Depuis le début de l’année, la famille des ours à lunettes du CERZA bénéficie d’un nouvel espace surplombé d’une nouvelle passerelle d’observation pour les visiteurs. Cette nouvelle passerelle offre également un nouveau point de vue sur la plaine des bantengs et des cervidés asiatiques.
L’année 2023 du CERZA a été marquée par de nombreuses naissances chez des espèces menacées et sur lesquelles il y a de forts enjeux de conservation. Les ours à lunettes, les ours bruns ainsi que les géladas ont déménagé dans de nouveaux espaces au cours des derniers mois dans l’optique générale d’améliorer leurs conditions de vie et de leur proposer toujours plus d’enrichissements. Des nouveaux enclos, une nouvelle espèce, une nouvelle passerelle et des naissances marquantes : retour sur l’année 2023 du CERZA.
Le nouveau lieu de vie de la famille d’ours à lunettes
Espace bien connu des habitués du CERZA depuis de nombreuses années, le vaste enclos des ours à lunettes n’abritent plus ses pensionnaires emblématiques. Depuis quelques mois, les cinq ursidés ont déménagé dans un nouvel espace, non loin de l’ancien, où ils profitent de nombreux enrichissements. « L’espace fait à peu près 7 000 m² sur les deux parties », annonce Frédéric Houssaye, Responsable de la Conservation au CERZA. Ce nouvel environnement est divisé en deux parties collées l’une à l’autre. La première partie, plus petite, est un enclos de maternité où vivent pour l’instant Tierra, une femelle de 11 ans et ses deux petits nés en tout début d’année. L’enclos principal, beaucoup plus vaste, héberge Tacha, une femelle de 28 ans et Boog, une autre femelle de 7 ans. Aujourd’hui, les cinq ours à lunettes sont réunis dans le grand enclos qu’ils partagent avec un groupe de chiens des buissons arrivés au printemps dernier. « Avec cet enclos de maternité, l’idée est d’avoir un endroit où les jeunes peuvent faire leurs premiers pas accompagnés de leur mère. » Le nouvel enclos des ours à lunettes est un peu plus spacieux que le précédent mais il leur offre surtout un élément important auquel ils n’avaient plus accès depuis plusieurs années : une végétation importante. « Nous souhaitons laisser l’espace le plus naturel possible. Nous avons quand même du élaguer un petit peu, mais pour leur bien-être il faut un maximum d’arbres. Et puis les ours à lunettes adorent mâchouiller tout ce qu’ils trouvent, autant leur laisser de quoi faire. »
Une nouvelle passerelle de 200 mètres
Le nouvel enclos des ours à lunettes est également bordé par une nouvelle passerelle qui offre aux visiteurs un point de vision unique sur les ursidés, mais pas seulement. « Nous voulions donner une nouvelle structure à nos ours, et pour les visiteurs, c’est génial de les voir ici ! » D’une longueur de 200 mètres, ce nouvel outil traverse une partie du parc qui n’était pas accessible aux visiteurs auparavant et qui évite aussi à ces derniers d’emprunter un chemin pentu et difficile d’accès pour tous les publics. « Nous sommes dans cette optique, ces dernières années, de faciliter l’accès aux visiteurs, développe Frédéric Houssaye. Il y a la première passerelle que nous avons créé il y a déjà quelques temps au dessus des macaques ouandérous, puis l’autre passerelle du village balinais entre les babiroussas et les macaques noirs à crête, et celle qui traverse la forêt sur notre circuit rouge. L’idée, pour les personnes qui sont en fauteuil roulant, qui est une clientèle importante, ou les personnes qui ont des poussettes, qui est une clientèle encore plus importante parce qu’on vient généralement au zoo en famille, et bien c’est que ce soit beaucoup plus facile pour eux de visiter le parc. » L’espace des ours à lunettes présente un relief assez prononcé, il offre de nombreuses cachettes et permet aux animaux d’évoluer au sol comme dans les arbres ou sur des troncs placés à l’horizontal. « J’adore la vue que l’on a depuis la nouvelle passerelle, cela donne une superbe visibilité. L’enclos est assez pentu, et en mettant des structures en bois à hauteur des yeux des visiteurs, cela permet aux ours d’être en hauteur et de ne pas toujours être vus avec des visiteurs qui se trouvent au dessus, comme c’était le cas dans l’enclos précèdent. »
Remettre en avant la plaine des bantengs et des cervidés asiatiques
Avec la création de la nouvelle passerelle, les équipes du parc se réjouissent également de pouvoir faire (re)découvrir des espèces extraordinaires situées de l’autre côté du nouvel enclos des ours à lunettes. Là, un vaste enclos herbeux de près d’un hectare abrite quelques espèces d’herbivores asiatiques qu’il est assez rare de rencontrer en parc zoologique. Ces dernières avaient été déplacées dans des espaces non visibles du public le temps pour l’équipe technique de réaliser les travaux de la nouvelle passerelle. Parmi ces espèces il y a le banteng, l’un des plus gros bovidés du monde. « Le banteng c’est une espèce superbe qui parait toute anodine mais c’est une espèce qui est menacée, indique Frédéric Houssaye. Il y a peu de parcs qui en présentent du fait du peu d’intérêts des visiteurs. » Cette année, le CERZA a obtenu trois naissances dans son groupe de bantengs, de belles nouvelles pour l’espèce qui se trouve actuellement classée « En danger d’extinction » (EN) par l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature) mais aussi pour le Programme d’Élevage Européen (EEP) qui regroupe seulement une petite vingtaine de parcs dont quatre se trouvent en France. « C’est une espèce qui se reproduit très bien en parc zoologique et qui cohabite très bien avec des cervidés. » Au CERZA, le groupe de bantengs vit justement aux côtés de deux espèces de cervidés asiatiques que sont le cerf cochon et le daim de Mésopotamie. « Chez les cerfs cochons, nous avons un mâle, deux femelles et un jeune né cette année. Là aussi c’est une espèce qui est en danger dans la nature, il y a un programme d’élevage et il faut qu’on reproduise parce qu’il y a un gros besoin. Aujourd’hui, il y a des toutes petites populations en parc zoologique, seulement les cerfs cochons ne vivent pas en population de deux ou trois individus, ils vivent en groupe plus importants. Nous devons essayer de grossir un peu ces groupes pour avoir davantage de naissances. »
Le daim de Mésopotamie est un cervidé extrêmement rare en parc zoologique. L’espèce n’est visible qu’au CERZA en France et dans quelques autres zoos européens. « Il y a de la réintroduction qui se fait en ce moment, des animaux qui sont nés dans des parcs zoologiques israéliens qui repartent dans la nature, se réjouit Frédéric Houssaye. Et franchement c’est super chouette. Ce sont des zoos qui ont énormément d’individus, alors qu’en Europe nous n’avons que de toutes petites populations de quatre ou cinq individus. » Pour favoriser la reproduction de l’espèce, il est recommandé d’avoir des groupes assez fournis comprenant au moins deux mâles reproducteurs. « Il est préférable d’avoir plusieurs mâles de façon à stimuler la reproduction. » Dans les prochaines semaines, le zoo normand accueillera un nouveau mâle pour compléter son groupe de femelles et relancer la reproduction de cette espèce considérée elle aussi comme « En danger d’extinction » (EN) par l’UICN. « Nous devrions faire venir un mâle de l’Opel-Zoo de Kronberg en Allemagne, là où se trouve le coordinateur. »