© MNHN - Agnès Iatzoura
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Rhinocéros, lamantin, otaries : d’importantes arrivées au Parc Zoologique de Paris

Pour le Parc Zoologique de Paris, le début de cette nouvelle saison a été marqué par d’importantes arrivées de nouveaux pensionnaires. Ces dernières semaines, le parc a été le théâtre des arrivées impressionnantes de deux femelles rhinocéros blancs, d’une femelle lamantin et de deux otaries.

Deux femelles rhinocéros blancs s’installent au parc

Dans le cadre du Programme Européen d’Élevage (EEP) des rhinocéros blancs, le Parc Zoologique de Paris vient d’accueillir ses toutes premières femelles pour cette espèce depuis sa réouverture il y a 10 ans. La première se nomme D’Ora, elle est arrivée dans la capitale le 2 mars dernier en provenance du Costwold Wildlife Park près d’Oxford au Royaume-Uni. La seconde, Shani, a rejoint le parc dans le courant du mois de mars depuis le Zoo de La Boissière du Doré près de Nantes où elle a vu le jour. Nées respectivement en juillet et en décembre 2020, les deux jeunes femelles doivent rencontrer Angus, l’un des deux mâles présents au Parc Zoologique de Paris depuis 2014, dans un objectif de reproduction. Si Shani n’a voyagé que quelques heures entre la Loire-Atlantique et l’Île-de-France, il a fallu un peu plus de temps à D’Ora et un passage par un ferry pour rejoindre le zoo parisien. Les deux femelles sont progressivement mises en contact, elles découvrent leur nouvel environnement et vont pouvoir commencer à se promener dans leur espace extérieur avant de prochainement rencontrer leur futur partenaire. L’an dernier, l’enclos qui accueille les deux mâles rhinocéros blancs a été réaménagé dans le but d’être élargit et de préparer la création d’un groupe reproducteur chez cette espèce. Bientôt, Shani et D’Ora rencontreront également les zèbres de Grévy et les cobes de Lechwe avec qui elles vont cohabiter.

Le rhinocéros est le plus gros mammifère terrestre après l’éléphant. Victime de la dégradation de son habitat et du braconnage, il est considéré comme une espèce « Quasi menacée » (NT) par l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature) et on estime sa population sauvage à moins de 20 000 individus. Différents programmes de sauvegarde de l’espèce sont mis en œuvre avec succès et la lutte contre le trafic de cornes commence à porter ses fruits puisque le nombre d’individus braconnés est en baisse depuis 2014. Le Parc Zoologique de Paris, par le biais des fonds récoltés grâce au programme de parrainage, s’engage aussi pour la préservation des rhinocéros blancs. Un projet de conservation d’envergure est ainsi mené au sein de la réserve de Borana au Kenya en collaboration avec l’ONG « Save the Rhino International » pour un meilleur suivi des animaux et pour la mise en place d’actions concrètes pérennisant une cohabitation durable des rhinocéros avec le maintien des activités humaines pour les populations locales. En parallèle, le parc accueille deux rhinocéros blancs du Sud mâles et désormais deux femelles afin de participer à la reproduction ex situ (en dehors du milieu naturel) de cette sous-espèce.

Une femelle lamantin intègre le bassin de la serre tropicale

Autre arrivée importante pour le Parc Zoologique de Paris, celle d’une femelle lamantin des Caraïbes dans le grand bassin de la serre tropicale. Déjà visible, la jeune femelle âgée de deux ans est arrivée le 26 mars dernier. Celle-ci se nomme Unaï, elle est née le 23 janvier 2022 au ZooParc de Beauval, d’où elle a été transférée. Elle rejoint donc le groupe du Parc Zoologique de Paris et va rencontrer les trois mâles qui y résident déjà dans un but là aussi de reproduction. Ce groupe, qui sera formé de plus de mâles que de femelles, correspondra ainsi à un noyau social normal pour cette espèce où les femelles disposent généralement de plusieurs mâles. Le transport d’un lamantin demande une très longue préparation et celui d’Unaï ne fait pas exception. La jeune femelle a été placée dans une caisse adaptée, de grande taille et tapissée d’épais matelas humides et en fonction du temps de transport, l’animal est recouvert de plus ou moins d’eau avec une température maintenue autour de 25 °C, dans l’eau comme dans l’air ambiant, durant toute la durée du voyage. Unaï a ainsi fait un court trajet en camion depuis le ZooParc de Beauval avant de découvrir son nouveau bassin dans la Serre tropicale du Parc Zoologique de Paris. Durant quelques jours, elle aura accès à un espace à part des autres lamantins avant de les rencontrer et les rejoindre. Cette précaution lui permet de s’acclimater doucement et de faire progressivement connaissance avec ses nouveaux compagnons.

La sous-espèce du lamantin des Caraïbes (Trichechus manatus manatus) dont font partie l’ensemble des lamantins présents dans les parcs zoologiques européens, fait l’objet d’un EEP coordonné par le Zoo de Nuremberg en Allemagne. Dans la nature, on dénombre entre 5 000 et 7 000 individus seulement, conduisant l’espèce à être considérée comme « Vulnérable » (VU) par l’UICN. À terme, l’ambition du plan d’élevage européen serait de réintroduire des lamantins dans leur milieu naturel, dans les eaux des Caraïbes. Mais pour cela, il est important d’obtenir une population de lamantins sauvages suffisante, ce qui n’est pas sans difficultés puisque cette espèce possède un rythme de reproduction lent, avec une gestation d’un an qui n’a lieu que tous les 4 ou 5 ans et qui ne voit naître qu’un seul petit à la fois. Chaque jeune né dans le cadre de l’EEP est donc une véritable avancée vers un renforcement éventuel de la population sauvage. Le lamantin des Caraïbes n’est visible que dans une dizaine de parcs zoologiques à travers l’Europe dont seulement deux se trouvent en France : le Parc Zoologique de Paris et le ZooParc de Beauval. Ce dernier parvient à reproduire régulièrement ses lamantins et abrite par ailleurs le plus grand groupe visible en Europe.

La récente arrivée de deux nouvelles otaries

En février dernier, le Parc Zoologique de Paris a également accueilli deux femelles otaries à fourrure australe qui sont arrivées depuis le Zoo d’Emmen aux Pays-Bas. Elles se nomment Klara et Molly et elle rejoignent deux autres pensionnaires de leur espèce qui vivent déjà dans la capitale depuis 2019. La colonie d’otaries du Parc Zoologique de Paris, représentée par deux espèces, est désormais composée de dix individus, six otaries à crinière et quatre otaries à fourrure australe, formant le plus grand groupe d’otaries en mixité dans les zoos européens. Tout le groupe est mis en contact progressivement mais les deux nouvelles femelles restent impressionnées par les mâles otaries à crinière, pouvant faire presque 10 fois leur poids.

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