Depuis cet hiver, le Zoo d’Upie accueille une nouvelle espèce de cigogne : la cigogne orientale. Le parc animalier drômois a accueilli un mâle et une femelle qui sont les seuls de leur espèce visibles en France.
Une cousine de la cigogne blanche menacée d’extinction
La cigogne orientale (Ciconia boyciana), également appelée cigogne à bec noir, est originaire du continent asiatique, plus précisément de certaines régions du Japon et du sud-est de la Chine, pouvant migrer un peu plus au sud vers Hong Kong et Taïwan. « La répartition de cette espèce est assez large mais les individus sont assez clairsemés, explique Alexandre Liauzu, directeur du Zoo d’Upie. Elle est plus impressionnante en taille que la cigogne blanche. Nos deux individus sont déjà à taille adulte et le mâle est impressionnant en taille. » La population sauvage de cette espèce est estimée entre 1000 et 2500 individus seulement par l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN). En raison de la chasse excessive et de la perte de son habitat naturel, l’institution internationale classe la cigogne orientale comme « En danger d’extinction » (EN) sur la liste rouge des espèces menacées. Au sein des parcs zoologiques, elle fait l’objet d’un programme de reproduction à l’échelle européenne (EEP), coordonné par le Parque Zoológico de Lagos au Portugal. Ce programme compte à peine vingt individus à travers moins de dix institutions en Europe. Les deux individus qui ont rejoint le Zoo d’Upie cette année sont actuellement les seuls visibles dans un parc zoologique en France.

Un mâle et une femelle d’ores et déjà visibles
Arrivés au cours de l’hiver, les deux cigognes orientales du Zoo d’Upie sont venues en provenance du Zoo de Planckendael en Belgique. « C’est une espèce qui n’est vraiment pas courante, ajoute le directeur du parc. Nous avons vu qu’il y avait un couple disponible donc nous avons pris contact avec l’EEP. Ce sont en plus des personnes que nous connaissons, puisque nous échangeons déjà chaque année au sujet d’autres espèces. » Le mâle et la femelle, qui n’ont pas encore atteint la maturité sexuelle, n’auront de toute façon pas pour mission de se reproduire, car ils sont frère et sœur. « Nous attendons qu’il y ait d’autres individus disponibles. L’objectif est d’échanger l’un des deux plus tard pour créer un couple non consanguin pour cette espèce. » Pour offrir les meilleures conditions de vie à ses nouveaux pensionnaires, l’équipe animalière du Zoo d’Upie a quelque peu aménagé l’une des volières déjà en place au sein du parc. « Nous avons d’abord commencé à travailler sur le cahier des charges de l’EEP, car il demande une volière d’un certain volume avec une certaine surface au sol, poursuit Alexandre Liauzu. Cette volière, nous l’avions déjà, et nous l’avons légèrement aménagée en y creusant un petit bassin et en y ajoutant quelques perchoirs supplémentaires. »


Dans cette volière vivaient jusqu’alors des cigognes blanches, cousines européennes des cigognes orientales. « C’est plus intéressant de présenter la cigogne orientale dans ces conditions, car elle est menacée et sous EEP. La cigogne blanche est un peu moins délicate que la cigogne orientale, qui est quand même plus timide. » Placées quelques semaines en observation dans les coulisses du Zoo d’Upie, les deux nouveaux pensionnaires du parc sont désormais visibles du public. « Les cigognes orientales sont donc visibles dans l’une des grandes volières de ce que nous appelons la héronnière, conclut le directeur. Elles cohabitent actuellement avec les ibis australiens et les spatules d’Afrique. Ce n’est pas une volière à thématique géographique, mais ce sont des espèces qui occupent le même biotope. Il faut beaucoup d’eau pour cette cigogne, en tout cas plus que pour la cigogne blanche, et tout se passe plutôt bien pour l’instant. »