© Philippe Rivier

Wallaby de Bennett

Pour bien l’identifier…

  • Petit kangourou.
  • Pelage gris-brun avec une face ventrale plus claire ; nuances de roux-brun au niveau du cou.
  • Pattes antérieures petites et fines.
  • Pattes postérieures longues et robustes.
  • Queue longue et puissante.
  • Grandes oreilles pouvant pivoter de 180° et s’orienter différemment, pour « écouter » son environnement.

Fiche d’identité

Généralités

Le wallaby de Bennett est un marsupial d’assez grande taille, mais plus petit que les kangourous. La différence est uniquement une question de taille et de poids : les espèces de moins de 24 kilos et dont les pattes postérieures mesurent moins de 25 centimètres sont appelées des wallabies. Son cou revêt des nuances roux-brun, ce qui lui a valu son autre nom de wallaby à cou rouge.

Ce marsupial est un excellent sauteur, pouvant effectuer des bonds d’1,50 mètre de haut et de 7 mètres de long ! S’il se déplace couramment à 15 km/h, il peut toutefois atteindre les 65 km/h en vitesse de pointe ! Il réalise ces exploits grâce à ses longues et robustes pattes postérieures ainsi qu’à sa longue et puissante queue faisant office de gouvernail.

Répartition et habitat

Le wallaby de Bennett est originaire du sud-est de l’Australie, de la Tasmanie et de quelques îles situées entre ces deux pays. Il a également été introduit en Nouvelle-Zélande. Deux sous-espèces sont alors reconnues : celle vivant uniquement en Tasmanie et celle présente en Australie continentale. Ce marsupial évolue dans les forêts d’eucalyptus humides ou sèches, les savanes et les prairies ainsi que les landes côtières. Il s’aventure aussi jusque dans les cultures où il cause quelques dégâts.

Il faut savoir que l’on trouve aujourd’hui des wallabies de Bennett à l’état sauvage en France ! En effet, environ 150 de ces marsupiaux se rencontrent dans la forêt de Rambouillet, dans les Yvelines. L’explication ? Des wallabies ont réussi à s’échapper d’un parc animalier dans les années 1970. De la nourriture à profusion et un climat peu différent de leur pays d’origine leur a permis de se reproduire et de faire souche. À ce stade, ils ne posent aucun problème sanitaire et ne sont donc pas classés comme nuisibles.

Régime alimentaire

Le wallaby de Bennett est un marsupial herbivore qui se nourrit principalement d’herbe qu’il broute, d’écorces, de racines, de feuilles, de bourgeons et de fruits. Il est surtout actif au crépuscule et durant la nuit. Il boit rarement, son alimentation étant riche en eau. Le wallaby use rapidement ses dents sur les végétaux fibreux qu’il mange, c’est pourquoi ses molaires sont remplacées plusieurs fois au cours de sa vie, tout comme chez l’éléphant. Autre particularité, son système digestif se rapproche de celui d’un ruminant. En effet, son estomac est formé de plusieurs poches lui permettant de récupérer efficacement tous les nutriments présents dans les végétaux.

Mode de vie et reproduction

Le wallaby de Bennett est essentiellement solitaire, bien qu’il tolère la présence de ses congénères lorsque les ressources alimentaires sont abondantes. En effet, des groupes de 10 à 30 individus sont parfois observés et peuvent contenir à la fois des femelles, des mâles dominants et des mâles célibataires. La saison des amours de ce marsupial varie en fonction de la sous-espèce. Les wallabies présents en Tasmanie se reproduisent uniquement entre janvier et juillet, alors que ceux du continent peuvent s’accoupler tout au long de l’année. Les mâles sont polygames et cherchent à s’accoupler avec la plupart des femelles situées sur un territoire donné. Au sein des groupes, seuls les mâles dominants sont autorisés à se reproduire et s’affrontent lors de violents combats de boxe, en prenant appui sur leur queue et en projetant de puissants coups de pattes sur leur adversaire, tout comme chez les kangourous.

Après une gestation d’une trentaine de jours, la femelle met au monde en général un unique petit. Celui-ci naît à l’état embryonnaire et pèse à peine un gramme pour 2 centimètres. Il rampe le long du ventre de sa mère pour rejoindre la poche ventrale, appelée le marsupium. À l’intérieur de celle-ci, il s’accroche à l’une des mamelles et tète en continu durant 4 à 5 mois afin d’achever son développement. Le jeune quitte la poche vers l’âge d’un an. Cependant, si les conditions extérieures sont mauvaises (sécheresse, manque de nourriture…), la femelle peut mettre en pause la gestation pendant quelques mois, avant de la reprendre une fois les conditions étant optimales quant à la naissance d’un petit. Ce phénomène est appelé la diapause embryonnaire.

Autre fait étonnant à savoir : une femelle wallaby peut produire 2 types de lait différents ! En effet, si elle n’a en général qu’un seul petit à la fois, une femelle peut s’accoupler alors qu’elle a encore un petit dans la poche. Ainsi, le second petit peut naître quelques jours seulement après que le premier ait quitté le marsupium. La mère produit alors un lait spécial pour le nouveau-né et un autre dédié uniquement à l’aîné !

Menaces et conservation

Le wallaby de Bennett est chassé pour différentes raisons. Soit pour sa peau et sa viande, soit parce qu’il est accusé de concurrence alimentaire vis-à-vis du bétail ou alors pour limiter les dégâts dans les cultures. Cependant, ce marsupial est résistant et se reproduit plutôt bien. La population mondiale est stable et l’espèce est classée en « Préoccupation mineure » (LC) par l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature).

Le saviez-vous ?

Le wallaby de Bennett doit son nom au zoologiste et médecin anglais Edward Bennett, qui a vécu au XIXème siècle.

En parc zoologique

Le wallaby de Bennett est de loin le marsupial le plus représenté dans les zoos de France. Découvrez la liste des parcs zoologiques français qui hébergent cette espèce.

Il est souvent possible d’observer des individus albinos (yeux rouges et pelage blanc). Ces wallabies ne sont ni une espèce, ni une sous-espèce à part entière, mais sont issus d’une mutation génétique, l’albinisme, qui provoque une absence de mélanine.

Le wallaby de Bennett ne fait l’objet ni d’un EEP (Programme Européen pour les Espèces menacées), ni d’un ESB (Stud-Book Européen).

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