Pour bien l’identifier…
- Varan gigantesque, vert sombre ou gris-noir.
- Queue aussi longue que le corps, puissante.
- Mâchoire portant plus de 60 dents acérées, mesurant jusqu’à 2,5 cm de long et régulièrement remplacées.
- Longue langue jaune fourchue.
Fiche d’identité
Généralités
Avec une longueur de 3 mètres et un poids pouvant dépasser les 100 kilos, le dragon de Komodo est le plus grand lézard au monde. Appelé aussi varan de Komodo, cet imposant reptile se caractérise par une peau cuirassée gris noir et une longue queue puissante et musclée.
Répartition et habitat
Le dragon de Komodo se rencontre en Indonésie, où il est endémique des îles de Komodo, Florès, Rinca, Gili Motang, Gili Dasami et Nusa Kode.
Il fréquente les savanes et les prairies tropicales, ainsi que les forêts tropicales sèches, à basse altitude.
Régime alimentaire
Le régime alimentaire du dragon de Komodo est essentiellement composé de charognes, qu’il a préalablement tuées à l’aide de son puissant venin. Ce lézard est un féroce prédateur et peut s’attaquer à des proies de toutes tailles, des oiseaux et petits reptiles jusqu’aux cerfs et aux buffles, en passant par des cochons, des sangliers, des chèvres ou encore des singes.
Pour chasser, ce terrible lézard est doté de deux armes redoutables. La première est un cocktail de 57 souches de bactéries qui se propagent dans le corps de la proie lorsque le dragon la mord. La seconde est un puissant venin à l’action à la fois anticoagulante et hypertensive, c’est-à-dire qu’elle empêche la cicatrisation de la plaie tout en augmentant la pression artérielle et le rythme cardiaque de la proie. Le dragon n’a alors qu’à mordre une fois et attendre que sa proie tombe suite à une infection ou une sévère hémorragie.
À noter que près de 10 % de l’alimentation du dragon de Komodo est constituée d’autres dragons ! Afin de limiter les populations et la concurrence sur son territoire, ce lézard peut aller jusqu’à dévorer les œufs de ses congénères ou les très jeunes individus. Pour se protéger de ce cannibalisme, les petits à peine nés se cachent dans les arbres où les adultes ne peuvent pas les atteindre.
Mode de vie et reproduction
Le dragon de Komodo est un reptile ovipare et polygame, sa saison des amours ayant lieu entre mai et août. La femelle pond entre 20 et 30 œufs dans un terrier sous le sol ou dans un nid d’oiseau abandonné. L’incubation dure de 7 à 8 mois mais la plupart des œufs se font dévorer par des dragons adultes pour limiter la concurrence.
Pour se reproduire, le dragon de Komodo utilise parfois un mode de reproduction assez rare appelé la parthénogénèse. Ce phénomène permet à des populations constituées uniquement de femelles de se reproduire en l’absence de mâle ! Elles pondent des œufs viables qui donneront à coup sûr une population de jeunes mâles, permettant de perpétuer la reproduction de l’espèce. Ce mode de reproduction s’observe en particulier sur des îlots isolés mais aussi en parc zoologique et se rencontre chez d’autres reptiles, ainsi que chez quelques poissons et amphibiens.
Menaces et conservation
Deux principales menaces pèsent sur le dragon de Komodo. La première est la dégradation de son habitat due à l’urbanisation, la pollution, le tourisme ainsi que les catastrophes naturelles. La seconde, c’est le braconnage pour sa peau ou pour la vente illégale d’animaux exotiques. Mais ce colosse est aussi menacé par la réduction du nombre de ses proies.
Aujourd’hui, la population de dragons de Komodo est estimée à moins de 1 500 individus matures. L’espèce est classée « En danger d’extinction » (EN) sur la liste rouge de l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature).
Le saviez-vous ?
Il est relativement fréquent qu’un animal insulaire sans prédateur atteigne une taille inhabituelle, comme le dodo de l’île Maurice, gros pigeon de 10 kilos, incapable de voler. Quelques chercheurs pensent au contraire que ce varan serait une forme naine du Varanus priscus, varan d’Australie de 8 mètres de long et 600 kilos, disparu il y a 40 000 ans.
En parc zoologique
Le dragon de Komodo est assez rare dans les parcs zoologiques français, puisque seulement 3 d’entre eux hébergent cette espèce.
Le dragon de Komodo fait l’objet d’un EEP (Programme Européen pour les Espèces menacées), coordonné par le Zoo de Chester, en Angleterre.