© Corinne Puch

Gypaète barbu

Pour bien l’identifier…

  • Grand rapace au corps long et massif.
  • Plumage brun foncé avec de petits traits blancs sur le dessous ; beige-roux à crème sur le dessous, avec quelques reflets blancs.
  • Grandes ailes étroites aux plumes à bout pointu.
  • Queue cunéiforme.
  • Serres puissantes entièrement recouvertes de plumes.
  • Tête et cou non dénudés.
  • Bec puissant et crochu, avec une mèche de plumes pendant au-dessous.
  • Yeux cerclés de rouge.

Fiche d’identité

Généralités

Le gypaète barbu est un grand rapace charognard qui doit son nom aux mèches de plumes pendant sous son bec crochu. Il se distingue des autres charognards par sa tête et son cou garnis de plumes. Il fait partie des plus grands rapaces européens.

Répartition et habitat

Le gypaète barbu possède une vaste aire de répartition, s’étendant à travers l’Europe, l’Afrique et l’Asie. En Europe, les populations sont assez faibles, il est présent dans de nombreux massifs montagneux en Afrique, mais c’est en Asie que l’espèce est la plus présente. L’oiseau y a été observé dans de nombreuses montagnes, notamment dans l’Himalaya où il peut voler jusqu’à 8 000 m d’altitude. En France, on peut le rencontrer dans les Pyrénées, les Alpes et la Corse.

En fonction de la région du monde où il vit, on distingue 2 sous-espèces de gypaète barbu :

  • Gypaetus barbatus barbatus, présent en Afrique du Nord, en Europe du Sud, au Moyen-Orient et en Asie ;

  • Gypaetus barbatus meridionalis, présent à l’est et au sud de l’Afrique. Cette sous-espèce est plus petite.

Ce grand rapace vit dans les montagnes et les hauts plateaux, à proximité de prairies et d’escarpements rocheux.

Régime alimentaire

Le gypaète barbu est un charognard (ou nécrophage), c’est-à-dire qu’il se nourrit exclusivement d’animaux morts. Fait unique chez les vertébrés, il consomme principalement des os !

Contrairement aux autres vautours, le gypaète ne se bat pas pour sa nourriture, il laisse aux autres espèces les parties molles de l’animal avant de venir débarrasser les restes (os, tendons, ligaments). Il est capable d’avaler des os d’une vingtaine de centimètres et de 3 centimètres de diamètre ! Il emporte les plus gros morceaux dans les airs et les laisse tomber sur la roche depuis une hauteur de 50 à 100 mètres, afin qu’ils se brisent sur le sol. Une pratique qui lui a valu son surnom de « casseur d’os ».

Ce régime alimentaire particulier permet de différencier facilement le gypaète barbu des autres vautours. En effet, les autres espèces, tel que le vautour fauve, ont le cou et la tête dégarnis de plumes, ce qui évite qu’ils se salissent en fouillant les carcasses. Comme le gypaète passe après les autres pour ne consommer quasiment que les os, il ne risque pas de se salir, raison pour laquelle sa tête et son cou sont recouverts de plumes !

Mode de vie et reproduction

Le gypaète barbu est un oiseau vivant en couple monogame, c’est-à-dire uni pour la vie. En automne, le couple construit et aménage son nid dans une zone inaccessible des prédateurs, à l’aide de branches et de restes d’animaux (laine, peau…). Les nids mesurent en moyenne 1 mètre de diamètre et plusieurs en sont utilisés par le couple par intervalle de 4 ou 5 ans, pour permettre la disparition des parasites qui s’y seraient accumulés.

La femelle pond seulement 1 ou 2 œufs durant l’hiver, qu’elle couve en alternance avec le mâle pendant 50 à 60 jours. Problème, chaque couple ne peut élever qu’un seul oisillon par an. Par conséquent, s’il y a deux petits, le plus faible est abandonné au profit du plus vigoureux. La femelle s’occupe attentivement du jeune en restant au nid durant plusieurs jours, le mâle se chargeant d’apporter de quoi nourrir sa famille.

Le jeune gypaète prend son premier envol à 4 mois mais reste cependant aux côtés de ses parents pendant 1 à 2 ans avant d’être définitivement indépendant. Il atteindra sa maturité sexuelle vers l’âge de 6 à 7 ans.

Menaces et conservation

À l’échelle mondiale, le gypaète barbu est classé « Quasi menacé » (NT) par l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature). Mais au niveau européen, il est considéré comme « Vulnérable » (VU), les populations étant les plus faibles sur ce continent. Si on peut à nouveau le rencontrer en France aujourd’hui, il avait pourtant disparu de notre territoire en 1913, après avoir été intensément chassé à cause de l’image néfaste à laquelle sont associés les vautours… Le travail conjugué des parcs zoologiques et des associations de protection de la nature a permis de réintroduire l’espèce en France. 

Le gypaète barbu est menacé par le braconnage, les fermiers l’éliminent en empoisonnant les carcasses dont il se nourrit. Il est aussi victime de collisions avec des câbles électriques et des remontées mécaniques. Mais une autre menace, plus indirecte, pèse sur le rapace : la réduction du nombre de grands prédateurs, tels que le loup gris et l’ours brun. En effet, ce sont ces derniers qui laissent derrière eux les carcasses d’animaux, et leur réduction entraîne par conséquent celle des charognes dont se nourrit le gypaète barbu.

Le saviez-vous ?

Le gypaète barbu est l’une des 4 espèces de vautours que l’on peut observer en France. Les trois autres sont le vautour fauve, le vautour moine et le vautour percnoptère. Parmi elles, le gypaète barbu est la plus grande !

En parc zoologique

Le gypaète barbu est présent dans une petite poignée seulement de zoos français. Découvrez la liste des parcs zoologiques qui hébergent des gypaètes barbus.

Le gypaète barbu fait l’objet d’un EEP (Programme Européen pour les Espèces menacées), coordonné par l’Institut de Parasitologie et de Zoologie Générale, en Allemagne.

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