieurs fonctions : stockage temporaire de nourriture, régulateur thermique ou encore amplificateur de cris.

Répartition et habitat

Le marabout d’Afrique vit dans presque toute l’Afrique subsaharienne. Il vit dans différents types d’habitats, qu’ils soient humides ou secs. Ainsi, on le rencontre aux abords des fleuves et des rivières, dans les lacs et les marécages ainsi que dans les savanes et les brousses arides.

Peu farouche, cet oiseau s’aventure également près de certains environnements anthropiques comme les villages, les décharges ou les ports de pêche, dans lesquels il trouve de quoi se nourrir.

Régime alimentaire

Le marabout d’Afrique est un oiseau carnivore à prédominance charognard. Il se nourrit principalement de charognes et de carcasses de grands animaux comme les gnous, les buffles, les zèbres, les antilopes…, délaissées par les grands prédateurs africains. D’ailleurs, l’absence de plumes au niveau de la tête et du cou est due à ce régime alimentaire particulier. En effet, à l’instar des vautours, cela permet au marabout de fouiller les carcasses sans se salir !

Pour compléter son menu, il peut aussi chasser de petits animaux comme des rongeurs, des amphibiens, des oisillons ou des œufs, des insectes ou encore des poissons qu’il capture avec son long bec en pataugeant dans l’eau. Divers déchets humains peuvent également intégrer son alimentation.

En débarrassant la nature des cadavres d’animaux, le marabout d’Afrique joue un rôle écologique essentiel au sein de son écosystème. Son comportement charognard permet en effet d’éviter que des maladies (virus, bactéries, microbes) ne se propagent et ne se répandent sur l’ensemble du territoire.

Mode de vie et reproduction

Le marabout d’Afrique est un oiseau grégaire qui passe l’année en groupe. À la saison des amours, les groupes se rassemblent en vastes colonies pouvant compter jusqu’à plusieurs milliers d’oiseaux. Sédentaire, cet échassier n’est pas très difficile quant au choix de son territoire, pourvu que la température soit assez élevée pour produire des ascendances sur lesquelles il plane en cercles pour repérer les carcasses. Cependant, seules quelques populations du nord et du sud migrent vers le centre du continent pour nicher.

Diurne, le marabout d’Afrique passe le plus clair de sa journée à rechercher sa nourriture, tâche qu’il effectue en groupe. Le soir, les oiseaux se rassemblent pour dormir groupés afin d’être à l’abri des prédateurs.

Les couples, quant à eux, sont monogames et se forment à la fin de la saison des pluies, afin que les poussins naissent à la saison sèche, période durant laquelle les carcasses de grands mammifères abondent. Avant de s’accoupler, le mâle effectue une parade nuptiale durant laquelle il secoue violemment sa tête tout en claquant du bec et en poussant des cris grâce à son sac guttural. Les deux partenaires édifient ensuite un nid de branchettes dans un arbre ou sur un surplomb de falaise. La femelle pond deux ou trois œufs que les deux partenaires couvent pendant trente jours. Les petits sont nidicoles, c’est-à-dire qu’ils restent au nid tant qu’ils ne savent pas voler. La becquée est assurée par les deux parents par régurgitation. Les juvéniles seront emplumés au bout de 3 mois environ et quitteront le nid familial un mois plus tard.

Menaces et conservation

Le marabout d’Afrique n’est pas considéré comme une espèce menacée. Bien qu’il puisse être chassé pour sa viande et des parties de son corps utilisées dans certaines médecines traditionnelles, le marabout d’Afrique est respecté par les populations locales qui reconnaissent l’utilité écologique de l’oiseau et sa fonction d’éboueur dans les décharges.

Il peut être cependant victime de l’utilisation de pesticides dans certaines régions. Malgré cela, les effectifs du marabout d’Afrique seraient en hausse et l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature) classe l’espèce en « Préoccupation mineure » (LC).

Le saviez-vous ?

Le marabout d’Afrique vole avec le cou replié à la façon des hérons, ce qui le différencie des autres espèces de la famille des cigognes. (cf. image ci-dessus)

En parc zoologique

Le marabout d’Afrique est un oiseau présent dans plus d’une vingtaine de parcs zoologiques à travers la France. Consultez la liste des zoos français qui hébergent cette espèce.

Le marabout d’Afrique fait l’objet d’un ESB (Stud-Book Européen), coordonné par le Zoo de Lagos, au Portugal.

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