Même si les visiteurs sont absents en hiver, le PAL bouillonne de vie notamment du côté des départs et des arrivées d’animaux.
Les soigneurs quotidiennement au chevet des animaux
Le PAL est fermé depuis la fin du mois d’octobre pour sa traditionnelle trêve hivernale et ne rouvrira ses portes que le 16 avril 2022. Pourtant, les 1000 animaux du parc continuent d’exister et ont besoin de soins quotidiennement. Durant l’hiver, les équipes du parc s’activent et profitent de l’absence de visiteurs pour réaliser quelques petits travaux d’aménagements ou pour travailler plus calmement avec les animaux. Avec la baisse des températures, les soigneurs procèdent à des sortes de « transhumances » entre les bâtiments intérieurs et l’extérieur. C’est le cas par exemple pour les girafes de Rothschild, fraîchement déménagées l’an passé pour rejoindre la nouvelle plaine africaine. « Pas question des les confiner, précise Nicolas Geli, responsable zoologique au PAL. Dès que les rayons du soleil pointent, qu’il n’y a pas trop de vent et d’humidité, hop ! Retour des demoiselles sur la plaine. » Le nouveau bâtiment des girafes est chauffé, entre 12 et 15 degrés, pour leur permettre de ne pas subir les mauvaises conditions météorologiques de la saison.
Il en est de même pour la plupart des herbivores africains comme les gnous, les zèbres, les antilopes et les rhinocéros blancs qui prennent leurs quartiers d’hiver dans leurs installations parfaitement adaptées et qui sortent en fonction de la météo. Les éléphants d’Asie disposent eux aussi d’un bâtiment chauffé, les hippopotames d’une piscine intérieure, et les oiseaux tropicaux profitent de volières intérieures en attendant le retour des beaux jours. Mais pour certaines espèces, le froid ne pose aucun problème, bien au contraire. C’est le cas par exemple pour les panthères des neiges, les pandas roux, les lynx, les otaries ou encore les loups. Toutes ces espèces possèdent un métabolisme adapté aux rigueurs hivernales et peuvent rester en extérieur quasiment toute l’année. L’hiver est également une période idéale pour procéder à certains soins ou pour approfondir les trainings médicaux. Du côté des éléphants, les soigneurs animaliers travaillent avec le petit Jack, né en juin 2021, et l’entraînent à ouvrir sa bouche pour vérifier sa dentition ou à lever ses pattes pour lui limer les ongles.
L’Académie Le PAL, même en hiver
Lancée en 2019, l’Académie Le PAL propose aux enfants de 8 à 14 ans, sur leur temps libre, et aux adultes les jeudis et vendredis, une activité de 2h en lien avec l’environnement. Elle s’inscrit totalement dans la mission d’éducation et de sensibilisation du PAL. « L’hiver est propice pour les académiciens pour profiter du parc calme, sans visiteurs, et avec des animaux d’autant plus curieux de nous voir les observer, précise Agathe, animatrice professionnelle. On se régale donc dans cet environnement très différent. » En hiver, le programme d’activités poursuit son cours et les académiciens travaillent à l’élaboration de mangeoires et de nichoirs pour les oiseaux mais aussi de cabanes pour abriter les hérissons pendant leur hivernation. D’autres s’affairent à la création de nouveaux enrichissements pour stimuler les comportements naturels des animaux et varier leur quotidien.
De nombreux échanges avec d’autres parcs zoologiques
L’hiver est également une période de va-et-vient pour les animaux, les transferts entre parcs zoologiques étant recommandés pendant l’hiver et le printemps. Les mises en contact entre congénères sont également plus faciles à organiser lorsque le parc est fermé au public. Au cours des prochains jours et des prochaines semaines, deux antilopes cervicapres doivent arriver du Touroparc Zoo, deux wallabies de Bennett en provenance du Parc Zoo du Reynou, trois saïmiris depuis le Zoo de Prague en République-Tchèque ou encore trois flamants roses depuis Parrot World en région parisienne. Un mâle panda roux, dont le transfert était prévu en fin d’année dernière, doit également arriver très prochainement depuis les Pays-Bas. Du côté des départs aussi il y a du mouvement puisqu’une petite loutre naine d’Asie doit quitter le PAL au début du mois de mars direction le Zoo d’Amiens où un jeune mâle l’attend dans le but de former un couple. Cinq jeunes suricates et un muntjac de Reeves partiront eux vers des parcs zoologiques espagnols pendant qu’un chien des buissons s’envolera lui vers le Brésil.
Tous ces transferts ne se font pas sans raison ; ils favorisent le brassage génétique des espèces et entrent bien souvent dans le cadre d’un Programme d’Élevage Européen (EEP). En Europe, près de 250 espèces font l’objet d’EEP, tous encadrés par l’EAZA (Association Européenne des Zoos et Aquariums). Chacun de ses EEP correspond donc à une espèce, généralement choisie pour son statut de conservation dans la nature et pour la nécessité de préserver une population captive suffisamment riche génétiquement en vue d’éventuelles réintroductions ou d’autres mesures de conservation ex-situ. Afin que tout se déroule pour le mieux entre les parcs zoologiques qui participent à un même programme, un coordinateur est désigné pour chaque espèce. « Le coordinateur nous indique précisément quel individu nous devons déplacer ou accueillir, précise Nicolas Geli. Il n’y aucune notion d’argent entre zoos, on se rend service, par exemple en cas de surnombre, de conflits entre espèces ou de consanguinité. Le coordinateur est garant de la génétique des animaux pour que ces échanges se réalisent de façon durable. » Le PAL participe à de nombreux EEP, 26 au total, mais également à 13 ESB (European Studbook).