© Philippe Rivier

Guépard

Pour bien l’identifier…

  • Pelage généralement de teinte fauve, ponctué de taches noires.
  • Corps fin et allongé le faisant paraître presque maigre.
  • Griffes non complètement rétractiles.
  • Longue queue.
  • Petite tête dotée de courtes oreilles arrondies.
  • Deux « larmes » noires typiques partant du coin des yeux jusqu’aux lèvres.
  • Il ne rugit pas, mais siffle quand il a peur et ronronne quand il est détendu.

Fiche d’identité

Généralités

Le guépard est l’animal terrestre le plus rapide au monde. Il possède de multiples adaptations le rendant véritablement taillé pour la course :

  • Un corps élancé ;

  • Une taille très fine ;

  • Une colonne vertébrale très flexible lui permettant d’augmenter la longueur de ses foulées ;
  • De longues pattes munies de griffes semi-rétractiles, lui assurant ainsi une meilleure prise au sol ;

  • Une longue queue faisant office de balancier et lui permettant d’avoir un meilleur équilibre, notamment lorsque l’animal prend un virage en pleine course ;

  • Une petite tête munie de courtes oreilles ;

  • Des narines larges favorisant une entrée d’air plus importante, ce qui est un atout pour récupérer d’une course ;

  • Des dents aux racines courtes laissant ainsi plus de place aux voies respiratoires ;

  • Une cage thoracique profonde ;

  • Un cœur puissant, des poumons très développés et des artères solides.

Grâce à toutes ces caractéristiques physiques et morphologiques, le guépard peut atteindre une vitesse de 110 km/h, mais sur de courtes distances seulement, allant de 300 à 400 mètres.

Répartition et habitat

Le guépard se rencontre dans les savanes, les steppes et les déserts d’Afrique, où il est réparti en 4 sous-espèces :

  • Le guépard d’Afrique australe (Acinonyx jubatus jubatus), que l’on retrouve en Afrique du Sud, en Namibie, au Botswana, au Zimbabwe et au Malawi ;

  • Le guépard d’Afrique de l’Est (Acinonyx jubatus raineyi), qui vit au Kenya, en Ouganda et en Somalie ;

  • Le guépard d’Afrique du Nord-Est (Acinonyx jubatus soemmeringii), que l’on trouve en Éthiopie, au Tchad, au Soudan, au Cameroun et au sud du Niger ;

  • Le guépard d’Afrique du Nord-Ouest (Acinonyx jubatus hecki), qui se rencontre dans le Sahara occidental.

Une cinquième sous-espèce, plus rare, habite le désert iranien : Acinonyx jubatus venaticus.

Régime alimentaire

Du fait de son plus petit gabarit, en comparaison des autres grands félins africains tels que le lion et le léopard, le guépard ne peut que chasser des proies de taille moyenne comme les impalas, les gazelles, les phacochères ainsi que des lièvres et divers oiseaux. Il peut également s’attaquer à de jeunes gnous voire des adultes s’il est accompagné d’autres guépards.

Contrairement à bon nombre de félins qui chassent entièrement à l’affût, le guépard utilise surtout sa vitesse pour traquer ses proies. En effet, il attend qu’un animal soit un peu éloigné de son troupeau, puis s’en approche discrètement. Une fois à la distance idéale de sa proie, soit environ 50 mètres, il démarre un sprint et atteint sa vitesse maximale au bout de quelques secondes seulement. Il déséquilibre sa proie en la faisant trébucher puis lui assène une morsure au cou pour la tuer. Ainsi, le guépard présente un taux de réussite à la chasse de 50 %.

À la différence du lion, de la panthère ou de la hyène, qui sont des chasseurs nocturnes, le guépard chasse de préférence la journée, pour limiter au maximum la compétition alimentaire avec ces espèces.

Mode de vie et reproduction

Comme la majorité des félins, le guépard est un animal généralement solitaire. Les femelles vivent seules avec leurs petits tandis qu’on observe parfois des petits groupes de mâles, souvent issus de la même portée. La hiérarchie est très présente au sein de ces fratries puisque seul le mâle dominant décide des proies à chasser et a le droit de se reproduire.

Le guépard n’a pas réellement de saison de reproduction définie, il peut se reproduire tout au long de l’année. Après une gestation d’environ 3 mois, la femelle met au monde une portée de 2 à 5 petits aveugles. Ces derniers sont très vulnérables aux attaques de prédateurs (lions, hyènes, panthères) et jusqu’à 70 % d’entre eux n’atteindront pas l’âge adulte. Pendant les premiers mois de leur vie, les jeunes guépards arborent une sorte de crinière qui part du cou et suit la colonne vertébrale sur tout son long. Cela leur permettrait de se camoufler parmi les hautes herbes de la savane. 

Les petits sont sevrés entre 3 et 6 mois mais restent auprès de leur mère durant 1 à 2 ans. Cette dernière les déplace régulièrement de cachette afin de maximiser leur chance de survie. Les jeunes guépards sont matures sexuellement aux alentours de 15 mois.

Menaces et conservation

Les grands prédateurs africains représentent une menace pour le guépard. En effet, si ce dernier est taillé pour la course, il l’est beaucoup moins pour le combat ! Ses mâchoires peu puissantes et ses dents courtes ne lui permettent pas de se défendre contre les lions, les hyènes ou les léopards lorsque ces derniers attaquent ses petits ou tentent de lui voler sa proie. De plus, après une course, le guépard est très vulnérable car il a besoin de récupérer. Son rythme cardiaque, son rythme respiratoire et sa température ont fortement augmenté et il ne peut pas se nourrir ou combattre immédiatement. 

Le braconnage est l’une des principales menaces qui pèsent sur le guépard. Il est chassé pour sa fourrure ou ses dents, pour protéger le bétail ou encore pour capturer les petits et les revendre en tant qu’animaux de compagnie. 

Ce félin voit aussi son habitat se réduire et se fragmenter de plus en plus, à cause de l’expansion de l’agriculture et des populations humaines, ce qui entraîne une réduction du nombre de proies à chasser.

Mais le véritable problème chez le guépard, c’est la pauvreté du patrimoine génétique de l’espèce, du à un fort taux de consanguinité, les populations étant très isolées les une des autres. Cela a notamment des conséquences sur la mortalité des jeunes, qui est encore plus élevée, sur la qualité du sperme ainsi que sur l’exposition aux maladies infectieuses, qui est supérieure à la normale. Ces facteurs aggravants rendent les populations de guépards extrêmement fragiles.

Actuellement, on dénombre moins de 7 000 guépards sauvages en Afrique, l’espèce étant classée « Vulnérable » (VU) sur la liste rouge de l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature). La sous-espèce iranienne est quant à elle au bord de l’extinction puisqu’il ne resterait qu’une cinquantaine d’individus dans le désert en Iran. Le guépard iranien est par conséquent classé « En danger critique d’extinction » (CR) par l’UICN.

Le saviez-vous ?

Les deux traînées noires qui partent des yeux jusqu’aux lèvres, appelées larmiers, permettraient au guépard d’améliorer sa vision en plein jour en minimisant les reflets de la lumière du soleil !

En parc zoologique

Le guépard est l’un des félins les plus représentés dans les zoos en France. C’est la sous-espèce d’Afrique australe que l’on rencontre le plus souvent, même si quelques parcs accueillent la sous-espèce d’Afrique du Nord-Est

Le guépard d’Afrique australe (A. j. jubatus) fait l’objet d’un EEP (Programme Européen pour les Espèces menacées), coordonné par le Safaripark Beekse Bergen, aux Pays-Bas.

Le guépard d’Afrique du Nord-Est (A. j. soemmeringii) fait également l’objet d’un EEP, coordonné par le Fota Wildlife Park, en Irlande.

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