Une fois par mois, nous vous emmenons à la découverte des petites informations qui ont fait l’actualité des zoos en France durant les trente derniers jours. Découvrons dès maintenant les actualités en bref du mois de mars 2024.
Naissances
Le Zoo de Beauval et le ZooParc de Trégomeur annoncent des naissances de langurs de Java
Ce sont deux excellentes nouvelles annoncées ces dernières semaines par deux parcs zoologiques français. Au ZooParc de Beauval, un jeune langur de Java est né le 15 janvier dernier dans un groupe qui se reproduit plutôt bien et qui enregistre chaque année de nouvelles naissances. Et comme une bonne nouvelle n’arrive jamais seule, il y a eu une autre naissance pour cette espèce mais cette fois-ci au ZooParc de Trégomeur. Le langur de Java, présent dans seulement quatre parcs zoologiques en France, est aujourd’hui considéré comme « Vulnérable » (VU) par l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature) et les naissances restent assez peu communes. L’espèce fait d’ailleurs l’objet d’un Programme Européen pour les Espèces menacées (EEP) coordonné par Apenheul aux Pays-Bas. Autre très bonne nouvelle pour le ZooParc de Trégomeur, la venue au monde d’un petit gibbon à favoris blancs du Nord. Cet autre primate asiatique est encore plus menacé et se trouve classé comme « En danger critique d’extinction » (CR) par l’UICN, dernier niveau de menace avant une extinction dans la nature.
Deux tamarins labiés voient le jour au Zoo d’Amiens
Le 16 janvier dernier, deux petits tamarins labiés sont nés au Zoo d’Amiens. Le parc a annoncé la nouvelle dans le courant du mois de février sur ses réseaux sociaux. Présent depuis 2021 au Zoo d’Amiens, le jeune couple de tamarins labiés du parc a déjà donné naissance à d’autres jumeaux en juin 2023. Les nouveau-nés sont visibles accrochés sur le dos de l’un de leurs deux parents qu’ils ne quittent pas pour le moment et comme chez les autres espèces de tamarins, c’est toute la famille qui prend part à l’élevage des petits. Le tamarin labié est un petit primate sud-américain assez rare en parc zoologique et visible dans seulement six zoos en France. L’espèce fait l’objet d’un Programme Européen pour les Espèces menacées (EEP) coordonné par un zoo anglais.
Un petit mandrill est né au Safari de Peaugres
Le groupe de mandrills du Safari de Peaugres s’est agrandi il y a quelques semaines avec la naissance d’un nouveau petit. Bien visible et fermement accroché à sa mère qu’il ne quitte pas, le nouveau-né n’a pas encore été identifié. Cette naissance est une excellente nouvelle pour cette espèce qui est actuellement considérée comme « Vulnérable » (VU) par l’UICN. Elle est également inscrite dans un EEP auquel participe le Safari de Peaugres qui voit naître de nouveaux bébés pratiquement chaque année.
Le carnet rose des dernières semaines
2 ouistitis pygmées à la Vallée des Singes / 2 tamarins pinchés (en septembre) et 1 saki à face blanche au Safari de Peaugres / 1 tamarin pinché au Zoo de La Palmyre / 1 alpaga et 1 maki catta au Zoo de Maubeuge / 1 grand-duc de Verreaux, 1 pygargue à queue blanche et 3 buses de Harris aux Aigles du Léman / 1 wallaby de Bennett à la Réserve Exotique / 1 watusi au Zoo de La Boissière du Doré / 2 mouflons corses au Parc animalier de Sainte-Croix / 4 loutres naines d’Asie au Zoo African Safari / 2 makis cattas et 1 tamarin pinché au Zoo d’Asson / 1 tortue peinte, 2 sitatungas et 3 mangoustes naines au ZooParc de Beauval / 2 (?) makis cattas au Zoo de Guadeloupe / 1 oryx beïsa et 2 antilopes nilgaut à la Réserve Zoologique de la Haute-Touche / 1 gélada au Lumigny Safari Reserve / 2 loutres naines d’Asie au Parc animalier d’Auvergne / 1 flamant du Chili au Zoo de La Flèche
Transferts
Deux louves arctiques du CERZA se sont envolés pour le Canada
En février dernier, deux louves arctiques du CERZA ont quitté le parc normand pour être transférées vers le Edmonton Valley Zoo au Canada. Il s’agit de deux sœurs âgées de 2 et 3 ans et issues de deux portées différentes. Après plusieurs semaines de quarantaine depuis leur arrivée sur place le 14 février, les deux femelles vont pouvoir progressivement découvrir leur nouvel environnement et rencontrer Tundra, un mâle qui vit seul depuis le décès de sa partenaire il y a plusieurs mois. Ce transfert intercontinental a nécessité de longs mois de préparation pour le CERZA comme pour le parc canadien. Dans les prochains mois, les trois loups bénéficieront d’un nouvel enclos de 5000 m² actuellement en construction dans le parc et pourront former une meute que les équipes espèrent voir se reproduire.
Une jeune femelle ours malais a rejoint l’Espace Zoologique de Saint-Martin-la-Plaine
Au début du mois de février, l’Espace Zoologique de Saint-Martin-la-Plaine a accueilli une nouvelle femelle ours malais. Celle-ci est âgée de 4 ans et demi et arrive tout droit du Burger’s Zoo d’Arnhem aux Pays-Bas où elle a vu le jour. Il y a quelques semaines, c’est une autre jeune femelle qui a quitté le parc hollandais pour la France. Il s’agit de Madu, elle aussi âgée de 4 ans et qui a rejoint le ZooParc de Trégomeur en Bretagne. La population d’ours malais dans les zoos européens n’est composée que de 34 individus, 10 mâles et 24 femelles. La reproduction de cette espèce, actuellement considérée comme « Vulnérable » (VU) par l’UICN est particulièrement rare et complexe. À Saint-Martin-la-Plaine, la jeune femelle va rencontrer Saï, un mâle d’une vingtaine d’années confié au parc par l’association Free the Bears Fund en 2008 alors qu’il allait être utilisé dans une ferme de bile en Asie.
Le Réserve Zoologique de Calviac accueille une nouvelle femelle lémur aux yeux turquoise
Une jeune femelle lémur aux yeux turquoise a rejoint la Réserve Zoologique de Calviac ces dernières semaines. Elle s’appelle Alina, elle est âgée de bientôt 2 ans et elle arrive en provenance du zoo d’Apenheul aux Pays-Bas dans le cadre du Programme d’Élevage Européen (EEP) coordonné par le Parc zoologique et botanique de Mulhouse. Cette jeune femelle rejoint Sidoine, une femelle d’une trentaine d’années mais surtout Mawu, un mâle de 9 ans qui est arrivé en mai 2023 à Calviac et vers qui les espoirs de reproduction sont tournés. En décembre, il s’est prêté à un contrôle de sa fertilité recommandé par l’EEP qui a révélé qu’il était apte à se reproduire et qui a conduit à l’arrivée d’une nouvelle jeune femelle à ses côtés. Cette espèce de lémurien se reproduit très peu en parc zoologique mais les naissances sont essentielles pour maintenir une diversité génétique importante en cas de futures réintroductions d’individus dans la nature. Le lémur aux yeux turquoise est hébergé dans seulement une dizaine d’établissements à travers l’Europe, dont trois en France, et se trouve être classé « En danger critique d’extinction » (CR) sur la liste rouge de l’UICN. La Réserve Zoologique de Calviac travaille en étroite collaboration avec l’ A.E.E.C.L (Association Européenne pour l’Étude et la Conservation des Lémuriens) qui a créé une aire protégée sur la presqu’île de Sahamalaza, dans le Nord-ouest de Madagascar afin de préserver cette espèce gravement menacée.
Nouveautés
Bio-Topia Dunkerque accueille une nouvelle espèce
Le parc Bio-Topia à Dunkerque présente depuis peu une toute nouvelle espèce. Il s’agit d’un jaguarondi, un félin aux allures de loutre originaire d’Amérique du Sud. Bio-Topia vient d’accueillir un jeune mâle nommé Kodi qui a fêté son premier anniversaire en février dernier. Arrivé au mois de janvier en provenance du Zoo de La Flèche où il est né, le nouveau pensionnaire du parc a été installé dans un enclos réaménagé au niveau de la volière des cigognes blanches. Pour le moment, Kodi se familiarise doucement avec son nouvel environnement et ses nouveaux soigneurs mais il est déjà visible des visiteurs du parc depuis sa réouverture en février. Par la suite, les équipes de Bio-Topia espèrent accueillir une femelle jaguarondi et pourquoi pas former un couple reproducteur de ce félin méconnu du grand public.
Une nouvelle volière pour les cariamas huppés de Legendia Parc
Les visiteurs de Legendia Parc peuvent découvrir depuis quelques semaines une nouvelle volière consacrée aux cariamas huppés. Installée dans la boucle rouge du parc, cette nouvelle structure offre à Pirouette et Salto, les deux cariamas huppés du parc, un espace qui a doublé de volume et qui sera progressivement aménagé en fonction de leurs besoins dans le but de garantir leur bien-être au quotidien. Cette nouvelle volière marque également le commencement d’une nouvelle ère mystérieuse à Legendia Parc. Les équipes du parc préfèrent pour le moment garder le secret mais de nouvelles structures vont petit à petit voir le jour et de nouvelles espèces pourraient s’installer très bientôt à cet endroit.
Décès
Une femelle panda roux décède au Zoo de Lyon
Elle s’appelait Tara et avait rejoint le Zoo de Lyon en 2013. Selon le parc, la femelle panda roux âgée d’une dizaine d’années a succombé à une insuffisance hépatique chronique probablement virale en novembre dernier. Avec Lotus, son compagnon, elle avait notamment donné naissance à deux petits en 2018 et trois autres en 2019 dont l’un d’eux, une femelle, vit encore au Zoo de Lyon aujourd’hui aux côtés de son père.
Le Bioparc de Doué-la-Fontaine perd sa femelle panthère des neiges
Autre mauvaise nouvelle, au Bioparc de Doué-la-Fontaine cette fois. Les équipes ont annoncé sur les réseaux sociaux du parc le décès de Junga, la femelle panthère des neiges, survenu le 12 mars dernier. « Malgré l’attention de nos soigneurs et les soins administrés par notre équipe vétérinaire, et une opération dans une clinique spécialisée, elle n’a malheureusement pas survécu aux suites d’une infection. » Junga était âgée de 12 ans, elle vivait au Bioparc depuis 2014, d’abord dans le Canyon des léopards puis dans l’espace des « Fantômes de l’Himalaya ». Elle vivait avec Armin avec qui elle a eu notamment deux petits en 2021. « Toute l’équipe du parc partage sa peine avec les habitués qui aimaient tant observer la belle Junga et qui sont touchés par sa disparition soudaine, elle laissera un immense vide auprès de tous. »
Le Zoo Safari de Thoiry a annoncé le décès de l’un de ses mâles girafes
Le ZooSafari de Thoiry a malheureusement annoncé le décès de l’une de ses deux girafes. Juma, de son vrai prénom Jumapili, a été victime d’une chute qui a causé une grave fracture du bassin, un type de fracture qui n’est pas résorbable chez la girafe. Âgé de 12 ans, Juma était un mâle girafe du Kordofan arrivé à Thoiry en 2015. Il a longtemps partagé sa vie avec Emmen, un autre mâle décédé de vieillesse en décembre dernier à l’âge de 20 ans. Depuis 2019, il vivait également aux côtés de Sabah qui vient de fêter son septième anniversaire et qui est désormais le dernier individu de cette espèce à Thoiry.
Conservation
Un cheval de Przewalski de Thoiry s’apprête à rejoindre un programme de réintroduction
Il y a quelques semaines, une des juments de Przewalski présentes au ZooSafari de Thoiry est partie en direction du Zoo de Berlin en Allemagne, première étape avant son départ pour le Kazakhstan et un relâché dans le milieu naturel. La jeune femelle va être mise en contact avec 6 autres femelles nées dans d’autres parcs zoologiques européens, afin de tisser des liens sociaux entre les différents individus. Un second groupe, composé uniquement de mâles, est lui en formation au Zoo de Prague en République Tchèque. Les deux groupes, d’un total de 14 individus, seront rassemblés à leur arrivée dans le centre de réintroduction d’Altyn Dala au Kazakhstan en mai prochain. Les chevaux passeront quelques temps dans un enclos d’acclimatation à proximité du point de réintroduction avant d’être totalement libérés dans les steppes kazakhes. Le ZooSafari de Thoiry participe au Programme d’Élevage Européen (EPP) pour réintroduire cette espèce dans les steppes du Kazakhstan. Le cheval de Przewalski a longtemps été considéré comme le dernier cheval sauvage. Originaire des steppes d’Asie centrale, il descend d’une population de chevaux domestiqués par le peuple Botaï au Kazakhstan il y a 5500 ans. L’espèce a dû faire face à différentes menaces qui ont conduit à sa disparition dans la nature à la fin des années 60. Aujourd’hui, grâce aux efforts de conservation et à la réintroduction d’individus issus de zoos, le cheval de Przewalski est aujourd’hui considéré comme « En danger d’extinction » (EN) par l’UICN.
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